Pour décongestionner nos routes et introduire le Metro Express et l’autoroute Terre-Rouge/Verdun, entre autres, le gouvernement a dû faire les frais. Pour acquérir des terres, il a fallu décaisser pas moins de Rs 750 M. Bingo pour les vendeurs.
Le prix des terrains
Le directeur d’une agence immobilière, située à Quatre-Bornes, explique qu’à Flic-en-Flac, le prix est à Rs 30 000 la toise. Selon les dires d’un autre professionnel, la toise se vend à Rs 32 000 à l’avenue Tulip, Quatre-Bornes, entre Rs 27 000 et Rs 30 000 la toise à Sodnac, à Rs 26 000 la toise à Ébène et entre Rs 26 000 et Rs 27 000 la toise au morcellement Boucan, à proximité de Jumbo Phœnix.
L’État a dû avoir recours à la Land Compulsory Acquisition pour mener à bon port certains projets routiers. Uniquement pour les projets Metro Express et Terre-Rouge/Verdun, Rs 753,1 millions ont été décaissées pour compenser les propriétaires.
L’île est, depuis ces dernières années, en vaste chantier de construction. Du Port-Louis Waterfront, en passant par la construction d’une nouvelle Cour suprême dans la capitale, le pays croule sous les travaux pour le transport routier. Outre la préparation de l’autoroute M3, Terre-Rouge/Verdun, des travaux ont déjà démarré pour les projets du Metro Express, le pont de Sorèze à Chebel de la route A1-M1, le lien routier La Brasserie/Beaux-Songes et l’échangeur de Phœnix, entre autres. Pour développer certains de ces projets, l’État a dû avoir recours à des acquisitions de terrains pour lesquelles des centaines de millions de roupies ont été décaissées pour compenser les propriétaires.
Le projet-phare demeure le Metro Express où l’État a déjà eu recours à la Land Compulsory Acquisition Act pour 45 propriétés. Dans un document déposé à l’Assemblée nationale, le ministère du Logement et des Terres a dévoilé le montant déjà payé aux 42 propriétaires pour l’année financière 2017/2018 et trois autres pour l’année financière 2018/2019. Sur la liste des bénéficiaires, le nom du ministre de la Santé, Mohmmad Anwar Husnoo (voir hors-texte). Il a obtenu un montant de Rs 15 millions après avoir cédé une portion de son terrain, soit 897 mètres carrés (m2), à Trianon. L’État a décaissé un montant total de Rs 276 276 963.
Le plus gros montant a été accordé à Sunram & Cie (Rs 60,2 millions). Cette compagnie, sise à Richelieu, a dû céder son terrain de 9 595 m2. Les autres acquisitions sont deux terrains à Mangalkhan, Vacoas, 10 à Phœnix, 10 à Trianon, deux à Beau-Séjour, un à Camp-Benoît, trois à Richelieu et 14 à Port-Louis. Les trois autres terrains dont l’État a payé pour l’année financière de 2018/2019 se situent à Trianon, Phœnix et à la rue Maupin, Port-Louis.
Rs 476 M pour Terre-Rouge/Verdun
L’État a décaissé un total de Rs 476 854 764 pour l’acquisition de terrains pour le projet Terre-Rouge/Verdun Link Road. Ces terrains ont été acquis sous la compulsory acquisition. Si certains propriétaires ont déjà accepté la somme proposée, d’autres ont porté l’affaire devant le Board of Assessment pour une révision de la somme proposée. Mais, entre-temps, ils ont déjà accepté une partie de l’argent.
Parmi, il y a la famille Fowdar qui conteste la somme avancée par l’État. Les membres de cette famille viennent tout juste d’avoir une première tranche pour leur terrain que l’État a pris possession en 2011. Toutefois, la contestation est toujours en cours. Ce terrain de quatre arpents, sous culture de légumes, était le gagne-pain de la famille qui l’a occupé pendant plus de 30 ans.
En 2011, l’État avait acheté le terrain de la famille Fowdar à Rs 600 000 l’arpent alors que, dans la même région, certains ont obtenu Rs 2,5 millions l’arpent ou encore Rs 10 millions.
Kailash Ruhee, conseiller de l’ex-Premier ministre, Navin Ramgoolam, a obtenu Rs 93 millions pour six arpents de terres dans cette même région. La SBM a évalué son terrain à Rs 15 millions l’arpent en 2014. Alors que la même institution financière a payé la coquette somme de Rs 57 millions à la société London Satellite Systems Ltd (LSS) pour l’achat d’un arpent et 908 perches de terres à Trianon. Cette banque avait évalué le terrain à Rs 31 millions l’arpent en 2013.
L’État a ainsi décaissé la coquette somme de Rs 753 131 727 pour l’acquisition de terrains pour ces deux projets majeurs.
Anwar Husnoo justifie les Rs 15 M
C’est le 27 août 2013 que Mohammad Anwar Husnoo fait l’achat de ce terrain de 4 220,87 m2. L’habitant de Quatre-Bornes, a acheté ce lopin de terre pour Rs 19 632 310, vendu par Jean Maurice Tang Wai. C’est le 14 janvier 2014 que le ministère des Terres l'informe qu’il fera l’acquisition d’une partie de son terrain, soit 1 272 m2. Au final, ce sont seulement 897 m2 qui seront pris. Le 30 septembre 2014, l’État a proposé à Anwar Husnoo la somme de Rs 6 375 000. Mais il a contesté cette somme devant le Board of Assessment. Au final, il a obtenu Rs 15 millions. « Le 2 février 2018, le Board a précisé que Rs 6,8 millions me seront accordées pour les 897 m2 et Rs 4,8 millions pour la Loss in Value du terrain restant. Le board, présidé par la juge Aruna Narain, a aussi pris en considération de lapse du temps et les frais légaux », explique-t-il.
L’arpenteur Hassan Miyan : « L’État a payé le double pour le terrain d’Anwar Husnoo »
L'arpenteur Hassan Miyan affirme que payer Rs 15 millions pour 22 perches de terrain est énorme. « Ce n’est pas le prix pratiqué. L’État a payé le double pour cette portion de terre », précise-t-il. L'arpenteur affirme, par la même occasion, que, quelques mois de cela, quelqu’un a vendu son terrain dans la région de Trianon à Rs 15 millions l’arpent. Ce qui revient à Rs 150 000 la perche.
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