Changement de ministre, changement de fonctionnement. La State Trading Corporation (STC) est sous pression avec l’arrivée de Soodesh Callichurn à la tête du ministère du Commerce en remplacement de Yogida Sawmynaden qui a démissionné mercredi.
«S’il faut sanctionner, on sanctionnera. » C’est ce qu’a annoncé le ministre du Commerce Soodesh Callichurn au Dimanche/L’Hebdo samedi matin en référence à la situation à la State Trading Corporation (STC). Il entend mettre de l’ordre au sein de cette institution qui fait l’objet d’allégations de corruption.
Ce lundi 15 février 2021, une première rencontre est prévue entre Soodesh Callichurn et les cadres du ministère du Commerce. La STC sera indéniablement au menu des conversations. Dans un premier temps, il s’agira d’éplucher les dossiers, sans pour autant empiéter sur le travail de l’Independent Commission against Corruption (Icac).
Cette dernière a déjà ouvert une enquête sur l’achat de matériel médical et de protection contre la COVID-19 durant le confinement et juste après par la STC pour le compte du ministère de la Santé. Du 23 avril 2020 au 26 juin 2020, la STC a dépensé Rs 1 040 519 412,10, soit un peu plus d’un milliard de roupies.
L’enquête judiciaire sur le décès de l’activiste Soopramanien Kistnen touche également ce dossier, car il pourrait y avoir un lien avec son assassinat. « Nou bizin kone ki ena, ki pena », explique le ministre. « On fera une évaluation de la situation. Cela nous permettra d’y voir plus clair », ajoute-t-il.
Un des points qu’il espère éclaircir porte sur les présumés liens de parenté entre le directeur général de la STC, Jonathandrarao Ramasamy, et des actionnaires des entreprises ayant décroché de gros contrats dans lesquels la STC est impliquée de manière ou d’une autre. Toute irrégularité, affirme le ministre, « sera communiquée aux autorités ».
Le rôle du conseil d’administration de la STC devra également être éclairci. « Il faut voir à quel niveau le Board a été impliqué dans les achats ou pas. S’il y a une implication, on décidera de la voie à suivre », assure Soodesh Callichurn.
Il souligne que la STC a signé une politique d’anticorruption avec l’Icac selon laquelle des rencontres régulières doivent avoir lieu entre les deux institutions. Cet accord stipule que la STC se doit de signaler à
l’Icac tout soupçon de fraude ou de maldonne. Des vérifications seront faites à ce niveau aussi.
Le but est clair : nettoyer et mettre de l’ordre à la STC. C’est d’ailleurs la mission confiée par Pravind Jugnauth à Soodesh Callichurn. Ce dernier a d’ailleurs précisé que les responsabilités seront situées, qu’il n’est pas question de cover-up et que la transparence est de mise.
L’exemple du Central Electricity Board est rappelé. Après l’affaire de l’achat de turbines pour la centrale de St-Louis et suivant la démission d’Ivan Collendavelloo de son poste de Premier ministre adjoint et ministre des Services publics, le conseil d’administration avait été révoqué et le directeur général remplacé.
Dr Bheenick président du board de la STC, sur Radio Plus : « Je ne suis pas à l’aise du tout »
Alors que le directeur de la STC, Jonathan Ramasamy, se mure dans le silence depuis la polémique Pack & Blister, le président du conseil d’administration, le Dr Ramchandra Bheenick, s’est exprimé à ce sujet, ce matin, samedi 13 février, sur Radio Plus. « Je suis serein. Je laisse l’enquête suivre son cours. », a déclaré Dr Ramchandra Bheenick.
Vous sentez-vous à l’aise en tant que président du board de la STC, alors qu’elle est pointée du doigt pour de mauvaises pratiques ?, lui lance Jean-Luc Emile de Radio Plus, « Mo pa santi mwa a laiz ditou. Me an tan e lie, nou ava fer le pwin », a répondu le président du board de la STC.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !