La liquidité sur le marché est appelée à grimper en cette période festive, boostant la capacité d’achat des consommateurs. Ces derniers doivent néanmoins rester vigilants face à des promotions qui pourraient paraître exceptionnelles, mais qui seraient en réalité mensongères.
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La période festive est traditionnellement propice à la hausse des ventes. Noël, la fin d’année et les achats en prévision de la rentrée scolaire de l’an prochain influencent les ventes selon Fazeel Soyfoo. Le Partner International Tax chez Andersen explique que le mois de décembre traduit un pic dans les ventes pour plusieurs entreprises. La guerre des prix est lancée par les commerçants dans une quête d’attirer le plus grand nombre.
Cependant, les consommateurs ne sont pas à l’abri de promotions mensongères. C’est, selon Jayen Chellum, secrétaire de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (Acim), une astuce malhonnête en vue d’attirer la clientèle. Claude Canabady, secrétaire de la Consumers’ Eye Association, soutient que si, par exemple, un commerce indique qu’un produit qui coûtait Rs 200 passe à Rs 150, il faut savoir quand ce produit a été vendu à Rs 200 et cela pendant combien de temps. « La promotion mensongère serait que ce produit en question s’achetait en réalité à Rs 130 », explique-t-il.
À Maurice, aucune loi ne régit les pratiques commerciales trompeuses liées aux promotions. Selon l’Acim, des consommateurs ont signalé des cas où le prix promotionnel affiché était en réalité supérieur au prix habituel.
Pour Claude Canabady, cette situation persistera tant qu’une nouvelle loi ne sera pas mise en place. Il cite l’exemple du Royaume-Uni, où la législation exige que le prix affiché lors d’une promotion soit celui appliqué durant les 30 jours précédents. « Cela permet aux consommateurs de vérifier l’authenticité des promotions », explique-t-il.
À Maurice, en revanche, les commerçants sont libres d’afficher un prix arbitraire et de le barrer pour en proposer un dit « promotionnel ». « La nature humaine est attirée par des promotions exceptionnelles. On pense qu’il faut acheter immédiatement pour ne pas rater une occasion », ajoute Claude Canabady.
Prix
Les consommateurs sont ainsi appelés à être sur leurs gardes. Jayen Chellum est d’avis que ce serait intéressant pour eux de comparer les prix à divers points de vente. « C’est un recours en l’absence de loi. Il faut également avoir un degré de responsabilité et d’honnêteté de la part des commerçants vis-à-vis de leurs clients », fait-il ressortir.
La hausse dans la consommation en cette période festive devrait influer sur l’inflation. Néanmoins, Fazeel Soyfoo fait comprendre que l’inflation dépendra également d’autres facteurs, notamment la politique monétaire. Maurice importe la grande partie de ses produits de consommation. Cela n’est pas sans conséquence sur le prix pratiqué. D’ailleurs, les données de Statistics Mauritius indiquent que les prix de produits importés en octobre dernier ont bondi de 24 % par rapport à la période correspondante de 2023. Ajouté à cela, le fait que 23,8 % des répondants d’un récent sondage effectué par la Banque de Maurice considèrent qu’un taux d’inflation de 3,7 % en octobre est élevé.
Boni de fin d’année
La liquidité sur le marché devrait évoluer durant ce mois de décembre avec le boni de fin d’année et le paiement du 14e mois. L’année dernière, la monnaie en circulation était passée de Rs 54 milliards en novembre 2023 à Rs 59 milliards le mois suivant. Le montant se chiffrait à Rs 62 milliards en novembre 2024. Maurice est une société de consommation. Et Claude Canabady fait observer que la foule est présente dans les centres commerciaux.
Fazeel Soyfoo souligne, pour sa part, que les dépenses des consommateurs vont augmenter en cette période. Par conséquent, les revenus du gouvernement issus de la TVA en seront positivement influencés.
Ceux-ci bénéficient également de la hausse des prix. En effet, selon Jayen Chellum, que les commerçants augmentent les prix en prévision du boni de fin d’année qui entraîne plus de liquidité sur le marché.
Quelques conseils de la Consumers’ Eye Association
• Dresser une liste des priorités et des achats essentiels.
• Prendre assez d’argent pour couvrir les dépenses, mais pas trop au risque d’être tenté.
• Que le consommateur se donne un temps de réflexion lorsqu’il est tenté.
• Prendre en considération le fait que les salaires de décembre ont été perçus assez tôt et que ceux de janvier pourraient paraître loin.
Prévoir un budget
L’Acim recommande aux consommateurs d’acheter ce qui est essentiel. Les ménages sont invités à travailler sur un budget pour les dépenses. « Il arrive dans certains foyers que le couple gère séparément son argent. Cela pourrait être prudent de préparer un budget commun et miser sur les produits essentiels alors que cette période festive peut paraître opportune pour des achats luxueux. Les produits tendances peuvent être attractifs, mais il ne faudrait pas se laisser tenter par la publicité afin uniquement de disposer un produit dernier cri », argue Jayen Chellum.
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