Le torchon brûle entre le ministre Jagutpal et le député travailliste Eshan Juman. Cette fois, c’est l’achat de boissons alcoolisées par le ministère de la Santé qui est au cœur de la polémique.
Il n’a pas fallu longtemps au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, pour répliquer aux accusations de mensonges proférées par le député travailliste Eshan Juman à son encontre au meeting du PTr/MMM/PMSD de vendredi soir. Dès samedi matin, à l’inauguration des nouveaux locaux de l’ONG Diabetes Safeguard, à Rose-Hill, le ministre a sévèrement critiqué Eshan Juman, le traitant même d’« antipatriote » et de « honte ».
À la source de la colère ministérielle se trouve un document brandi par le député rouge, vendredi lors du meeting. Ce document officiel, en provenance du ministère de la Santé, indique que ce dernier a passé commande auprès de Bhageerutty Commercial Centre Ltd pour neuf bouteilles de vin rouge et trois bouteilles de whisky Black Label pour un total de Rs 12 449,92. La date de la transaction est le 30 mars 2023. Le ministère de la Santé a procédé au paiement le 19 mai.
C’était en réponse aux propos tenus par le ministre Jagutpal dans l’émission Au Cœur de l’Info sur Radio Plus le 10 novembre. Celui-ci avait affirmé : « toutes les fins d’année, on donne du champagne et du chocolat. Lui, il croit malheureusement que le ministère achète du champagne. On en reçoit en cadeau et puis, on retourne le cadeau d’une autre façon, car on ne l’utilise pas. Si Eshan Juman croit que nous prenons de l’argent du ministère pour faire ça, eh ben il rêve. »
Experts étrangers
Samedi matin, Kailesh Jagutpal a répliqué : « l’esprit d’Eshan Juman est gangréné. C’est vrai que dans l’émission j’ai dit, sur la base de mes connaissances, que le ministère n’achète pas d’alcool pour des fêtes entre employés. » En revanche, il indique que « si aujourd’hui on peut se permettre de collaborer avec des experts étrangers, qu’ils restent avec notre personnel pour lui apprendre de nouvelles techniques – on a plusieurs docteurs qui viennent pour faire diverses opérations sur des patients mauriciens – c’est aussi grâce à notre accueil ».
Il explique que trois ou quatre médecins mauriciens, mais aussi étrangers, œuvrant dans d’autres pays, viennent de temps à autre pour effectuer des opérations délicates, dont des transplantations rénales ou encore des opérations du cœur. Celles-ci n’auraient pu se faire à Maurice sans eux, soutient-il. Il précise que certains le font gratuitement.
« Est-ce qu’il n’est pas de notre devoir de bien les recevoir et de leur offrir un dîner ? Est-ce que c’est un crime ? Ou bien ils sont nos ambassadeurs et vont dire quand ils retournent dans leur pays que les Mauriciens les ont bien accueillis et que notre hospitalité est extraordinaire ? Toutes les organisations font ça, quand elles reçoivent des étrangers. Des cocktails sont organisés et ils reçoivent à boire et à manger. On les emmène visiter Maurice et on fait en sorte qu’ils partent contents », précise-t-il.
Et le ministre d’ajouter : « des esprits gangrénés font ce genre de polémique. C’est une honte. Que veut-il montrer ? Vous savez combien coûtent ces opérations à l’étranger ? Quand moi, je les reçois avec leur équipe et quand je leur offre un dîner, c’est un problème ? Je vais informer ces docteurs de ce qui a été dit et si demain ils arrêtent de venir à Maurice, ces dénonciateurs doivent prendre leurs responsabilités. Puis, c’est prévu dans le budget. L’hospitalité est un item dans le budget. Mon organisation n’est pas la seule à donner un dîner ou un cocktail. C’est un antipatriote (NdlR, Eshan Juman). Ce genre de personnes doivent arrêter de faire de la politique, car elles portent atteinte à la réputation du pays. »
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