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Accusée d’abandon de sa fille de 13 ans : «Kan monn koriz li, zot inn pran li ; aster zot dir li tro move», dit la mère

Charlise* réfute l’allégation d’« abandoning child » de la Family Welfare and Protection Unit.

Une agent d’entretien de 45 ans est accusée par les services de la protection de l’enfance d’avoir abandonné son aînée. Elle explique que c’est plutôt la CDU qui avait décidé de lui prendre son enfant, parce qu’elle la corrigeait. et on lui a demandé de la récupérer, parce qu’elle était incontrôlable. 

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Charlise* (prénom modifié), agent d’entretien de 45 ans, mariée et mère de trois enfants, n’a pas une vie facile. Elle habite une case en tôle à Camp Ti-Rodrigues, Cité La Cure, Ste-Croix. Cela fait trois ans qu’elle a des soucis avec son aînée, aujourd’hui âgée de 13 ans. Celle-ci  a été placée dans un abri sous tutelle du ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille depuis le 16 mars 2021, après qu’une de ses voisines a jugé utile de mander la Child Development Unit (CDU).

Aujourd’hui, lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ont échoué, zot dir mwa vinn repran mo zanfan akoz li pe fer bokou move»

« Ce matin-là, ma fille s’était réveillée du mauvais pied. Elle ne cessait pas de m’insulter et lançait des jurons à haute voix. Ensuite, elle est sortie à l’extérieur de la maison et a commencé à lancer des pierres sur le toit. Je n’en pouvais plus de son attitude. Lerla mem monn trap li e monn donn donn li kalot parski monn trouve ki bizin koriz li akoz li pe depas limit », raconte-t-elle. 

Deux heures plus tard, la Brigade pour la protection des mineurs débarquait devant sa porte. « Ils ont pris ma fille et je me suis retrouvée sous une accusation d’agression », poursuit-elle. Quatre mois plus tard, une représentante de la Family Welfare and Protection Unit a pris contact avec Charlise. On l’informe que sa fille peut rentrer à la maison et qu’elle doit venir la récupérer à l’abri où elle avait été placée. Cette nouvelle était bien loin de la réjouir. 

« Zot dir mwa ki mo tifi pe fer tro bokou move e ki mo bizin revinn pran li. Ki mo pou pran li ? Kan mo ti pe korize zot ti panse zot pou pli bien fer. Aster kan zanfan la vinn pli move ek zot, lerla zot dir mwa pran li ? » se demande-t-elle. Elle a alors refusé l’offre de la fonctionnaire qui avait pris contact avec elle. « Je lui ai fait part de mon opinion et elle m’a étalé trois options. La première, c’est que je paye une somme de Rs 12 000 mensuellement au shelter pour loger et nourrir ma fille. Deuxième, c’est que le ministère me poursuivra pour abandon d’enfant et que, en dernier lieu, je serai déchue de mes droits parentaux », dit-elle. 

L’accusation 

Charlize n’a pas réagi et la fonctionnaire n’a jamais repris contact avec elle. « J’ai été informé qu’une plainte pour abandon d’enfant a été consignée contre moi », confie-t-elle. Elle réfute cette accusation de manière catégorique. « Zame mo finn abandonn mo zanfan. kan CDU desid pou pran mo zanfan, zot bizin asum zot responsabilite », fait-elle ressortir. 

La CDU donne une mauvaise image de moi. J’aime ma fille et c’est pour son bien-être que je n’accepte pas qu’elle retourne à la maison. À la base, je donnais une correction à mon enfant en raison de son attitude. La CDU s’en est mêlée, pensant pouvoir mieux faire»

Cela fait au moins quatre ans, dit-elle, que son aînée lui en fait voir de toutes les couleurs. « J’ai deux autres fils de 10 et 6 ans. Je n’ai jamais eu de soucis avec eux. Quant à ma fille, elle est une enfant désobéissante et incontrôlable. Elle n’écoute même pas son père. Rien ne l’effraye. À plusieurs reprises, je me suis retrouvé face à elle, où elle me pointait un couteau sous le nez. Li dir li pou touy mwa, li pou pik mwa. Elle traîne dans la rue à la nuit tombée. J’ai peur qu’elle ne tombe enceinte, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant. » 

A-t-elle refusé de récupérer sa fille ? « La CDU donne une mauvaise image de moi. J’aime ma fille et c’est pour son bien-être que je n’accepte pas qu’elle retourne à la maison. À la base, je donnais une correction à mon enfant en raison de son attitude. La CDU s’en est mêlée, pensant pouvoir mieux faire. Aujourd’hui, lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ont échoué, zot dir mwa vinn repran mo zanfan akoz li pe fer bokou move », glisse Charlize. 

Zame mo finn abandonn mo zanfan, kan CDU desid pou pran mo zanfan, zot bizin asum zot responsabilite»

« Si elle revient sans avoir été punie et sans avoir bénéficié des sessions d’apprentissage de la vie auprès des professionnels pédagogues du ministère de tutelle, au shelter, elle ne peut définitivement pas rentrer à la maison. Abandonner son enfant est une charge très forte », lance la mère de famille. Sa fille avait été internée pendant trois mois au Rehabillitation Youth Centre (RYC) à l’âge de 11 ans. Avant même d’avoir soufflé ses douze bougies, elle avait été renvoyée une deuxième fois à la RYC pour six mois. 

C’est durant le dernier confinement qu’elle avait réintégré le domicile familial. Renvoyée dans un abri, elle s’y est échappée à deux reprises pour retrouver sa mère. « Linn kraz partou dan mo lakaz, monn telefon Brigad lerla zot ti vinn pran li », confie-t-elle. « Cette adolescente, comme tous les enfants, a un bon fonds. Sa place ne devrait pas être dans un foyer. Sa mère doit faire une demande pour qu’elle soit transférée à nouveau à la RYC. Le ministère est là pour apporter les soutiens nécessaires, mais les parents doivent aussi assumer leur responsabilité. Sinon li tro fasil pou enn paran, nek lav lame ek enn zanfan kan li fer move », déclare une préposée au ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille.

 

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