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Accusé à tort de vol : le calvaire de Fabrice, 19 ans, brûlé lors d’un rituel forcé

Un événement traumatique a changé le cours de la vie de Fabrice Thelva. Gravement brûlé aux mains après avoir été soumis à un rituel cruel, il demande justice et de l’aide pour trouver un emploi.

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Derrière le visage de ce beau jeune homme de 19 ans se cache une souffrance indicible. Les mains de Fabrice Thelva, marquées au fer rouge, témoignent d’un calvaire subi à l’âge de 17 ans. Accusé d’un vol qu’il maintient ne pas avoir commis, il a été victime d’un rituel qui a bouleversé sa vie à tout jamais. Malgré les séquelles physiques et psychologiques, il lutte pour se reconstruire et demande justice.

À l’époque des faits, en 2022, Fabrice Thelva, alors étudiant en mécanique au Mauritius Institute of Training and Development (MITD), faisait de petits boulots pour arrondir ses fins de mois. C’est ainsi que son ami, Dolphine, également âgé de 17 ans et lui, ont été approchés par un couple habitant à Mahébourg pour des travaux de peinture. Ils avaient convenu d’un cachet de Rs 12 000 pour trois jours de travail. 

Cependant, sa vie bascule le 6 décembre 2022. Ce jour-là, Fabrice reçoit un appel de son ami qui l’informe que la propriétaire de la maison âgée de 62 ans les accuse d’avoir volé une montre d’une valeur de Rs 50 000. Le jeune homme confie : « Mo kamarad dir mwa vinn get madam-la. » Sous le choc, il se rend sur place pour tirer cette affaire au clair, sans se douter un seul instant que sa vie allait changer à jamais durant cette visite. 

En effet, à peine arrivé sur place, la sexagénaire insiste pour qu’il participe à un rituel religieux afin de prouver son innocence, et ce, avant même d’aller à la police. « Mo ti dir madam-la al lapolis si ou akiz nou vol, zame nou finn fer sa », raconte-t-il. 

Cependant, un homme fait monter les deux adolescents dans une voiture pour les conduire à la maison où ils effectuaient des travaux de peinture. Ce qui est tout à fait illégal, puisque les deux garçons étaient mineurs. Là-bas, ils sont contraints de participer à une cérémonie religieuse impliquant l’utilisation de camphre. Fabrice Thelva refuse initialement d’y participer, mais sous la pression, il est contraint de tenir du camphre enflammé dans ses mains, un acte qui devait supposément déterminer sa culpabilité ou son innocence.

Lorsque le camphre prend feu, les deux garçons sont gravement brûlés. « Mo de lamin ti fini brile », dit Fabrice. Au lieu de venir en aide aux deux mineurs en les conduisant à l’hôpital, la sexagénaire les a emmenés au poste de police de Mahébourg, les accusant de vol. Les deux garçons, en proie à d’atroces souffrances, nient en bloc. 

Sharone, la mère de Fabrice Thelva, est informée par la police de la situation. Une fois sur place, elle constate que son fils a les mains gravement brûlées. Très remontée face à la situation, elle s’empresse d’accompagner son fils et son ami à l’hôpital. Huit jours après, Fabrice dépose une plainte contre la propriétaire et ceux qui l’ont forcé à participer à ce rituel. La sexagénaire est arrêtée sous une accusation provisoire de « causing harm to a child », avant d’être libérée sous caution. 

Depuis, le temps a passé, et face à la lenteur de l’enquête, la famille de la victime commence à perdre patience. Son objectif : que justice soit faite, surtout que les brûlures subies par Fabrice Thelva sont lourdes de conséquences. Sharone, qui a trois enfants, nous confie, la voix brisée par l’émotion : « Mo enn mama, mo leker fermal kan mo trouv mo garson dan sa leta-la. So lamin ankor sengne kan li sey fer bann travay kouma mason pou gagn enn ti kas. » 

Aujourd’hui, Fabrice Thelva vit avec des séquelles physiques et psychologiques. Il a passé plus d’un mois à l’hôpital PMOC, subissant des greffes aux deux mains. Ces blessures l’ont contraint à abandonner ses études au MITD. Il tente tant bien que mal de trouver un emploi, mais ses mains brûlées l’empêchent d’exercer des métiers manuels. « Tou laport ferme pou li. Li finn perdi lavenir », déplore sa mère.

De plus, il s’est vu refuser une pension d’invalidité, car son taux d’incapacité est inférieur à 60 %. Il avait reçu une allocation sociale pendant six mois, mais celle-ci a pris fin. La famille espère obtenir réparation grâce à une action en justice.

Fabrice Thelva lance un appel désespéré pour trouver un emploi. Ayant un casier judiciaire vierge, il est motivé pour travailler, mais ne peut plus effectuer de tâches physiques difficiles, comme la maçonnerie en raison de ses blessures. Il espère obtenir un poste comme vendeur dans un centre commercial ou dans un magasin. Toute personne souhaitant l’aider peut le contacter au 5980 3538 ou au 5490 2418.

 

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