Faits Divers

Accusé d’attouchements sur une collégienne de 15 ans : «Je ne peux taire mes pulsions quand je vois une fille»

Louis Emmanuel Enrico Chery Louis Emmanuel Enrico Chery a comparu devant le tribunal de Flacq mercredi. Il a été reconduit en cellule policière.

Louis Emmanuel Enrico Chery, 23 ans, déjà condamné pour des délits sexuels, a récidivé. Mardi, il a été arrêté pour attouchements sexuels sur une collégienne de 15 ans dans la région de Bel-Air. Il est passé aux aveux, précisant qu’il l’aurait violée si quelqu’un n’était pas intervenu.

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« Mo pa kapav get tifi. Kan mo trouv zot, mo pa kapav tini. Mo anvi viol zot. » Ces propos glaçants sont ceux tenus par Louis Emmanuel Enrico Chery, alors qu’il donnait sa version aux enquêteurs. Cet homme de 23 ans a été arrêté le mardi 9 octobre, après qu’une collégienne de 15 ans a porté plainte contre lui. Elle l’accuse de l’avoir agressée sexuellement. Le suspect, qui est déjà fiché à la police pour des délits sexuels (voir hors-texte), est passé aux aveux.

Le mardi 9 octobre, il a pris pour cible Pouvanee (prénom modifié), âgée de 15 ans. L’adolescente, qui fréquente un collège d’État, a raconté aux enquêteurs qu’il était 11 h 45 quand elle a quitté l’établissement scolaire pour regagner son domicile après les examens. Elle dit que lorsqu’elle a emprunté une ruelle, le suspect l’a approchée alors qu’elle était de dos avant de l’immobiliser. Il aurait commencé à l’embrasser. La jeune fille dit s’être débattue pour l’en empêcher. Il lui aurait alors mordu les lèvres, la blessant en ce faisant. L’homme serait ensuite devenu violent avant de lui lancer : « Si to fer rezistans mo touy twa. »

Examinée par un médecin

Au même moment, une fourgonnette a fait son apparition. En voyant la collégienne aux prises avec le suspect, le conducteur a stoppé son véhicule pour voler à son secours. Le présumé agresseur a pris la poudre d’escampette.  Pouvanee s’est ruée chez une habitante pour alerter ses parents. Ces derniers sont arrivés sur le champ. Ils ont conduit leur fille au poste de police de la localité pour qu’elle porte plainte. La victime a ensuite accompagné des policiers pour tenter de retracer son agresseur.

Après 45 minutes de recherches, le suspect a été aperçu près d’un supermarché à Bel-Air. Il a aussitôt été arrêté pour attouchements sexuels.

Je serai éternellement reconnaissante envers le chauffeur de la fourgonnette qui s’est arrêté pour porter secours à ma fille.»

L’opération a été menée en collaboration avec la brigade criminelle. La jeune fille a été examinée par un médecin de la police.

Quant à Louis Emmanuel Enrico Chery, qui habite la localité, il a subi un interrogatoire. Il est passé aux aveux. « Depi tipti mo ena enn problem psychiatrique. Ninport ki tifi mo trouve, mo pa kapav reziste. Quand j’ai vu la collégienne, je l’ai approchée, je l’ai immobilisée, je l’ai embrassée. J’ai voulu l’entraîner au bord d’une rivière pour la violer mais un véhicule est arrivé, j’ai eu peur et je me suis enfui », a-t-il dit aux enquêteurs.

Le suspect a comparu devant le tribunal de Flacq mercredi. Une accusation provisoire d’attouchements sexuels a été retenue contre lui. La police ayant objecté à sa remise en liberté conditionnelle, il a été reconduit en cellule.

Pouvanee et ses parents sont encore sous le choc. « Quand ma fille m’a appelée, elle pleurait à chaudes larmes en me racontant ce qui lui était arrivé. Je croyais qu’elle avait été violée. J’ai couru pieds nus chez la voisine où ma fille s’était réfugiée. C’est là que j’ai compris qu’elle avait subi des attouchements sexuels », raconte Swati (prénom modifié), la mère de l’adolescente.

Elle n’en finit pas de remercier le chauffeur de la fourgonnette qui a porté secours à sa fille. « Si sa van-la pa ti pase, mo tifi ti pou fini viole ou li ti kapav fini mor. Je remercie ce chauffeur qui s’est arrêté. Je dis merci à Dieu que rien de grave ne soit arrivé à mon enfant. »

Swati craint que le suspect ne soit relâché. « Il a des antécédents de délits sexuels. Il ne cesse de récidiver. Ce type d’individu devrait être condamné à vie car il est un danger public. Mo tifi finn resi sape. Mo pa ti a kontan ki ena ankor enn lot viktim. Si cet homme souffre d’une maladie mentale, il doit se faire soigner et non se balader librement dans la localité. Je veux que justice soit faite », fulmine la mère de la collégienne. 

S’appuyant sur cet incident, elle demande à la police de multiplier ses patrouilles, surtout en cette période où les collégiens prennent part à des examens. « Après cet incident, je ne compte pas laisser ma fille se rendre seule au collège. Nous aurons toujours peur. » L’enquête policière se poursuit.

Le suspect est connu des services de police

Louis Emmanuel Enrico Chery est fiché à la police pour plusieurs délits. En 2011, alors qu’il est mineur, il est condamné à neuf mois de prison pour sodomie sur une fille. Il est aussi condamné de l’avoir violée dans un buisson dans la région de Bel-Air. Il purge un an de prison pour viol. En 2016, il récidive. Il est arrêté pour attouchements sexuels et sodomie sur un enfant de moins de 12 ans. Il est condamné à deux ans de prison. Toujours en 2016, il est arrêté pour vol. Il écope de trois mois de prison. Le 9 octobre 2018, il est arrêté pour l’agression de Pouvanee, âgée de 15 ans.

 

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