Accusations contre un ex-cadre d’Air Mauritius : débats autour d’un courriel à caractère pornographique

Un ex-haut cadre du département cargo chez Air Mauritius est accusé d’avoir adressé des courriers électroniques à caractère pornographique à une collègue. Le courriel a été produit en cour intermédiaire le jeudi 2 août dans le cadre du procès. Cependant, la plaignante n’en fait nullement mention dans ses dépositions à la police.

Chandraprakash Luchoomun, ancien cadre du Cargo Department d’Air Mauritius, répond d’une accusation de harcèlement sexuel en cour intermédiaire. Il lui est reproché d’avoir envoyé des courriels à caractère pornographique à une collègue et d’avoir eu des gestes obscènes à son égard.

Le jeudi 2 août 2018, le sergent Lachuman affecté à la brigade criminelle de l’aéroport a été appelé à la barre. Il avait enregistré les dépositions du prévenu. Il a produit un courriel à caractère pornographique en date du 3 février 2009 en Cour. Il a confirmé avoir confronté le prévenu à ce courriel et que celui-ci a nié avoir montré ces images à sa collègue.

Contre-interrogé par l’avocat de la défense Me Gavin Glover, Senior Counsel, le témoin a répondu que le courriel a été récupéré du serveur informatique d’Air Mauritius. Il a déclaré que l’ordinateur du prévenu avait été saisi par la compagnie avant d’être remis à la police.

Rien de compromettant

Après examen, rien de compromettant concernant cette affaire n’a été trouvé dans l’appareil. Le témoin a souligné que la plaignante n’a fait aucune mention de ce courriel dans ses dépositions. Le contre-interrogatoire du témoin se poursuivra le 19 octobre devant la magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing. La poursuite est menée par Me Medaven Armoogum, Senior State Counsel.

Le délit aurait été commis en février 2009 au Cargo Shed, à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Plaine-Magnien. Chandraprakash Luchoomun a plaidé non coupable. L’enquête a démarré après que la plaignante, 29 ans, a fait une déposition au poste de Beau-Bassin, le 10 mai 2009. Elle disait avoir été victime de harcèlement de la part de son supérieur. Dans ses dépositions, ce dernier dément ces allégations.

Selon l'ancien haut cadre, il entretenait des relations professionnelles et cordiales avec la jeune femme. Celle-ci avait dit aux enquêteurs que son supérieur lui avait envoyé des courriels à caractère pornographique et qu’il l’avait embrassée sur la joue. Le quadragénaire s’est expliqué sur son geste. Il a soutenu que c’était la coutume de « faire la bise » aux employées au bureau et qu’il n’a jamais eu de geste déplacé envers la plaignante. Celle-ci avait rejoint son équipe en mai 2005 et avait quitté son emploi en avril 2009.

Chandraprakash Luchoomun a déclaré avoir toujours encouragé la plaignante dans son travail et l’avoir recommandée à plusieurs reprises. Il ajoute qu’il connaît la famille de l’employée et s’est rendu à plusieurs fêtes organisées par elle. Il a nié lui avoir adressé des courriels à caractère pornographique.