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Accréditation des cours d’ingénierie : l’Engineering Council of South Africa tacle l’UoM 

Le partenariat entre l’UoM et L’Engineering Council of South Africa existe depuis 2012.

L’université de Maurice (UoM) a récemment été surprise par une communication inattendue que lui a envoyée l’Engineering Council of South Africa au sujet de l’accréditation de ses cours d’ingénierie. Cette lettre évoque des préoccupations soulevées durant une réunion de l’International Engineering Alliance à Taichung, Taïwan, en juin 2023.

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Les diplômés en ingénierie de l’université de Maurice (UoM) ne peuvent pas prétendre aux mêmes avantages d’accréditation que les diplômés sud-africains. L’institution en a été informée par l’Engineering Council of South Africa (ECSA) dans une lettre inattendue en date du 21 août 2023. Dans cette correspondance adressée au doyen de la faculté d’ingénierie, il est expliqué que le but de cette démarche est de mettre en lumière un des points discutés en juin 2023 lors d’une réunion de l’International Engineering Alliance (IEA). 

Il est précisé que celle-ci ne peut pas fournir de décision d’équivalence substantielle pour les institutions accréditées par l’ECSA dans une autre juridiction. Cela signifie qu’un diplômé d’un programme non sud-africain, même s’il a suivi le processus d’accréditation de l’ECSA, ne peut pas prétendre que cette accréditation équivaut aux mêmes avantages que s’il avait obtenu son diplôme dans un pays signataire des accords de l’IEA. 

L’ECSA souligne que chaque pays signataire suit un processus spécifique à sa juridiction pour évaluer les qualifications étrangères. « Les diplômés en ingénierie de l’UoM doivent respecter les exigences d’inscription du pays où ils souhaitent exercer en tant que candidats ou professionnels. Ils ne peuvent pas non plus prétendre que leur diplôme de l’UoM leur confère les mêmes avantages en matière d’accréditation qu’un diplôme sud-africain. De plus, l’UoM ne doit pas faire de publicité en utilisant l’accréditation de l’ECSA dans son processus de marketing », est-il précisé. 

Les cadres de l’UoM ayant pris connaissance de cette lettre sont préoccupés. Ils soulignent que la faculté d’ingénierie délivre une centaine de diplômes chaque année depuis une décennie. Sans compter le fait que le partenariat entre l’UoM et l’ECSA existe depuis 2012 et comprend également une contribution financière de l’université. 

D’ailleurs, précise un cadre, l’institution a récemment investi Rs 7,5 millions dans ses infrastructures pour se conformer aux exigences de l’ECSA. Une source supplémentaire avance que ce désaveu envers l’UoM est lié au fait qu’un audit réalisé par l’ECSA l’année précédente aurait relevé des infrastructures non conformes aux normes au sein de l’université.

Sollicité, le bureau du vice-Chancelier a répondu ceci : « C’est la première fois que nous sommes informés de cette situation, car l’ECSA ne nous en avait jamais parlé depuis 2012, lorsque nous avons décidé de nous engager dans ce processus d’accréditation. » La direction de l’UoM dit être en possession des lettres officielles de l’ECSA concernant le processus d’accréditation, dans lequel leurs cours ont été dûment accrédités. « Nous sommes surpris par cette lettre et nous examinons les questions soulevées. Nous aborderons le sujet avec l’ECSA », dit-elle. 

Le bureau du vice-Chancelier soutient que fondamentalement, tous les diplômes de l’UoM sont reconnus à l’international. Il souligne que cette lettre rappelle que les diplômés en ingénierie de l’UoM doivent se conformer aux exigences d’inscription du pays dans lequel ils souhaitent exercer en tant que professionnels ou candidats. « Cela a toujours été le cas, qu’il s’agisse d’ingénieurs ou de diplômés d’autres professions réglementées, comme les avocats ou les médecins. Par exemple, quelqu’un ayant obtenu son diplôme dans un autre pays et souhaitant exercer en tant qu’ingénieur à Maurice devra s’inscrire auprès du Conseil local de l’ingénierie », soutient-il. 

L’UoM insiste sur le fait que ses diplômes en ingénierie ont été accrédités par l’ECSA, ce qui témoigne du niveau de qualité de ses programmes. En ce qui concerne les questions relatives à la mention de l’accréditation de l’ECSA dans le processus de marketing de l’UoM, le bureau du vice-Chancelier exprime son désaccord. « Cela n’a jamais été convenu entre les deux parties. L’ECSA n’a pas signalé d’objection à cet égard par le passé. Il ne peut pas dicter à l’UoM son approche marketing tant que celle-ci ne diffuse pas d’informations trompeuses. » 

L’institution mauricienne rappelle qu’elle s’est volontairement engagée dans le processus d’accréditation avec l’ECSA, ce qui a impliqué une révision de ses programmes pour répondre aux normes de celui-ci. « Il ne peut pas maintenant nous dire de ne pas diffuser cette information », affirme l’UoM.

 

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