Accords de libre-échange : nouveaux outils pour attirer les investisseurs

Port-Louis Les investisseurs sont invités à utiliser Maurice pour investir dans les pays africains.

Le dernier accord de libre-échange signé avec tout le continent africain rejoint ceux en cours de négociations avec l’Inde et la Chine. Les autorités mauriciennes considèrent ces accords comme l’argument parfait pour attirer les investisseurs étrangers.

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Maurice est actuellement impliquée dans des négociations pour l’aboutissement de trois accords de libre-échange importants : il y a d’abord la zone de libre-échange continentale impliquant quasiment tout le continent africain, l’accord de libre-échange avec la Chine et le Comprehensive Economic Partnership Agreement (CECPA) avec l’Inde.

Des accords qui enlèveront une grosse partie des barrières tarifaires, ouvrant ainsi de nouveaux marchés pour les produits mauriciens. Sauf que la véritable aubaine pourrait se trouver ailleurs : le gouvernement mise sur ces accords pour attirer plus d’investissements étrangers.

« Le continent africain, la Chine et l’Inde représentent sans doute les plus grands marchés au monde, explique une source officielle; s’ils s’ouvrent à nous, cela nous permettra de les exploiter dans notre stratégie pour attirer les investisseurs. C’est plus important encore que le commerce bilatéral. » Dans un contexte où le marché traditionnel européen perd de son importance, surtout pour des secteurs comme le sucre, ces accords représentent donc à la fois une aubaine pour les industries locales et une opportunité pour attirer des investisseurs étrangers pour en lancer de nouvelles.

Notre source explique qu’un exercice de « trade potential analysis » a déjà été mené pour le continent africain afin d’identifier les produits qui seraient les plus demandés. Le textile, les produits de niches comme les équipements médicaux, la nourriture en conserve, à titre d’exemple, peuvent trouver preneurs sur le continent. « Nous avons vu ce que les pays africains importent généralement, précise notre source, nous allons inviter les investisseurs à Maurice pour investir dans ces secteurs. Ils auront accès ainsi à tout le marché africain. » La seule contrainte que devraient rencontrer ces investisseurs potentiels, c’est le respect des règles d’origine, le produit devant présenter une valeur ajoutée d’environ 30  % sur le sol mauricien pour être qualifié.

L’accord pour la zone de libre-échange continental a été signé en mars dernier par 44 des 55 pays africains. « Nous nous attendons à ce que pratiquement tous signent l’accord après avoir passé les étapes nationales que certains doivent respecter, révèle notre source; le seul pays qui pourrait faire bande à part est le Nigéria, qui a peur d’ouvrir son marché. »

Maintenant que l’accord cadre a été signé, il faut négocier les annexes. Pour Maurice, l’ouverture des marchés de l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre est une nouveauté, aucun traité n’existant avec les pays de ces régions. Le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont autant de nouveaux marchés potentiels.

En parallèle, les négociations avec la Chine reprennent les 2 et 3 avril. Une délégation chinoise sera à Maurice pour le premier round de négociations. Les négociations pour le CECPA avec l’Inde reprennent du 17 au 19 avril à Delhi. Il s’agira du troisième round. « Nous avons complété les négociations pour le commerce des biens, des services et des secteurs de coopération économique », révèle notre source. La liste de 500 produits à inclure dans l’accord a été également complétée.

 

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