Le 22 octobre, lors des questions au Foreign Office à la Chambre des communes britannique, la question de la souveraineté du Territoire britannique de l’océan Indien (BIOT) a été soulevée dans le contexte des écoutes téléphoniques. Des députés, dont Nigel Farage et Gregory Stafford, ont exprimé des préoccupations quant aux répercussions sécuritaires et géopolitiques de l’accord conclu avec Maurice sur la souveraineté de l’archipel des Chagos. Référence est faite à une bande sonore diffusée par « Missie Moustass » vendredi dernier et où l’on entend la voix de Charlotte Pierre, Haut-commissaire de Grande-Bretagne à Maurice, dans une conversation téléphonique alléguée.
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Nigel Farage, figure de proue de Reform UK, a ouvertement critiqué la gestion du gouvernement britannique des négociations sur la souveraineté de l’archipel, évoquant des allégations de surveillance menée par le gouvernement mauricien sur le haut-commissaire britannique et d’autres responsables. « Si l’enquête policière confirme ces allégations et prouve que le gouvernement mauricien est effectivement un mauvais acteur, ce bail de 99 ans pour Diego Garcia vaut-il encore le papier sur lequel il est écrit ? », a-t-il lancé.
Le ministre d’État au Foreign, Commonwealth et Development Office, Stephen Doughty, a rapidement réagi, soulignant que « we note the reports with significant concern. Le gentleman comprendra que je ne vais pas commenter une enquête policière en cours ». Il fait aussi ressortir que « les rapports font état de conversations anciennes », et n’ont rien à voir avec les négociations actuelles. Il a réaffirmé la confiance du gouvernement britannique dans l’accord, lequel, selon lui, « garantit l’avenir de la base » tout en respectant les intérêts sécuritaires britanniques et ceux du peuple chagossien. « Nous avons obtenu un traité qui répond à nos objectifs en matière de sécurité nationale », a-t-il assuré.
Gregory Stafford a, pour sa part, exprimé des craintes quant à l’absence d’accord contraignant empêchant une éventuelle implication militaire chinoise sur l’archipel dans le futur, en lien avec l’expansion rapide de la Chine dans la région Indo-Pacifique. « Le gouvernement a-t-il compromis la sécurité britannique et celle de ses alliés pour satisfaire des intérêts particuliers ? », a-t-il demandé.
Stephen Doughty a fermement rejeté ces accusations. Il a défendu la position du gouvernement en expliquant que Maurice n’était pas aligné sur l’initiative des nouvelles routes de la soie de la Chine, une position qui, selon lui, protège les intérêts britanniques et américains. « Il n’y a absolument aucune possibilité que nous, ou les États-Unis, ayons approuvé un traité qui compromettrait nos intérêts sécuritaires ou ceux de nos alliés », a-t-il martelé, citant le soutien sans équivoque des autorités américaines.
L’accord, qui doit encore faire l’objet d’un traité formel, sera examiné par le Parlement britannique dans les mois à venir. Cette étape sera cruciale, notamment face à l’opposition croissante de certains députés. Pour Stephen Doughty, cet accord reste une garantie de la stabilité de la base militaire de Diego Garcia, stratégique pour les opérations de défense dans l’océan Indien, tout en préservant les intérêts des Chagossiens et ceux de la communauté internationale.
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