D’où vient la polémique autour de l’accord de pêche entre Maurice et le Japon ? Les origines restent floues. Au ministère de l‘Économie océanique des Resources marines et de la Pêche et parmi les acteurs du secteur, nul ne comprend comment cet accord a pu être lié à la pêche à la baleine. Pendant que le mouvement Lavwa Losean Indien attend une réponse du ministère de l’Économie océanique, celui-ci choisit de répondre ailleurs. « Le ministère ne permettra jamais qu’on pêche un mammifère dans les eaux de Maurice », peut-on lire dans une correspondance émanant du ministère.
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Cette affaire est née d’une série d’événements et de conclusions de militants écologistes. En août, le ministre des Affaire étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, annonce que Maurice compte signer un accord de pêche avec le Japon. En septembre, le ministre vient rectifier le tir en disant qu’il ne s’agit pas d’un nouvel accord mais d’une clause additionnelle ajoutée à l’accord qui date de 1994. Cette clause concerne l’assistance du Japon en matière de développement de l’industrie.
L’accord portera sur la mise en place d’une plateforme de vente à l’encan dans le port mauricien. Mais entre sa première déclaration et la rectification, la psychose, comme l’appelle une source au ministère de l’Économie océanique, se répand comme une traînée de poudre. Stéphane Gua, un des porte-parole de Lavwa Losean Indien, souligne que lorsque le ministre a annoncé la signature d’un accord, les militants ont fait le lien avec la pêche à la baleine. « Les Japonais sont les principaux pêcheurs de baleines. »
La pression
Cette annonce est arrivée au mauvais moment. Alors que le ministre croyait bien faire, les Japonais mettaient la pression sur l’International Whaling Commission (IWC) pour ouvrir la pêche commerciale à la baleine. La commission s’est réunie au Brésil en septembre. Le Japon a réclamé que le moratoire, vieux de trente ans, sur l’interdiction de la pêche à la baleine tombe. Cette demande a alimenté la campagne anti-pêche à la baleine des militants mauriciens, selon Stéphane Gua. Lavwa Losean Indien attend toujours une explication du ministère.
La réponse, c’est au groupe Mauritius Save the Whales que le ministère l’a envoyée. En début de semaine, l’association a reçu la réponse à une lettre adressée le 1er octobre 2018. Dans sa correspondance, le chef de cabinet du ministère explique qu’un accord ne peut aller à l’encontre des lois. Les articles 16 et 17 de la Fisheries and Marine Resources Act de 2007 stipulent que la pêche aux mammifères marins est interdite sur le territoire mauricien.
Le ministère de l‘Économie océanique souligne que Maurice est membre de l’International Union for Conservation of Nature, de l’Indian Ocean Tuna Commission et de l’IWC. Donc, pas question de permettre la pêche à la baleine dans nos eaux. Les radars des pays de la région et signataires de ces conventions sont braqués sur la zone et les baleiniers ne passeront pas inaperçus s’ils pénètrent la région.
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