Salim Ramthmeah, 53 ans, Giovanni Sarah, 39 ans, et Didier Dumont, 20 ans, trois hommes au même destin. Ils sont venus s’ajouter à la longue liste des victimes d’accidents de la route dans le courant de la semaine. Les victimes, passionnées de pétanque, de basket-ball et de mécanique respectivement, laissent un vide immense dans le cœur de tous ceux qui les ont connus.
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Le malheur frappe, alors qu’il est en route pour un tournoi
Salim Ramthmeah, alias Tetdom, était une figure connue de Plaine-Verte. Habitant de la rue Ail Dorée, ce père de famille était un ancien joueur de la défunte équipe de football du Scouts Club. Exerçant comme chauffeur de taxi, il n’avait pas pour autant délaissé le monde du sport. En effet, il était un bouliste accompli. « Mon oncle était un adepte de la pétanque. Il ne manquait jamais une occasion de faire de la compétition. D’ailleurs, il organisait lui-même des tournois et en avait également remporté quelques-uns », nous dit Zaheer, le neveu de la victime.
Sa disparition est une véritable perte. Le jour du drame, le dimanche 29 avril, il était justement en route pour un tournoi de pétanque à Vacoas. Avec trois autres amis, tous passionnés de ce sport, ils ont pris un tout terrain pour se rendre au lieu où devait se tenir la compétition. Nul ne pouvait imaginer que leur route allait s’arrêter brutalement à l’angle des rues Labourdonnais et Volcy Pougnet, dans la capitale, vers 8 h 30.
Un autobus individuel, se dirigeant vers Chebel, est entré en collision avec leur véhicule. Les feux de signalisation ne fonctionnaient pas à cette heure précise. L’impact est d’une telle violence que l’avant du tout-terrain est presque arraché. Salim Ramthmeah, qui occupait habituellement le siège du conducteur, était sur le siège avant, côté passager. Il a été gravement atteint.
Des volontaires ont accouru pour leur porter secours. La police des Line Barracks, les ambulanciers et les sapeurs pompiers ont été mandés immédiatement sur les lieux. Les trois autres amis du bouliste ont pu s’en sortir avec des blessures. Les secouristes ont essayé vainement de réanimer Salim Ramthmeah, qui était inconscient quand on l’a extrait du véhicule. Il n’a toutefois pas survécu. L’autopsie a révélé que la victime est morte des suites de ses blessures. Le chauffeur de l’autobus a été arrêté et inculpé le lendemain pour homicide involontaire.
« Ses deux fils et son épouse sont effondrés. Nous n’arrivons pas à croire qu’il soit déjà parti », lâche le neveu. Les funérailles de Salim Ramthmeah ont eu lieu dimanche après-midi. Supporteur indéfectible de l’équipe de Liverpool, il se réjouissait d’assister à la semi-finale de la Ligue des Champions, qui opposait son équipe fétiche et l’AS Roma, explique un proche.
Giovanni Sarah : le basket et sa famille étaient ses deux passions
C’était le match le plus important de sa vie. Le basketteur Giovanni Sarah, 39 ans depuis le 21 avril, luttait entre la vie et la mort après avoir été victime d’un grave accident à Plaine-Magnien. Toutefois, il n’a pas survécu. Ce père de famille a rendu son dernier soupir le 30 avril dernier aux petites heures.
Il aura marqué les esprits de tous ceux qui l’ont côtoyé. Natif de Plaisance, Rose-Hill, Giovanni Sarah s’est découvert une passion pour le basket, alors qu’il était jeune. « Moi, je pratiquais le foot alors que lui, faisait du basket. Quand il venait chez moi, il était obligé de jouer au football, mais quand c’est moi qui lui rendais visite, il avait un tel enthousiasme de jouer au basket qu’on ne pouvait le lui refuser », nous dit un ami d’enfance de la victime.
Passion qui l’a accompagné tout au long de sa vie d’adulte, puisque Giovanni a même été sélectionné pour jouer dans l’équipe nationale de basket. Il a évolué dans différents clubs avant de défendre les couleurs du Plaisance SC. Club avec lequel il a été sacré champion régional tout récemment. Outre son amour pour le basket, il était également un époux aimant et un père dévoué. Il avait deux fils âgés de 9 et 6 ans et une fillette de deux ans. « C’était une personne joviale et amicale, pour qui la famille était importante. Il veillait à ce qu’il ne leur manque de rien. Maintenant, ses enfants ne cessent de le réclamer », lâche une tante de Giovanni.
Sa soudaine disparition a plongé sa famille, ses amis, ses coéquipiers et ses collègues dans une profonde tristesse. Le jour de l’accident, Giovanni Sarah, qui travaillait au Sun Resort, devait fêter ses 39 ans. Il allait également obtenir une promotion à l’hôtel où il exerçait, mais le destin s’est montré cruel.
Le 21 avril, il était en route pour l’aéroport de Plaisance pour déposer sa sœur en partance pour Rodrigues. Ils n’arriveront jamais à l’aéroport, puisque la voiture que conduisait Giovanni a fait une sortie de route et a fini sa course contre un parapet à Mare-d’Albert, sur l’autoroute. Grièvement blessé, il avait été placé sous assistance respiratoire. Sa sœur, qui a subi une fracture, a pu quitter l’hôpital Jawaharlall Nehru au bout de trois jours. Après dix jours d’hospitalisation, Giovanni a succombé. « Nous avions une lueur d’espoir qu’il allait se remettre, mais hélas… » se désole Gérard, un cousin.
Didier Dumont meurt deux jours après ses 20 ans
Il avait tout juste 20 ans et un bel avenir. Didier Dumont, passionné de bécane, voulait devenir ingénieur mécanique. Ses rêves et aspirations se sont envolés en une fraction de seconde dans la nuit du lundi 30 avril. Le jeune homme était à motocyclette, quand il aurait perdu le contrôle de l’engin pour terminer sa course sous une voiture venant dans le sens opposé à Ébène. Il est mort sur le coup.
Les grands éclats de rire de la victime, domiciliée à la rue Saint-Pierre, Sainte-Croix, ne résonneront plus dans la maison familiale. Il était le benjamin. « Il n’y avait que moi et Didier », nous explique Guenaelle, 22 ans, la sœur du motocycliste. « Nous étions très proches », dit-elle, « on avait l’habitude de se taquiner. Il disait qu’il voulait devenir ingénieur mécanique. Il avait fait des études au Lycée Polytechnique de Flacq », ajoute la sœur.
Grand passionné de motos, il lui arrivait d’effectuer une virée avec des amis en deux-roues. Le jour de l’accident, il avait emprunté la motocyclette d’un ami. Sa sœur dit ne pas savoir quelle était sa destination ce soir fatidique. Le malheur a frappé, plongeant toute la famille dans un véritable cauchemar. « Il venait tout juste de souffler ses 20 bougies, samedi. Nous l’avions fêté en famille », se souvient Guenaelle.
Le conducteur de la voiture, un habitant de Phœnix âgé de 26 ans, a expliqué que la victime avait changé de voie pour foncer sur sa voiture. Il a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. Didier Dumont est la 66e personne à être tuée sur la route en 2018.
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