Live News

Accidents de la route mortels : deux pères de famille arrachés à la vie

Ashvin Seetharamdoo, 28 ans, et Bijaye Beestopchurn, 58 ans, s’ajoutent à la déjà très longue liste des personnes qui ont perdu la vie sur nos routes, laissant derrière eux des familles ravagées par le chagrin.

Sortie de route à La Ferme, Rodrigues : Ashvin Seetharamdoo, un exemple de résilience face à l’adversité

ashvin
Le jeune homme aspirait à une vie meilleure après avoir connu des déboires.

Il avait à cœur le bien-être de sa famille. Après avoir compris à quel point ses proches souffraient de son addiction à la drogue, Ashvin Seetharamdoo, 28 ans, avait décidé de commencer une nouvelle vie. Ainsi, le jeune homme, originaire de Tranquebar, désireux de se tenir éloigné de ce fléau, était convaincu qu’il fallait qu’il change d’environnement. C’est ainsi qu’il y a deux ans, il a mis le cap sur Rodrigues.

Un pari réussi pour ce père de deux enfants. À force de volonté, il a mis fin à son addiction et menait une vie normale. Cependant, alors que la vie lui souriait à nouveau, il a été victime d’un terrible accident, le 13 juillet dernier. Ashvin Seetharamdoo était à motocyclette quand le drame est survenu à La Ferme. Gravement atteint, il a été admis en soins intensifs où il a finalement succombé après avoir lutté cinq jours pour sa vie.

Il laisse huit frères et sœurs dévastés par sa mort tragique. Anna, une de ses sœurs aînées, explique qu’il avait un grand cœur, toujours prêt à aider son prochain. Toutefois, il a connu l’enfer de la drogue et a longtemps lutté contre son addiction. « Il voyait tout le mal que cela faisait à notre famille », nous dit-elle. Puis, il a fini par prendre conscience que s’il persistait dans cette voie, sa situation allait empirer. « Il a réalisé qu’il fallait tourner la page, au cas contraire, les choses allaient s’aggraver pour lui », poursuit-elle.

Un nouvel élan 

Pour s’en sortir, il lui fallait un environnement calme et paisible. Il avait alors trouvé que se rendre à Rodrigues était la meilleure des solutions. « Nous avons de la famille qui y réside. Notre frère voulait prendre un nouveau départ », ajoute-t-elle. C’est ainsi qu’il s’est envolé pour Rodrigues, où il est parvenu à se ressourcer chez un ami, à La Ferme. « Là-bas, il se sentait bien », explique Anna. 

Ashvin Seetharamdoo ne souhaitait plus vivre à Maurice. Cependant, selon sa sœur, il avait prévu de revenir au pays pour quelques jours seulement. « Il avait dit qu’il reviendrait pour se faire soigner les dents, mais il préférait l’île Rodrigues. Il avait même trouvé un travail dans une ferme », indique-t-elle.

En attendant, c’est sa mère qui devait aller le voir. « Il a deux enfants, une fille et un garçon. Notre mère avait prévu de se rendre à Rodrigues en décembre prochain, accompagnée des deux petits pour qu’ils voient leur père », confie-t-elle. 

Rien ne les avait préparés à ce qui allait suivre. « Nous avions acheté quelques effets pour lui. Une de nos sœurs a pris l’avion le 13 juillet pour se rendre à Rodrigues afin de les lui remettre et voir surtout comment il allait. Ce devait être une surprise, mais il a su que notre sœur venait le voir. C’est justement ce jour-là qu’il a eu cet accident. Notre sœur n’était pas encore arrivée à Rodrigues quand nous avons reçu un appel nous informant qu’il avait été victime d’un grave accident de motocyclette à La Ferme », se souvient Anna.

Une fois sur l’île, elle s’est rendue à l’hôpital Queen Elizabeth où Ashvin Seetharamdoo avait été admis. « Il a réussi à parler à notre sœur et lui a dit qu’il allait acheter à manger en vue de sa venue quand il a eu cet accident », révèle-t-elle, le cœur en peine.

Par la suite, la santé du jeune homme s’est détériorée. Pendant cinq jours, ses proches s’accrochaient à l’espoir qu’il s’en sorte, mais le 18 juillet, il a succombé à ses blessures. Les démarches ont été entreprises pour qu’il soit rapatrié à Maurice. Ils étaient nombreux, jeudi après-midi, à s’être déplacés pour lui rendre un vibrant hommage.

Collision avec une voiture : Bijaye Beestopchurn rentrait du travail au moment du drame

bijaye
Bijaye Beestopchurn, employé d’une société de nettoyage, laisse derrière lui une veuve et deux enfants.

Colère et consternation animent les membres de la famille Beestopchurn, à Roches-Noires, après le décès de Bijaye, dit Rakesh, âgé de 58 ans. Victime d’un accident à Haute-Rive, le mercredi 10 juillet dernier, il est décédé sur son lit d’hôpital neuf jours plus tard, le jeudi 18 juillet. 

Rakesh revenait du travail lorsque le drame s’est produit, selon son cousin, Sushil Kumar. Comme d’habitude, le quinquagénaire était allé chercher son épouse Koosmawtee à moto avant de rentrer chez eux. Sur le trajet du retour, une collision s’est produite entre le deux-roues et une voiture sur la route principale du village de Haute-Rive, dans l’est du pays.  

Grièvement blessé, le motocycliste a été transporté d’urgence à l’hôpital, où il avait été admis. Son épouse, âgée de 55 ans, également blessée dans l’accident, avait, elle, été autorisée à quitter l’hôpital après des soins.

Malheureusement, Bijaye Beestopchurn n’a pas survécu. Il a succombé à ses blessures le jeudi 18 juillet. L’autopsie pratiquée le même jour a attribué le décès à des blessures multiples. La victime, employée d’une société de nettoyage, laisse derrière elle une veuve et deux enfants.
Après l’accident, le conducteur de la voiture, un ressortissant français âgé de 21 ans, a été entendu par la police de Rivière-du-Rempart. Il fera désormais l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire devant la justice.

Sushil Kumar raconte avoir passé son enfance aux côtés de son cousin Rakesh. Il s’insurge contre les circonstances de l’accident, impliquant un conducteur étranger. « Enn piti 21 ans ki ti pe kondir inn tap ar motosiklet mo kouzin », relate-t-il. Il déplore également l’absence de passage pour les piétons sur cette partie de la route à Haute-Rive. « Bizin enn bon trotwar laba, avek enn lay-by pou motosiklet », insiste-t-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !