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Accident à Sorèze en 2013 : la fille de deux victimes obtient des dommages de Rs 3,5 millions

L'accident a fait dix morts et 40 blessés. Priya Sulakchana et époux Yogendrah Kumar Ujoodha.

Elle n’avait que 11 ans lorsque ses parents, Yogendrah Kumar (47 ans) et Priya Sulakchana Ujoodha (37 ans) avaient péri le 3 mai 2013 dans un accident impliquant l’autobus Blue Line de la CNT, à Sorèze. Dix ans plus tard, Trishala Ujoodha et sa grand-mère maternelle ont reçu une importante indemnisation.

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Cet accident de la route avait secoué le pays. Le 3 mai 2013, les freins de l’autobus Blue Line de la Corporation Nationale de Transport (CNT) avaient lâché. Le chauffeur avait tout tenté pour arrêter le véhicule, mais en vain. L’autobus avait dérivé sur le côté de la route tuant 10 passagers et faisant 40 blessés. Les victimes étaient Deepchand Gunness (le chauffeur) (50 ans), Kamla Devi Soobroydoo, née Ramsawmy (52 ans), Jiang Chuan Hu, une ressortissante chinoise (21 ans), Marie Ruth Marie Moutou (50 ans), Marie Aurore Delphine Pokhun, née Judoobur (21 ans), Shakuntala Ramdaursingh, née Mathur (49 ans), Amreen Bibi Lallmamode (23 ans), Devesh Cheeneebash (18 ans), Yogendrah Kumar Ujoodha (48 ans) et son épouse Priya Sulakchana Ujoodha, née Geerdharry (37 ans). La fille de ces derniers, âgée aujourd’hui de 22 ans, et sa grand-mère Prettimah Devi Geerdharry (les plaignantes) avaient déposé une plainte devant la Cour suprême. La jeune fille réclamait des dommages de Rs 14.5 millions à la CNT et à la State Insurance Company of Mauritius Ltd (SICOM), qui assurait le véhicule au moment des événements. Sa grand-mère demandait une indemnisation de Rs 1 million.

Sortis pour acheter du carrelage

Dans leur plainte rédigée par Me Georgy Ng Wong Hing, elles étaient revenues sur l’accident. La jeune fille avait relaté que le jour du drame, ses parents avaient pris l’autobus Blue Line de la CNT à l’arrêt d’autobus à Candos pour se rendre à Port-Louis pour acheter du carrelage lorsque l’accident s’était produit à hauteur de Sorèze à Pailles. Selon la grand-mère, à ce moment-là, elle savait que sa fille et son gendre devaient se rendre à Port-Louis. Elle avait tenté de les joindre, mais en vain. Les proches de la famille avaient alors pris contact avec l’hôpital Dr Abdool Gaffoor Jeetoo pour s’enquérir et c’est là qu’ils avaient appris la terrible nouvelle : Yogendrah Kumar et son épouse Priya Sulakchana Ujoodha avaient péri dans l’accident. 

Trishala Ujoodha est l’unique enfant du couple. Au moment de l’accident, elle vivait avec ses parents à Candos et dépendait entièrement d’eux en termes de finance, support et d’amour. Son père s’occupait d’un snack à Candos et générait un revenu minimum Rs 35 000 mensuellement. Sa mère, quant à elle, travaillait comme vendeuse depuis 1993 et touchait un salaire mensuel de Rs 9 010. La disparition de ses parents avait soudainement bouleversé sa vie. Du jour au lendemain, elle avait dû déménager pour vivre avec ses grands-parents maternels, qui avaient alors 67 et 60 ans. De surcroît, ces derniers étaient des retraités percevant des revenus modestes.

Aujourd’hui, elle vit uniquement avec sa grand-mère qui a été désignée légalement comme sa tutrice. Entre-temps, son grand-père est décédé. Depuis la mort de ses parents, Trishala Ujoodha souffre d'une détresse extrême.

Le système de freinage défaillant

Les plaignantes mettent en cause la CNT pour négligence. Cette dernière, selon elles, a failli à son obligation contractuelle d'assurer la sécurité de ses passagers qui constituent une « faute lourde contractuelle ». Elles ont aussi mis en avant le fait que la CNT avait négligé de s'assurer que l’autobus était apte à la route, bien qu'elle ait été avertie que le système de freinage du véhicule ne fonctionnait pas correctement. Elles évoquent que la CNT avait manqué d’assurer le niveau requis d’efficacité et de sécurité dans l'opération de l'autobus et aussi d’effectuer avec diligence l'entretien du véhicule.

Pour elles, la CNT avait aussi failli à fournir une formation appropriée à ses conducteurs dans la mesure où celui de l'autobus à l'époque des faits n'avait pas actionné le frein à main manuel. De plus, elle n’avait pas prévu, dans le véhicule, des barres de protection susceptibles d'empêcher l'habitacle de s'effondrer sur les passagers. 

Le 27 novembre 2023, devant la juge Sulakshna Beekarry-Sunassee, Me Varuna Roy Bunwaree Goburdhun, avocate de la CNT et la SICOM, a offert la somme de Rs 3,5 millions aux plaignantes. Ces dernières, qui étaient aussi représentées par Me Didier Dodin, ont agrée à l’offre. La juge a ensuite officialisé l’accord entre les deux parties en un jugement.

  • defimoteur

     

 

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