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Accident mortel à Bel-Air - Bond et Keshav : une amitié brisée par le destin

L’accident s’est produit dimanche soir, le 14 septembre, sur la route principale de St-Michel, à Bel-Air. Quelques mois avant cet accident tragique, Keshav Ramputh avait pu visiter Dubaï avec sa sœur. Bond Coomhar aurait soufflé ses 34 bougies, ce mercredi.
  • Le village de Caroline pleure la disparition de deux jeunes pleins de vie

Dans le petit village de Caroline, deux familles pleurent la perte de leurs fils bien-aimés. Thaleswarsing Coomhar, surnommé Bond, et son meilleur ami Keshav Ramputh ont perdu la vie dans un terrible accident, le dimanche 14 septembre au soir, sur la route principale de St-Michel, à Bel-Air. 

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Vivant à quelques mètres l’un de l’autre dans la rue Indira Gandhi, Keshav, 32 ans, et Bond, qui devait célébrer ses 34 ans ce mercredi, s’étaient rencontrés durant leur enfance. Leur amitié était si profonde qu’elle transcendait les liens du sang. « Tous deux étaient fils uniques, mais ils se comportaient comme des frères », témoigne un cousin de Keshav, le cœur lourd de chagrin.

Quand la nouvelle de leur mort s’est répandue, tout le quartier s’est rassemblé devant les maisons des deux familles. Car ces jeunes hommes n’étaient pas seulement des amis inséparables – ils étaient les piliers de leur communauté.

Pour Rita, la sœur de Keshav, la douleur est indicible. « Li ti bien popiler dan landrwa. Linn ed bokou dimounn, li ti touzour helpful », dit-elle d’une voix brisée. Son frère était celui vers qui tout le monde se tournait dans le besoin.

Parti de rien, Keshav avait construit sa vie pierre par pierre. D’abord agent de sécurité, il avait repris ses études pour devenir comptable et travaillait dans un hôtel. Mais au-delà de sa réussite professionnelle, c’était sa générosité qui marquait les esprits. « Li ti bien malin. Dan landrwa zot tou bizin li. Enn pou vinn dir ‘aprann mwa kondir’, enn lot pou dir li ‘get mo computer’. Ziskaler pa kapav aksepte so lamor », confie Rita.

Il y a quelques mois à peine, Keshav avait accompagné sa sœur, son beau-frère et leur fils à Dubaï. « Mon époux, mon fils et moi avons eu l’opportunité de voyager, et Keshav nous a accompagnés. C’était inoubliable. Li ti bien kontan. Nou inn al Burj Khalifa, dan dezer, mem fer safari. Li ti pans boukou ar nou mama ek papa. »

Fan inconditionnel de Manchester United, il rêvait de voir jouer son équipe favorite en Angleterre. « Li ti anvi enn zour asiste enn match », se souvient Rita.

Le dimanche du drame, Keshav avait passé la journée avec sa mère. « Keshav ti sorti ar mama, li ti aste kat rob pou li. Zot finn pas enn bon moman ansam », raconte sa sœur. Un dernier moment de bonheur partagé avant que tout bascule.

« Nou ti ankor bizin so ed. Nou konn li, zame li pa ti pou ezite. Li pa bwar ni fime. Pou mo frer, mo ti kapav tir mo leker mo donn li. Aster, koumadir enn ros finn poz lor mo leker ki pe desire. Pa kapav bliye sa », lâche Rita, submergée par le chagrin.

Bond, le pilier de sa famille

À deux maisons de là, la douleur est tout aussi profonde. Bond laisse derrière lui une épouse et deux jeunes enfants, dont un nourrisson de seulement six mois. À presque 34 ans, ce père de famille était devenu le soutien de tous les siens après la mort de son propre père.

« Linn sorti dan enn fami mizer. So papa inn mor, linn bizin debout tousel. Li ena enn sel ser. Linn bizin manz ar li dousman dousman, linn mont so lakaz », expliquent ses cousins. Malgré les difficultés, Bond n’avait jamais baissé les bras. 

Travailleur indépendant, « li ti fer bann travay la pay ek zardinie », il subvenait aux besoins de sa famille élargie. « Li ti soutien fami-la. Tou ti repoz lor so zepol », confie Samita, sa nièce. Bond était celui sur qui tout le monde s’appuyait.

Passionné de mécanique, Bond avait une réputation dans tout le quartier. « Kan so papa inn mor, li ti pran so loto, li finn modifie ek aranz masinn-la. Li ti refer loto-la o konplet », raconte un proche. Cette passion, il la partageait naturellement avec son meilleur ami. « Kan li ti fini modifie loto so papa, li ti atak Keshav so loto. Li pa ti zis pans pou li, li ti pans pou so prosin osi. »

Un dimanche comme les autres mais...

Ce dimanche 14 septembre avait commencé comme n’importe quel autre. Bond s’était occupé d’une voiture dans l’après-midi avant de retrouver ses amis. Ensemble, ils étaient partis à Quatre-Sœurs pour assister à un match de football. Une sortie ordinaire entre amis qui s’est terminée en tragédie.

Quand la nouvelle de l’accident est arrivée, les familles ont d’abord espéré qu’il ne s’agissait que de blessures légères. Mais sur les lieux, la réalité était bien plus cruelle. L’intervention des pompiers a été nécessaire pour dégager les victimes de la voiture accidentée. Keshav, passager, et Bond, au volant, n’ont pas survécu au choc. Deux autres jeunes gens ont été blessés, leur état demeurant préoccupant.

Leur amitié était légendaire dans le quartier. « Zot ti bien pros, inseparab. D’ailleurs, tout dernièrement, ils s’étaient rendus à Rodrigues ensemble. Nou ti pe mem prevwar pou fet so laniverser », confie Samita, effondrée.

Bond devait fêter ses 34 ans, ce mercredi 24 septembre. Les préparatifs étaient en cours, la joie était dans l’air. Personne n’imaginait que cette célébration se transformerait en veillée funèbre.

Aujourd’hui, deux familles tentent de faire face à l’impensable. Dans la rue Indira Gandhi, les souvenirs de Keshav et Bond résonnent à chaque coin de rue. Leur rire, leur générosité, leur amitié indéfectible – tout cela reste vivant dans le cœur de ceux qui les ont aimés.

Deux vies fauchées en pleine fleur, deux destins brisés dans un même élan. Mais l’histoire de leur amitié, elle, traversera les années, témoignage vivant de ce que peuvent accomplir deux cœurs unis par une affection sincère.

Deux autres drames routiers enregistrés cette semaine

La série noire continue sur nos routes. Deux nouveaux décès viennent alourdir la liste déjà lourde des victimes d’accidents.

Le mercredi 17 septembre, Naveen Taurachand, âgé de 38 ans et habitant La Laura, St-Pierre, a succombé à des blessures crânio-cérébrales. Il était admis à l’hôpital Victoria, Candos, depuis le mardi 9 septembre, après avoir été retrouvé inconscient sur Kalimaye Road, à proximité de sa motocyclette, victime d’une sortie de route. 

Mercredi toujours, un accident mortel est survenu, cette fois sur l’autoroute de Nouvelle-France. Jean Patrick Bungaleea, 66 ans, habitant Cité Atlee, Curepipe, se trouvait au volant de son véhicule lorsqu’il a perdu le contrôle. Le véhicule a terminé sa course sur le bas-côté. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour l’extraire de l’habitacle. Le Samu, dépêché sur place, n’a pu que constater son décès. L’autopsie pratiquée à l’hôpital Victoria a confirmé que le décès est dû à des blessures crânio-cérébrales.

Les trois passagers que Jean Patrick Bungaleea véhiculait ont été blessés et transportés à l’hôpital Jawaharlal Nehru, Rose-Belle. Deux d’entre eux ont été admis en salle, tandis qu’un troisième a été placé en soins intensifs.

Ces deux nouvelles tragédies portent à 89 le nombre de décès sur les routes depuis le début de l’année.

 

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