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Accident à L’Espérance-Trébuchet : deux amis unis dans la mort après une terrible collision 

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Ils n’avaient que 18 et 20 ans. Dhiraj Gohee et Kelen Vencatasamy sont venus s’ajouter, mardi 30 novembre, à la longue liste des motocyclistes tués sur les routes mauriciennes. 

Dhiraj Gohee, 18 ans, et Kelen Vencatasamy, 20 ans, ont connu le même destin tragique. Ces deux amis de L’Espérance-Trébuchet circulaient à motocyclette sur la route principale de leur localité, dans la soirée du mardi 30 novembre, quand ils sont entrés en collision avec une voiture. La violence de l’impact les a projetés sur l’asphalte. Ils sont morts sur le coup. 

À ce stade de l’enquête, les policiers pensent que la vitesse pourrait être à l’origine du drame. Le conducteur de la voiture et son passager étant encore sous le choc, leurs versions des faits n’ontpas encore été complétées. Le chauffeur a été testé négatif à l’alcootest. Blessé, il a été admis à l’hôpital de Moka.

Dhiraj Gohee et Kelen Vencatasamy étaient amis depuis le collège. Le lieu où s’est produit l’accident.
Dhiraj Gohee et Kelen Vencatasamy étaient amis depuis le collège. Le lieu où s’est produit l’accident.

Luchmee Devi Gohee, 42 ans, la mère de Dhiraj, surnommé Sonu, ne comprend pas où il pouvait bien se rendre avec son ami. Le mardi midi, il était à la maison avec elle. Son téléphone cellulaire n’arrêtait pas de sonner. « Mo pe tir so manze, mo trouv call pe rantre lor so portab. Linn met so zaket. Mo dir kot to pe ale ? Li dir mwa li vini la », se souvient-elle. Une heure plus tard, pas de nouvelles de son fils. « Je l’ai appelé et il est revenu avant 15 h. Là, il a reçu un autre appel et il est reparti. Linn dir li pe al kot laplenn avek so bann kamarad. »

Sonu est réapparu à 18 h. « J’observais ses moindres faits et gestes. Il a rechargé son cellulaire. Puis il est encore ressorti. Il m’a dit que cette fois, il n’en avait que pour 10 minutes. » Luchmee Devi ne se doutait pas que ce serait là les derniers instants passés avec son fils unique. Peu après 19 heures, les proches de Sonu ont été informés qu’il avait été victime d’un grave accident. Sa mère s’est rendue sur place dans l’espoir de le voir. Mais le malheur avait déjà frappé. « Bann polisie la ti kouve mo garson lor sime. Mo pann resi trouv li. Zot dir mwa ki pou amenn li lopital. Monn asize lor sime monn plore », lâche-t-elle en sanglots. Son fils conduisait la motocyclette accidentée alors que l’autre jeune était en croupe derrière lui.

La motocyclette sur laquelle circulaient les deux garçons mardi soir.
La motocyclette sur laquelle circulaient les deux garçons mardi soir.

Luchmee Devi n’aimait pas que son fils sorte le soir. « À 18 h, il devait être à la maison. Je n’appréciais pas qu’il rentre tard. Il passait le reste de son temps à faire de la musique ou sur un jeu en ligne », dit-elle. Le jeune homme avait acheté la motocyclette quatre mois avant l’accident. « Il l’avait prise et avec des amis, ils achetaient les pièces pour son entretien. J’aurais préféré qu’il achète une voiture », ajoute sa mère. 

Quelques centaines de mètres plus loin dans le village, réside la famille Vencatasamy. Les proches de Kelen affluent devant la porte. Ce mercredi matin, la dépouille du jeune homme vient d’arriver. Son frère Adilen ne parvient pas à s’exprimer. Les larmes aux yeux, il confie seulement avoir vu son frère partir mardi soir. « Linn sorti pou aste dipin », explique Ganessen, un de ses oncles, sans doute pour aller rejoindre Sonu. « Ils se connaissaient depuis le collège et étaient très bons amis. » dit-il.  

L’état de la voiture impliquée témoigne de la violence de l’impact.
L’état de la voiture impliquée témoigne de la violence de l’impact.

Les parents du jeune homme sont affligés par cette perte. « Son père travaille à son compte dans la fabrication d’ouvertures en aluminium et Kelen voulait reprendre le flambeau. » Toutefois, le destin en a décidé autrement. L’autopsie pratiquée mercredi a révélé que les victimes avaient succombé à des blessures multiples. Leurs funérailles ont eu lieu mercredi après-midi. 

Entre le 1er janvier et le 30 novembre 2021, le nombre d’accidents mortels enregistrés à Maurice par la police est de 94 pour un total de 98 morts, dont 54 motocyclistes. Sur la même période en 2020, il y avait eu 107 accidents fatals pour 119 morts, dont 56 usagers de deux-roues. 

 

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