- 73e décès sur la route depuis le début de l’année
- Le frère : « Linn gagn sa motosiklet-la kado pou so laniverser »
Drame sur la route de Grande-Rivière-Nord-Ouest, près de Canal Dayot, Port-Louis, dans l’après-midi du mardi 9 juillet. Ivan Léopold, un motocycliste tout juste âgé de 18 ans, y a laissé la vie après un accident de la route impliquant trois autres véhicules, dont une fourgonnette, une voiture et un minibus. La victime, un habitant de Batterie-Cassée, Roche-Bois, circulait en direction de Pointe-aux-Sables, lorsque le malheur a frappé.
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La police, les sapeurs-pompiers et le Samu se sont rendus sur les lieux peu après l’accident, soit vers 14 heures mardi. À l’arrivée des médecins urgentistes, le décès de la victime, qui gisait sur l’asphalte, a été constaté. Le corps a été transporté à la morgue de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-legal, qui a pratiqué l’autopsie dans l’après-midi, a attribué le décès à des multiples injuries.
Par ailleurs, les alcotests sur les trois conducteurs impliqués se sont révélés négatifs. Les trois véhicules tout comme la moto de la victime ont été placés sous scellés aux Casernes centrales, aux fins de l’enquête. Les conducteurs seront appelés à fournir leurs versions à la police.
L’enquête sur les circonstances de l’accident est menée par la police de Line-Barracks. Le conducteur du minibus qui a été impliqué dans la première collision a été épinglé pour homicide involontaire. Ce mercredi 10 juillet, cet habitant de Riambel âgé de 44 ans sera présenté devant la justice.
Pransley : « Monn tann sa tapaz-la kan finn tape, monn sorti monn al gete »
Pransley, qui travaillait non loin des lieux de l’accident, confie au Défi Quotidien avoir entendu un grand bruit lors de la collision. « Monn tann sa tapaz-la kan finn tape, monn sorti monn al gete », partage Pransley. Il s’est immédiatement rué sur les lieux, avant de déclencher un Live Facebook. « Monn fer sa Live-la pou so bann pros kapav o kouran ki finn arive », soutient-il. Pransley relate avoir aperçu le défunt gisant sur l’asphalte et ce dernier ne bougeait plus, et peu après, la police et le Samu sont arrivés.
2024 : 73e mort sur nos routes
Le motocycliste décédé à Grande-Rivière mardi après-midi est la 73e victime qui a péri sur nos routes depuis le début de cette année.
On constate que les motocyclistes sont les plus touchés, avec 34 morts. En deuxième position des décès enregistrés sur nos routes, on retrouve 13 piétons. Les accidents impliquant des véhicules quatre-roues ont fait dix morts, alors que huit conducteurs y ont également laissé la vie après des accidents. Concernant les cyclistes, les Casernes centrales ont enregistré cinq morts. Deux passagers en croupe sont aussi décédés. Au total, huit femmes ont péri dans les accidents de la route, contre 65 hommes depuis le 1er janvier 2024.
Michael, frère de la victime : « Pou so laniverser linn gagn sa motosiklet-la »
Encore un jeune parti trop tôt. Ivan Léopold avait soufflé sa 18e bougie le 1er juin dernier. Il était passionné de moto. Mardi, cet habitant de Batterie-Cassée se dirigeait chez sa petite amie à Pointe-aux-Sables quand le malheur s’est produit.
Eric Michael Léopold, le frère aîné du jeune homme, est dévasté. Il lui est difficile de croire qu’il ne verra plus son petit frère qu’il chérissait tant. « Nous étions quatre frères et lui était le dernier. Le 1er juin dernier, il a fêté ses 18 ans », lâche-t-il.
« Pou so laniverser linn gagn sa motosiklet-la avek mo lot frer. Linn al fer demars pou so lisans. Li ti ena learner », dit Michael. Ivan travaillait avec sa maman dans une boutique familiale. « Preske tou lezour li fer sa semin-la pou al Pointe-aux-Sables pou al kot so kopinn », poursuit-il. Mardi après-midi, le jeune homme a enfourché sa motocyclette, mais la mort l’attendait.
« Ler mo ti pe sorti la kour, enn kamarad dan Pointe-aux-Sables telefonn mwa, linn demann mwa kinn ariv Ivan. Mo dir li mo pa kone, aster mo pe al lakaz. Li dir mwa linn aprann linn fer enn aksidan. Kan monn al get mo mama, mo trouv li pe plore. Mo lot frer osi ti pe plore », relate Michael en larmes. En apprenant que ce drame s’était produit à Grande-Rivière-Nord-Ouest, il s’est immédiatement rendu sur place. « Kan monn rant laba, bann la polis ti pe ramas so motosiklet. Enn kamarad dir mwa al lopital », raconte le frère qui s’est alors dirigé vers l’hôpital Dr A. G. Jeetoo.
« Monn tann dir enn loto inn tap ar li, lerla enn lot transpor finn roul lor so labouss », dit-il. Il a eu la lourde tâche d’identifier le corps sans vie de son frère à la morgue, une épreuve douloureuse. « Tou kou tann dir motosiklet ki an tor, zame sofer kat la rou. La sa sofer-la finn tap ar li ek roul lor li », s’indigne le jeune homme, qui demande que la police mène une enquête en toute transparence. Ivan laisse toute sa famille dévastée par sa disparition. Ses funérailles sont prévues pour ce mercredi.
Alain Jeannot, président de Prévention Routière Avant Tout : «Primordial de sensibiliser tout le long de l’année»
Pour Alain Jeannot, président de Prévention Routière Avant Tout (PRAT), c’est primordial de venir avec une campagne de sensibilisation soutenue pour les deux-roues, tout le long de l’année. Il relate que les usagers de deux-roues sont vingt-cinq fois plus à risque que les quatre-roues.
Il prône une conscientisation parmi les motocyclistes. « Souvan zot fer exse vitess, zot depass veikil brit », déplore Alain Jeannot. Pour le président de PRAT, c’est important que les motocyclistes augmentent leur vigilance. Il justifie ses explications en avançant que quatre sur six véhicules dans le pays sont des deux-roues.
Alain Jeannot dénonce aussi le nombre de « Drunk et Drugged Drivers » sur nos routes. En 2023, il avance qu’environ 800 automobilistes ont été trouvés positifs au Drug Test et plus de 2 000 à l’alcotest. « C’est plus qu’énorme ! », lâche-t-il.
Cependant, le président de PRAT salue le travail actuel de la police. « An se moman zot pe fer bon travay, avek bann kontriol ek bann ak de represion koma sintir de sekirite ». Toutefois, il dit constater qu’au niveau de la sensibilisation, la situation laisse toujours à désirer.
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