Shakeel Moossun, 21 ans, habitant Vacoas et son ami Niven Moothian, 22 ans, de Coromandel, sont morts dans un accident de la route à Yemen, Rivière-Noire. Samedi vers 23 h 30, la police a retrouvé les deux victimes dans une voiture, tombée dans une rivière. Shakeel et Niven étaient tous deux fils uniques.
L’amitié les a unis jusque dans la mort. Une sortie entre deux amis a pris des dimensions tragiques. Shakeel Moossun et Niven Moothian étaient portés manquants depuis vendredi soir. Henna Moossun, la sœur de Shakeel, explique au Défi Quotidien que son frère avait quitté la maison, vendredi soir, pour se rendre dans une boîte de nuit, à Cascavelle. Depuis, il ne donnait plus signe de vie. « Ce n’est qu’aux petites heures de dimanche qu’on a appris que mon frère et son ami qui l’accompagnait ont été victimes d’un accident et ont perdu la vie. C’est à ne pas y croire. »
Un volontaire qui passait dans la région de Yemen a aperçu une voiture dans la rivière. Il a aussitôt alerté la police qui, sans plus attendre, a fait le déplacement. Shakeel, qui était au volant de sa voiture, aurait perdu le contrôle du véhicule et a percuté un barrage métallique, avant de terminer sa course dans le cours d’eau, selon les premières indications. Plusieurs unités de la police, dont celle de la Marcos, la National Coast Guard (NCG), des éléments du Scene of Crime Office (SoCO), des officiers de l’Emergency Response Service (ERS) ainsi que les pompiers, ont été sollicités.
Les corps sans vie des deux victimes ont été extirpés de la voiture qui était immergée dans une rivière. Leur mort a été constatée sur les lieux par un médecin du Service d’aide médicale urgente (Samu). Les cadavres de Shakeel Moossun et Niven Moothian ont été transportés à la morgue de l’hôpital Victoria de Candos, où les autopsies ont été pratiquées par le chef du département du médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin et le médecin légiste, le Dr Prem Chamane. Shakeel Moossun est mort à la suite d’une fracture du cou. Quant à son ami Niven Moothian, les médecins ont conclu à une asphyxie due à la noyade.
Douleur insupportable
Chez les Moossun et les Moothian, la douleur est insupportable. L’atmosphère est lourde, l’émotion est vive. Les visages sont figés, tendus, abattus. Chez les Moossun à Vacoas, ils étaient nombreux à venir rendre un dernier hommage à Shakeel, dont les funérailles ont eu lieu dimanche après-midi. Plusieurs proches pleurent sa triste disparition. Ils sont tous plongés dans le deuil. Son père est terrassé par la douleur après avoir perdu son fils unique. Sa mère est plongée dans la désolation. D’ailleurs, sur sa page Facebook, elle avait lancé un appel à témoins, son fils étant introuvable. Plus tard, elle apprendra la fin tragique de Shakeel. Henna, en larmes, ne cesse de se remémorer les bons souvenirs avec son frère. « Il était un bon vivant et très aimable. Je n’arrive toujours pas à croire qu’il a quitté ce monde. »
Nooreen (21 ans) était l’amie de Shakeel. Elle est en état de choc. « Shakeel et moi étudiions ensemble au Charles Telfair Institute (CTI). Il était un garçon jovial et aimait rigoler. Il a beaucoup contribué au CTI et était super actif. Il participait à toutes les activités. Shakeel était aussi sportif et avait toujours voulu devenir un Personal Trainer. Il avait des projets plein tête. »
Sailesh, un autre ami de Shakeel, est aussi accablé. « Shakeel et moi étions les meilleurs amis. Quand j’ai appris cette triste nouvelle, je ne pouvais retenir mes larmes. Nous étions très proches. On avait l’habitude de sortir ensemble. Hélas, vendredi, il ne m’avait rien dit. Toutefois, sur notre groupe de WhatsApp, aux alentours de 22 heures, il avait répondu à nos messages concernant un événement au CTI pour l’accueil de nouveaux étudiants. Il avait organisé la chanson Bum-bum Tamtam en version séga. Je suis triste d’avoir perdu Shakeel qui était comme un frère pour moi. »
À plusieurs kilomètres de là, précisément avenue des Orangers, à Coromandel, la même tristesse a envahi une autre famille. Celle de Niven Moothian. Sa mère pleure toutes les larmes de son corps en ressassant le départ tragique de son fils unique. Elle pense qu’elle ne s’en remettra jamais. Elle est abattue après l’avoir vu sur le canapé. Il s’agit d’un deuxième choc pour la mère de Niven, selon les proches. Le beau-frère, Kamal (34 ans), confie au Défi Quotidien que la famille Moothian perd un pilier.
« Il y a environ quatre ans, Niven avait perdu son père qui a été emporté par une maladie. Depuis, c’était Niven qui était devenu le pilier de la maison. Il a deux sœurs qu’il déposait lui-même à leurs leçons particulières. Il était comme un père pour elles. Il contribuait au budget familial. La mère de Niven ne cesse de verser des larmes. »
Pressentiments
Vilashini, une cousine, estime que Niven avait des pressentiments qu’il allait quitter ce monde. « Le jour où Niven demeurait introuvable, avant de quitter la maison, il avait publié sa photo sur Instagram sur laquelle il avait écrit ‘Told myself not to go out today’. La veille, il était parti chez nos deux tantes. Il leur avait parlé pendant des heures, ce qui n’était pas dans ses habitudes. »
Shahil (22 ans), l’ami de Niven qui habite à Saint-Pierre, a tout de suite fait le déplacement à Coromandel dès qu’il a appris la triste nouvelle. « Niven et moi, nous nous sommes rencontrés au collège. Depuis, il est devenu mon meilleur ami et mon confident. Il était toujours là pour me soutenir et sa soudaine disparition changera complètement ma vie. Mo leker pa aksepte li finn kit mwa li finn ale. »
Les funérailles de Niven Moothian auront lieu mardi.
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