Nos routes sont toujours aussi meurtrières. Sharvin Juhla, 22 ans, et Bhimal Angan, 17 ans, domiciliés à St Hilaire, viennent s’ajouter à la longue liste des victimes des accidents de la route.
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Les deux amis étaient sortis à moto pour aller s’acheter à manger. Le drame s’est joué quand ils ont fait une sortie de route en négociant le rondpoint de Solitude, Plaine-Magnien vers 00 h 30, lundi.
La famille Juhla et Angan de St Hilaire, dans le sud du pays sont encore sous le choc. Père de famille, Sharvin, laisse un grand vide. À la rue Arlanda, où habite Sharvin, sa mère Sangeeta, ne cesse de penser aux dernières paroles qu’elle a lancées à son fils cadet juste avant qu’il ne franchisse le seuil de la maison.
« Monn dir li pa sorti »
« Linn gagn enn call telefonn enn kout minwi. Mo pas conner ki sanla, inn telefonn li. Lin dir mo garson vinn ek li aste enn manze. Li ti pe al rod enn minn dan Plaine-Magnien. Mo garson inn dire mwa li pe ale. Mo ti empess li. Monn dir li pas sorti sa ler la », se souvient la mère du jeune homme. Mais faisant fi des paroles de sa mère, Sharvin a enfourché sa motocyclette. « Mon fils était une personne généreuse. Quand ses amis avaient besoin de lui, il les aidait. Il a pris sa motocyclette pour partir avec son ami », poursuit-elle.
Sharvin qui était au guidon a pris la direction de Plaine-Magnien en empruntant la route principale à Solitude. C’est en s’apprêtant à négocier un rondpoint que l’accident a eu lieu. La police de Plaine-Magnien a été alertée. Les policiers une fois sur place ont constaté que le pilote de même que le passager étaient inconscients. Portant de graves blessures, les deux amis ont été transportés d’urgence à l’hôpital de Jawaharlal Nehru, Rose-Belle. Le personnel soignant a constaté qu’ils avaient déjà rendu leur dernier soupir.
Sharvin, était père d’un garçon de trois ans, issu d’une première union. Depuis quelques temps, il vivait en concubinage avec Kajal et voulait se passer la corde au cou. « Nou ti pe deside pou nou marie avan la fin lane », dit Kajal en larmes. Désormais elle réalise que son rêve de devenir l’épouse de Sharvin ne sera jamais possible. Tout comme Sangeeta, elle avait dit à son compagnon de ne pas sortir. « Mo ti dir li inn tar pa bizin ale », se souvient-elle. Mais le sort en a décidé autrement.
Mariage programmé
Quelques mètres plus loin dans la localité chez la famille Angan, la même détresse se lit sur le visage des proches de Bhimal. Il laisse son frère ainé Vikash et son père Rampersad dans une profonde tristesse.
« D’habitude il ne sort pas le soir. Je ne sais pas pourquoi il est sorti ce soir-là », avance le père de la victime. L’autopsie des deux jeunes, pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-legal, a révélé que Sharvin Juhla a succombé à une rupture de la rate alors que Bhimal Angan est mort d’une fracture du crâne.
La police de Plaine-Magnien poursuit son enquête afin de faire la lumière sur les circonstances de ce drame.
Un jeune tatoueur, 71e victime de la route
Dhanooj Rugouauth, 22 ans, a également connu une fin tragique. Il est la 71e victime de la route. Ce tatoueur, habitant de Poudre-d’Or était dans sa voiture dimanche matin quand il a fait une sortie de route à Mont-Choisy. Grièvement blessé, il avait été admis à l’unité des soins intensifs. Le jeune homme a rendu son dernier souffle lundi au cours de la journée. La police de Pointe-aux-Canonniers a initié une enquête.
16 victimes de plus que l’année dernière
Depuis le début de l’année le nombre de morts sur nos routes ne cesse de s’accroître. À lundi, 71 morts avaient été enregistrées alors que le nombre d’accidents s’éleve à 63. Pour l’année dernière à la même période, la police avait enregistré 51 accidents fatals avec 55 victimes. Cette année, il y a 16 victimes de plus, soit quatre morts chaque semaine. Les motocyclistes demeurent ceux qui sont les plus à risque. Pour cette année, il y a eu 28 motocyclistes qui ont trouvé la mort alors que pour la même époque en 2017, il n’y avait que 14 motocyclistes tués.
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