Marie-Noëlle Lajeune a perdu sa fille Vanessa, 21 ans. La voiture dans laquelle celle-ci se trouvait, en compagnie de Ludovic César, 28 ans, a fait une sortie de route à Flic-en-Flac. Depuis l’accident, le jeune homme est cloué au lit et il a, selon sa mère, perdu la mémoire.
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Marie-Noëlle Lajeune et Rosemay César sont plongées dans une profonde tristesse. La mère de Vanessa, qui gardait espoir de voir sa fille se remettre de ses blessures, s’accroche désormais à ses souvenirs. Quant à Rosemay César, sa vie a également basculé depuis l’accident survenu le 27 août. « Je suis malade et c’est Ludovic qui s’occupait de moi. Maintenant, voyez dans quel état il se trouve », se désole-t-elle.
Grièvement blessée, Vanessa avait été placée sous respiration artificielle. Elle a rendu son dernier soupir neuf jours plus tard. Quant au jeune homme, il a été contrôlé positif à l’alcotest. Blessé, il a du mal à se déplacer et a besoin de soins constants. « Il a perdu la mémoire », nous dit sa mère.
« Vanessa a grandi à Chebel, chez sa grand-mère. Elle était très sympathique et avait beaucoup d’amis », nous dit sa mère.
Jeune et pleine de vie, aux dires de Marie-Noëlle, sa fille ne manquait jamais une occasion de sortir avec ses amis. « Elle aimait aller en boîte. Cependant, elle ne dansait pas et préférait regarder les autres se déhancher », ajoute-t-elle. Mère et fille étaient très complices. « Elle venait souvent à la maison », poursuit Marie-Noëlle.
La maman se souvient surtout des habitudes alimentaires de Vanessa : « Elle adorait les nouilles et les boulettes. » Le jour de l’accident, Marie-Noëlle était invitée à un mariage. « J’ai dit à Vanessa de nous accompagner, mais elle a refusé. Elle avait déjà prévu de partir en boîte de nuit à Flic-en-Flac en compagnie de ses amis. Je n’ai pas insisté », confie-t-elle.
Lorsque Marie-Noëlle est rentrée, après la réception, Vanessa était déjà partie. Elle raconte avoir eu du mal à trouver le sommeil et dit avoir eu, à un moment, comme une « prémonition ». « Mo ti fek komans gagn somey. Enn kout monn tann so lavwa ki dir: ‘Ayo mama’. Monn leve. » Elle est restée éveillée et c’est vers 5 heures qu’elle a appris la triste nouvelle. « Une amie de Vanessa m’a appelée pour m’annoncer qu’elle avait eu un grave accident », soupire la mère.
Sans perdre de temps, les parents de Vanessa se sont rendus à l’hôpital Victoria. La jeune femme, grièvement blessée, avait été admise à l’unité des soins intensifs. « Nous avons appris qu’elle était dans un état critique », explique Michael, son père. Les proches de la jeune femme gardaient néanmoins espoir. Mardi après-midi, Vanessa est décédée après neuf jours sous respiration artificielle.
Quant à Jules Ludovic César, le conducteur de la voiture, il a également été blessé. Sa mère Rosemay explique que, depuis ce jour, sa vie a basculé. « Le 26 août, mon fils fêtait son 28e anniversaire. Il voulait marquer cet événement. C’est pourquoi il est parti en discothèque », dit-elle en larmes.
« Zame mo ti a swete enn zafer koumsa arive », ajoute-t-elle. Le jeune homme, domicilié à Résidence Kennedy, a passé cinq jours à l’hôpital avant de regagner son domicile. Il a subi des fractures au bras et à la jambe. Il reste alité et passe le plus clair de son temps à fixer le plafond, le regard vide. Il a du mal à s’exprimer, dit sa mère.
« Il ne peut pas s’exprimer clairement. Il ne se rappelle pas de ce qui s’est passé ce soir-là. Il a du mal à bouger et doit porter des couches », se désole Rosemay. « Je sympathise profondément avec la famille de la jeune fille », ajoute-t-elle.
Les funérailles de Vanessa Lajeune ont eu lieu mercredi après-midi, après une veillée mortuaire qui a eu lieu chez sa grand-mère à Chebel. Ils étaient nombreux à venir lui rendre un dernier hommage. Sur les réseaux sociaux, plusieurs amis de la jeune femme ont tenu à présenter leurs condoléances à ceux affligés par ce deuil.
Le conducteur contrôlé positif à l’alcotest
Ce qui devait être une soirée entre amis s’est terminée à l’hôpital, le 27 août dernier. Vanessa avait rencontré Ludovic. Eméché, il a tenu, malgré tout, à prendre le volant pour aller faire un tour avec la jeune femme. La voiture dans laquelle ils se trouvaient a fait une violente sortie de route vers 5 heures. Elle a terminé sa course contre deux arbres en bordure de la route côtière de Flic-en-Flac. Mandée sur place, la police de la région a soumis le jeune homme à un alcotest, qui s’est révélé positif. En raison de l’état de santé du conducteur, les policiers n’ont pas encore enregistré sa version des faits.
Trois autres victimes de la route en une semaine
Jayenarain Dhunny, 68 ans, alias Jaye, était admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital du Nord depuis le 16 août dernier. Cet habitant de Plaine-des-Roches, Rivière-du-Rempart, avait quitté son domicile pour faire de la marche. Il a été heurté de plein fouet par une motocyclette. La victime a rendu l’âme mercredi, aux petites heures. « Mon père se souciait de sa santé. Il se réveillait à 3 heures pour faire du yoga et adorait la marche », nous dit son fils.
Hemant Jhoree, 41 ans, a connu le même sort dimanche, tôt dans la matinée. Cet habitant de Plaine-Magnien, employé de la Building and Civil Engineering Ltd, conduisait une fourgonnette qui a fait une sortie de route à Rivière-des-Créoles. Le conducteur, qui était seul à bord du véhicule, n’a pas survécu.
Son père Bisoonduth a été informé de l’accident peu après. « Il habitait toujours la maison familiale. On se voyait tous les jours. C’était un fils exemplaire, qui aimait son travail », lâche-t-il.
Ashvin Seeparsad, 27 ans, a succombé à ses blessures vendredi. Le 30 août dernier, le jeune homme était à bord d’une voiture qui a percuté un pylône électrique à Péreybère. Il était assis à côté du conducteur et il y avait une troisième personne dans la voiture. Le conducteur a été soumis à un alcotest, qui s’est révélé positif. Après avoir reçu les premiers soins, il a pris la fuite de l’hôpital. « Ashvin se démenait pour subvenir aux besoins de sa petite famille », confie un des proches du défunt. Le jeune homme laisse une veuve et des parents inconsolables.
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