Le violent accident de la route impliquant l’ancien député du PMSD Adrien Duval, mercredi, continue à défrayer la chronique. La conductrice de 36 ans qui est toujours traumatisée s’est confiée au Défi Plus, vendredi, à sa sortie de la clinique.
« Monn gagn boukou ble antie lekor, ek boukou douler ». C’est encore visiblement sous le choc que la conductrice de la voiture, âgée de 36 ans, est revenue sur l’accident. Après deux jours d’hospitalisation à la clinique Wellkin, la jeune femme, qui travaille comme Web Designer, a pu regagner son domicile vendredi après-midi. « Mo pe marse avek boukou difikilte », explique-t-elle. Au moment de la collision, elle revenait d’une séance de tir à l’arc à Moka et se dirigeait vers Valentina, Phoenix, où elle habite.
« Mo ti dan trwasiem leyn dan kwin »
Subitement, sa voiture a été violemment percutée par la berline que conduisait Adrien Charles Duval, ex-député du PMSD. Elle était à hauteur du pont Matar, Ébène. Il était peu avant 19 heures, le mercredi 21 septembre. « Mo ti pe roule normal. Mo ti dan trwasiem leyn dan kwin. Mo ti lor la montan. Enn loto inn paret deryer mwa. Linn tap ar mwa. Monn devire monn ale mem », relate la conductrice.
À cet instant précis, elle frôle la mort. « C’était très, très violent », ajoute-t-elle, encore traumatisée par la violence de l’impact. « Dieu m’a sauvé la vie. Monn res lir la Shahada (Témoignage de l’unicité de Dieu) », confie la trentenaire. Elle se dit soulagée que son état de santé se soit amélioré c. « Tou mo bann tes inn ok », dit-elle.
Monn gagn boukou ble lor mo lekor ek boukou douler"
Au domicile de la jeune femme à Valentina, Phoenix, ses proches sont soulagés qu’elle soit rentrée à la maison après son hospitalisation. Son père est, lui, très remonté contre le chauffard qui a failli ôter la vie à sa fille cadette. Ce commerçant âgé de 75 ans revient sur ce mercredi cauchemardesque.
Ce jour–là, vers 18 heures, ce père de trois enfants faisait ses prières quotidiennes quand il a entendu les cris de son épouse. « Mo ti pe fer namaz. Monn oblize kas la priyer pou ale », explique le septuagénaire, le regard perdu. Avec son épouse, il prend place dans la voiture de son voisin qui les transporte à toute vitesse à Ébène. Sur place, c’est le choc. La voiture de sa fille, de la marque Suzuki, éatut sens dessus dessous. « Mo tifi ti pe asize deor. Li ti tromatize », relate-t-il. « Mo tifi inn komans plore. Nou tou inn komans plore. Nounn may li », ajoute notre interlocuteur. Ce dernier remercie les ouvriers qui effectuaient des travaux sur l’autoroute au moment de cette collision et qui ont porté secours à sa fille. « Bann dimounn ki ti pe fer konstriksyon inn trouv aksidan la e toud swit zot inn tir mo tifi dan loto », dit le père.
Il explique que sa fille peine à se remettre de ce terrible choc. « So loto inn fer trwa tono. Pa fasil. Linn gagn boukou kou, dan so likou, lor so zepol ek dan so lipie », dit le septuagénaire. « Gran mersi, pena okenn fraktir. Dan lopital zot finn fer enn MRI ek pena okenn disan kaye dan so lekor. »
Il précise que la ceinture de sécurité que portait sa fille l’a grandement protégée. « Si li pa ti met so sintir sekirite, li ti pou prozete en deor loto », souligne-t-il
La Criminal Investigation Division (CID) de Rose-Hill, placée sous la supervision de l’assistant surintendant de police Seebaluck, et la Western Division Headquarters, menée par le surintendant de police Farhad Bahukaurally, approfondissent leur enquête en vue d’établir les circonstances exactes de cet accident de la route. Les enquêteurs ont déjà récupéré des images des caméras Safe City, de Pailles à Ébène. Cela, en vue de reconstituer le trajet de la voiture, immatriculée AD 2014, que conduisait Adrien Duval. À la lumière de cette enquête policière, l’ex-député du PMSD risque de faire face à une nouvelle accusation de « involuntary wounds and blows by imprudence. »
Adrian Duval : « Mo pa pou reponn okenn kestion konsernan alkotes »
Après avoir passé une nuit en détention policière, Adrien Duval a libéré peu avant midi vendredi, contre une caution de Rs 3 000 et une reconnaissance de dette de Rs 15 000. Il a comparu devant le tribunal de Rose-Hill sous des accusations provisoires de conduite dangereuse et d’entrave à une enquête policière.
Questionné à sa sortie du tribunal sur la raison de son refus de se soumettre à un alcootest, Adrien Duval a été catégorique : « Mo pa pou reponn okenn kestion konsernan alkotes. Par respe pou bann institision ek lakour, mo pa pou fer mo kes divan zot », a-t-il indiqué.
Cependant, l’ancien parlementaire a affirmé qu’il a été retenu en détention policière « illégalement », tout en alléguant que cette affaire est liée à un complot politique. « Zot pe azir sou bann lord politik. C’était convenu que je donne ma version des faits à 7 heures, jeudi. Sauf que j’ai dû attendre jusqu’à 16 heures, après que la CID a repris le dossier en main. Après que j’ai répondu aux questions des policiers, c’est là qu’on m’a informé que j’étais en état d’arrestation. Bien sûr, c’était trop tard pour passer devant un tribunal. Mo konsider sa detansion la ilegal. Tou finn fer pou ki zot resi gard mwa », soutient-il.
Accident à Ébène : les policiers face au refus d’obtempérer d’Adrien Duval et de son ami
C’est vers 19 heures mercredi que la police de Rose-Hill s’est rendue sur l’autoroute M1, après le pont Matar, à Ébène, en direction du Sud. Les policiers ont constaté qu’une Mercedes et une Suzuki, étaient impliquées dans un accident. Une des voitures s’était retrouvée les quatre roues en l’air. Des automobilistes s’étaient arrêtés à la vue de cette scène. Les limiers ont vite pris connaissance que c’est une conductrice de 36 ans, domiciliée à Phoenix, qui était au volant de la Suzuki. Elle a été blessée au pied. Les policiers ont fait le nécessaire pour qu’elle soit transportée à l’hôpital Wellkin.
L’ex-député du PMSD, Adrien Duval, et son ami William Martin, 32 ans, étaient à côté de la berline allemande. Ce dernier était appuyé contre la voiture. Les policiers lui ont demandé si c’est lui qui était au volant, mais il n’a pipé mot. William Martin est monté dans le véhicule de police. Les limiers ont relevé certaines incohérences dans les propos d’Adrien Duval. « Inn gagn de minit ou fek dir mwa ou ti ladan (dans la voiture) », lui lance un policier dans la vidéo qui a circulé peu après cet accident mercredi soir. Face à cette remarque, l’ex-député rétorque : « Mo pa ti ladan ».
Son ami a été conduit au poste de police de Rose-Hill. Les policiers tentaient alors de comprendre qui d’Adrien Duval ou de son ami était au volant de la voiture accidentée. Adrien Duval les a rejoints peu après, avec ses hommes de loi. William Martin s’est soumis à un alcootest qui s’est révélé positif. Il a néanmoins fait valoir son droit au silence. Il a été placé en cellule de dégrisement. Adrien Duval a, quant à lui, refusé de se soumettre à un alcootest, une prise de sang ou même de donner un échantillon de son urine. Il a fait ressortir qu’il n’allait pas bien. De ce fait, il a été conduit à la clinique Wellkin, où il a été admis. Les policiers ignoraient toujours qui conduisait la voiture.
La jeune femme de 36 ans, qui venait de Moka, se dirigeait vers Phoenix, mercredi soir, quand s’est produit l’accident. Elle était sur la troisième voie sur l’autoroute M1. Après avoir traversé le pont Matar, elle a entamé la partie montante de l’autoroute. C’est alors que la collision a eu lieu. La berline allemande a violemment heurté l’arrière de la Suzuki. Ce faisant, celle-ci s’est renversée.
Me Robin Ramburn : « Qui vous dit qu’il était sous l’effet de l’alcool ? »
Adrien Duval est représenté par Mes Robin Ramburn et Jacques Panglose. « Mon collègue et moi, nous avons décidé de ’challenge’ cette charge de ’conspiracy’. Mo trouv drol ki enn aksidan se CID ki fer lanket. On aura tout vu », a lâché Me Ramburn ironiquement, face à la presse, hier. Questionné par rapport au refus de son client de se soumettre à l’alcootest, il dira : « C’est une affaire de droit. Ne vous focalisez pas sur alcootest. Qui vous dit qu’il était sous l’effet de l’alcool ? »
Quant à William Martin, qui était aussi dans la voiture au moment des faits, il a été arrêté pour « conspiracy to pervert the course of justice » et libéré contre une caution de Rs 3 000. Il est représenté par Mes Alexandre Le Blanc et Khushal Lobine.
Pourquoi Adrian Duval et William Martin ont-ils été placés en détention policière ?
Selon l’inspecteur Shiva Coothen, de la cellule de communication de la police, Adrien Duval et William Martin ont été placés en détention policière pour entrave à une enquête policière. « Il faut savoir que contrairement aux deux autres accusations, notamment ’failing to provide specimen for breath test’ et conduite en état d’ivresse, la charge de ’conspiracy to pervert the course of justice’ est une ’arrestable offence’. Lorsqu’une personne est prise en flagrant délit de conduite sous l’influence de l’alcool, elle n’est pas placée en détention policière, mais en cellule de dégrisement. Cela, dans l’attente que son taux d’alcoolémie diminue. Ceci, non seulement pour sa sécurité, mais également pour celle des autres automobilistes. Dans le cas d’Adrien Duval et de William Martin, la police soupçonne qu’il y a eu une conspiration », réplique-t-il.
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