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Accident ayant causé la mort d’un garçon de 9 ans - Bhai Gorah, le grand-père d’Alkaphir : «Cette sentence est injuste»

Le grand-père est inconsolable et n’accepte pas la sentence de Rs 3 000 infligée au Russe.

Cela fait 39 jours, ce mercredi 13 février, depuis que le petit Alkaphir, 9 ans, a perdu la vie dans un accident de voiture. Le mardi 12 février, le tribunal de Port-Louis a rendu son verdict dans le procès intenté à Mikhail Denisov. Ce Russe, qui conduisait la voiture qui a percuté la fourgonnette de la famille Bokus, a écopé d’une amende de Rs 3 000. La famille de la victime accepte difficilement ce verdict.

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Chez les Bokus à Vallée-Pitot, c’est la consternation. Les membres de cette famille sont choqués par le jugement rendu par le tribunal, le mardi 12 février, à la suite de l’accident ayant coûté la vie au petit Mohammad Husein Alkhapir Ahmud Bokus, 9 ans (Al-Kabeer pour les proches). (voir texte plus loin) Le chauffeur incriminé, Mikhail Denisov, un Russe de 38 ans, a été jugé coupable de « driving without due care » et a été condamné à payer une amende de Rs 3 000. Il pourra quitter le pays et rentrer chez lui.

La vie est fade sans lui

Pour la maman, le papa, le grand-père et les oncles de l’enfant décédé, le temps s’est arrêté. Les parents n’ont pas souhaité faire de commentaires à la presse. Des proches du petit ont cependant accepté de nous dire quelques mots. « Je n’ai plus goût à rien », dit Bhai Gorah, 67 ans, le grand-père maternel du petit Alkaphir, qui tient un commerce de fabrication de pâtes à la rue China. « Alkaphir passait le plus clair de son temps ici. Malgré son âge - il n’avait que 9 ans –, il voulait toujours donner un coup de main. D’ailleurs, le jour du drame, il s’était réveillé tôt. Il m’avait dit : ‘Grand-père, aujourd’hui, je vais t’aider.’ Qui aurait prédit que, dans l’après-midi, il allait nous quitter ? Les mots qu’il m’a dits ce matin-là resteront à jamais dans ma mémoire. Je regrette tellement son absence. La vie est si fade sans lui », dit le vieil homme dans un soupir.

« Par la faute d’un étranger, notre enfant n’est plus de ce monde. Cet homme n’a été condamné qu’à payer une amende de Rs 3 000 ? Pour moi cette sentence est injuste. Mais nous n’allons pas en rester là. Nous allons le poursuivre au civil », ajoute le sexagénaire qui arrive très difficilement à accepter le jugement rendu mardi matin.

Il nous montre le petit tabouret sur lequel le petit Alkaphir avait l’habitude de s’asseoir quand il venait dans l’emplacement commercial. Ses parents habitent à quelques pas. « Il ne vous disait jamais non quand vous lui demandez un service. Au contraire, son petit frère et lui se battaient pour aller chercher en premier ce qu’on lui avait demandé. Il était un garçon extraordinaire. Un modèle. Il était si adorable et tout le monde l’aimait. Jamais, nous ne l’avons entendu prononcer un mot déplacé », poursuit Bhai Gorah. 

Alkaphir était aussi très attaché à Hussein, 23 ans, son plus jeune oncle. « Quand il est venu au monde, sa première nuit, il l’a passée à mes côtés. Sa dernière aussi. Nous étions si proches. Ici, au travail, il était comme ma main droite. Il était un si bon garçon. Aujourd’hui, quelqu’un lui a ôté la vie. Et quelle est sa sentence ? Une amende de Rs 3 000 », déclare-t-il avec dépit.

Mort sur le coup

Le jour de l’accident, la famille revenait d’une cérémonie organisée à Pailles. En arrivant à l’angle des rues Sir Virgil Naz et Dr Eugène Laurent, à Port-Louis, la voiture conduite par l’étranger a percuté leur fourgonnette de plein fouet par derrière. Il a foncé sur eux sans s’arrêter à la ligne blanche. « Dans la presse, on a rapporté que l’enfant a été projeté contre le pare-brise et s’est retrouvé sur le bitume. C’est  faux. L’enfant a été tué sur le coup à l’intérieur du véhicule », expliquent le grand-père et Hussein. « Ce que la presse a rapporté a fait beaucoup de tort à mon fils qui était au volant de la fourgonnette. Il y a eu beaucoup de commentaires négatifs qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Nous demanderons aux journalistes de bien vérifier leurs informations avant de rapporter quoi que ce soit, surtout quand il s’agit de cas sensibles, délicats », disent les deux hommes.

Hussein raconte que lorsque la famille s’est rendue à Pailles, Alkaphir était assis devant et son petit frère à l’arrière. « En rentrant, il s’est assis à l’arrière. Il était écrit quelque part que les choses se passerait ainsi », avance-t-il.

Bhai Gorah ajoute que le petit Alkaphir était si choyé qu’on ne le laissait pas sortir dans la rue tout seul de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. « Des fois, il me disait : ‘ Grand-père, j’ai 9 ans. Puis-je aller là-bas ? Je lui répondais : Non, n’y va pas tout seul. Je vais t’accompagner.  Quelle ironie ! Malgré toutes ces précautions, il a été victime d’un accident. C’est la volonté d’Allah », avance-t-il. Le grand-père ajoute qu’il y avait entre 1 500 et 2 000 personnes à avoir assisté à ses obsèques le dimanche soir.

 

 

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