Amina Bibi Saadya Dousoruth et Keshav Rao China-Appadu ont fait preuve de prouesse. Tous deux ont décroché une première place au niveau mondial aux examens de l’Association of Chartered CertifiedAccountants (ACCA) de décembre 2017. Quel est l’ingrédient de leur succès ? Lumière sur leur parcours vers l’excellence.
Keshav China-Appadu : les chiffres ne sont qu’un début
Agé de 24 ans et habitant La Clémence, Rivière-du-Rempart, Keshav Rao China-Appadu, analyste financier, a brillé aux examens de l’Association of Chartered Certified Accountants (ACCA). Étudier la comptabilité, dit-il, n’est pas toujours un job où l’on fait valser des sommes d’argent d’un document à l’autre.
Au début, il estimait pouvoir se classer premier à Maurice. Au final, il sera troisième. Mais son succès ne se résume pas au territoire mauricien. Aux examens de décembre 2017, il a décroché le premier prix mondial en Advanced Financial Management. C’est un véritable tour de force quand on tient compte du rayonnement de l’ACCA, un réseau de plus de 208 000 membres qualifiés et 503 000 étudiants dans le monde.
Le choix d’étudier la comptabilité au lieu de l’économie intervient après les examens du Higher School Certificate. L’ancien étudiant du Royal College de Port-Louis est séduit par le programme d’études que lui propose le Charles Telfair Institute. Le prix est élevé mais abordable. Son diplôme en comptabilité et finances de l’Université de Curtin est de qualité et jouit d’une reconnaissance mondiale.
« La comptabilité est une filière évolutive. Aujourd’hui, il n’est plus question de n’avoir que deux colonnes, l’une pour débiter et l’autre pour créditer », fait-il ressortir. « Un comptable est au cœur de la finance de l’entreprise. Et en cette capacité, il doit être en mesure de réfléchir sur les stratégies et la planification dans la durée. »
Ainsi, depuis septembre 2017, il est analyste financier au sein de Terragri Limited, subsidiaire du groupe Terra Mauricia. Il fait partie de l’équipe engagée dans le développement de la ville intelligente de Beau-Plan. À part la préparation des bilans trimestriel et annuel, ses principales responsabilités englobent la collecte et l’analyse de données pour identifier les tendances dans l’immobilier, le développement et le maintien de complexes modèles de faisabilité, le contrôle et la documentation relatifs à chaque projet, entre autres.
« Le projet de Beau-Plan Smart City nécessitera des investissements de milliards de roupies. Très peu de jeunes professionnels ont cette chance de travailler sur un projet d’une telle envergure. C’est une opportunité que je ne pouvais pas refuser quand Terragri m’a offert ce job. Je contribue de créer de la valeur dans la durée pour le pays », dit-il, non sans avoir exprimé sa reconnaissance envers BDO (Mauritius) où il a exercé comme consultant en finance d’entreprise de mars 2016 à août 2017.
Fils aîné d’un couple de fonctionnaires, Keshav China-Appadu, habitué aux premières places, que ce soit au niveau du HSC, de l’université ou dans divers concours, compte poursuivre ses études. La prochaine étape serait de réussir aux examens qui feraient de lui un Chartered Financial Analyst. En attendant le moment opportun pour s’engager dans cette voie, il dit vouloir rester au pays pour apporter sa contribution au développement.
Amina Bibi Saadya Dousoruth : « Il faut pouvoir surmonter la pression et le stress »
Amina Bibi Saadya Dousoruth a obtenu le meilleur résultat mondial en Advanced Audit and Assurance. Du haut de ses 23 ans, celle qui se décrit comme frivole, carefree, dessine d’un coup de maître une future carrière dans l’audit, la comptabilité ou la finance.
Se hisser à ce niveau ne s’improvise pas. Outre une intelligence innée, Amina a toujours juré par le dur labeur pour atteindre l’excellence. En témoigne cette troisième place aux examens de Higher School Certificate en 2014 dans la filière sociologie. Pour la suite de son parcours, elle s’inspire beaucoup de ce qu’a accompli son oncle, qui est dans le domaine de l’audit. C’est ainsi qu’elle se lance dans ce même secteur en entamant des cours au sein de la Aea Training Centre.
« Cependant, loin de me contenter des formations en classes, je suis aussi une grande autodidacte. C’est ce qui vous rend meilleur », explique-t-elle.
Ne s’arrêtant pas à mi-chemin, Amina jongle avec formation et travail. Durant ses trois ans de cours, elle a été stagiaire au ministère de l’Agro-industrie ou dans des firmes d’audit et de comptabilité. « Les sacrifices sont énormes. Après les heures de travail, j’allais en cours », fait-elle ressortir. De plus, elle explique que la difficulté de ce milieu est décuplée par le fait qu’il demande beaucoup de précisions et de concentration, sans se laisser décourager par le stress et la pression.
Par ailleurs, elle confie n’avoir jamais espéré obtenir de tels résultats. « En ACCA, les étudiants travaillent pour un Pass et obtenir au moins 50 points. Je m’attendais à tout autant », dit-elle. C’est pour dire la difficulté et l’exigence du domaine. Pour ceux qui veulent connaître son secret : c’est de travailler les fameux BPP KIT.
Son rêve ? Il est contradictoire avec tout ce parcours. Pour elle, l’objectif maintenant c’est d’être une femme entrepreneure. C’est dans cette voie qu’elle se voit évoluer, même si elle assure que le domaine de la comptabilité et de l’audit est loin d’être saturé. Alors pourquoi des études en ACCA ? Amina explique que la société impose certaines contraintes, avec la nécessité de poursuivre de grandes études. « Maintenant, c’est moi qui décide de ce que je veux faire », dit-elle. Il ne nous reste donc qu’à attendre l’éclosion d’une nouvelle femme entrepreneure dans le paysage mauricien !
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