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Abus sexuels : à 15 ans, elle accouche du fils de son beau-père

Photo d’illustation
  • Huit ans après, le harcèlement et les coups de son bourreau se poursuivent

Cathy, aujourd’hui âgée de 22 ans, a connu une enfance meurtrie. Violée par son beau-père, elle est tombée enceinte à 14 ans. Le 7 décembre dernier, elle a de nouveau été victime de son bourreau. Il l’a rouée de coups dans la rue.

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Il y a deux semaines, son cauchemar a recommencé. Cathy (prénom d’emprunt), 22 ans, a vu resurgir dans sa vie l’homme qui l’a violée quand elle n’était encore qu’une enfant. Il s’est présenté devant son lieu de travail. L’homme en question, qui est âgé de 60 ans, est le beau-père de la jeune femme et aussi le père de son fils aîné. Elle avait 14 ans quand elle est tombée enceinte. Georges (prénom d’emprunt) a passé trois ans derrière les barreaux pour avoir abusé de Cathy. 

Cathy revient sur ce mercredi 7 décembre. « Ce jour-là, j’ai reçu un appel téléphonique de ma demi-sœur. Elle me disait qu’elle se faisait insulter par Georges, qui voulait à tout prix prendre mon fils de 7 ans », relate la jeune femme. « Mo pa kapav les li pran li parski li fer li dormi dan twalet piblik e li fer li dimann sarite. »

Elle a alors appelé le sexagénaire. « Kouma li pran telefonn, li dir mwa ‘sorti deor, mo dan Tranquebar, to pou kone la’ », indique Cathy. « Je suis sortie au plus vite pour éviter qu’il fasse une scène et que je perde mon emploi. Dès qu’il m’a vue, Georges s’est mis à me frapper comme il le faisait avant. Li’nn donn mwa koutpwin, koutpié… Li’nn trenn mwa par mo seve. Mo’nn trouv enn dibwa koulou lor sime. Mo’nn rod bat li ek sa me mo pa kone kouma, mo finn ouver mo prop lame », lâche-t-elle. Selon la jeune femme, un automobiliste s’est arrêté pour lui venir en aide. « Il s’est interposé et Georges a pris la fuite. »

J’ai été forcée à assouvir ses pulsions à plusieurs reprises. Je n’osais pas le dénoncer, car j’avais peur qu’il me frappe»

Cathy a alerté la police de Pope-Hennessy et une plainte pour violence domestique a été enregistrée. Le même jour, les policiers ont arrêté Georges. Traduit devant la justice, le sexagénaire s’est vu accorder la liberté sous caution.

Un parcours semé d’embûches 

Cathy est mère de trois enfants âgés de 2, 3 et 7 ans. Elle n’a jamais connu son père biologique. « Je n’ai jamais demandé à ma mère qui il était, car je n’ai aucune affinité avec elle. J’ai grandi dans les shelters », confie-t-elle. 

« Nous sommes une fratrie de cinq enfants, mais nous n’avons pas le même père.»

C’est à l’âge de 3 ans que Georges entre dans la vie de Cathy, lorsqu’il se marie avec sa mère. « Après leur mariage, Georges m’a déclarée à l’état civil comme sa fille. Je porte son nom, bien qu’il ne soit pas mon père biologique », précise-t-elle. À l’âge de 7 ans, Cathy est prise en charge par la Child Development Unit (CDU). « Mo mama ti kit nou tousel dan enn lakaz e li ti al ek enn lot dimoun », dit la jeune femme.

Cathy dit avoir été placée dans un abri, sous la tutelle du ministère de l’Égalité des genres, du développement de l’enfant et du bien-être de la famille. « Chaque deux ans, je changeais de shelter. Enn moman done, mo ti pe fer move. C’est alors qu’on m’a envoyée au Rehabilitation Youth Centre (RYC) de Beau-Bassin, où j’ai passé deux ans. Lorsque j’étais au RYC, Georges a commencé à venir me rendre visite. Il disait qu’il était mon père. Après mon séjour au centre de réhabilitation, c’est Georges qui a obtenu ma garde et j’ai emménagé chez lui », poursuit la jeune femme. 

Après leur mariage, Georges m’a déclaré à l’état civil comme sa fille. Je porte son nom, bien qu’il ne soit pas mon père biologique»

Son cauchemar commence alors. « De trwa zour apre, linn koumans tous mwa. Li fors mwa fer bann zafer ek li e si mo pa fer, li bat mwa », dit-elle. À cette époque, Cathy n’avait qu’une seule amie. « Elle avait 18 ans et elle habitait la même localité. Un jour, je lui ai confié que Georges fer bann zafer pa korek ek mwa. Au lieu d’alerter la police, elle a tout raconté à Georges. Sa zour-la, mo ti gagn kout lans e kout dibwa. »

Enceinte à 14 ans 

Pendant des mois, Cathy reste ainsi sous l’emprise de son agresseur. « J’ai été forcée à assouvir ses pulsions à plusieurs reprises. Je n’osais pas le dénoncer, car j’avais peur qu’il me frappe. Fode mo’nn tom ansint lerla mo’nn sorti dan sa lanfer-la. J’avais alors 14 ans. C’est l’une de mes demi-sœurs qui a remarqué que j’étais enceinte. Elle a alors dénoncé mon beau-père pour viol. Quant à moi, étant enceinte et sans mère ni père, j’ai été à nouveau placée dans un abri. Okenn shelter pa ti pe le mwa. Zot inn reavoy mwa RYC. »

Un an après la naissance de son fils, Cathy est transférée dans un centre. « On m’a expliqué que c’était pour le bon développement de mon enfant. On le préparait à intégrer une école. Mo’nn fer tou pou mo zanfan. Pa ti ena personn pou ed mwa. Momem mama, momem papa. Selman mo ti kontan zanfan-la parski li ti inosan. Li pa kapav pey pese enn lot dimoun. Li pa ti dimann pou ne. Mo’nn donn li tou seki mo kapav », dit-elle, fondant en larmes.

À l’âge de 17 ans, Cathy quitte le centre avec son fils et emménage chez son demi-frère, le fils de Georges. « Je n’avais personne d’autre. C’était la seule issue que j’avais pour pouvoir sortir », explique-t-elle. 

Quelque temps après, elle rencontre l’amour, celui avec qui elle peut partager ses souffrances, sans frayeur. 

« Il m’a acceptée avec mon fils. Il m’aimait et nous protégeait. Je me suis installée chez lui et depuis nous vivons en concubinage. »

De cette relation sont nés deux enfants. Afin de participer aux dépenses, Cathy travaille pour une famille. Elle prépare des boulettes et s’occupe des corvées ménagères. « Nou fer sakrifis pou nou zanfan. Nou met lame ansam dan lapat », soutient la jeune femme.

 

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