Yashna, 34 ans, et Utee, 42 ans, incriminent un policier, proche de la famille de Yashna, qui fait tout pour les séparer. Arrêté à deux reprises par ce policier, Utee a logé une plainte à l’Independent Police Complaints Commission et à la National Human Rights Commission.
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Issus de deux communautés différentes, leurs proches s’opposent farouchement à leur relation amoureuse. Pourtant, depuis qu’ils se sont connus en 2015, Yashna et Utee, deux habitants de Mahébourg, s’aiment éperdument. En 2016, ils décident de se mettre en concubinage. En 2017, lorsque Yashna tombe enceinte, sa famille lui dit : « Fer enn demars kit li vit ». Pour leur part, les proches d’Utee ont finalement accepté Yashna comme leur bru. Ils ont même invité le couple à élire domicile chez eux.
Le couple vit un cauchemar quand, le 28 janvier 2018, une équipe de l’Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu) intercepte Utee au volant de sa voiture. « Ils m’ont fouillé et n’ont rien trouvé. Ils m’ont conduit à leur bureau et m’ont déclaré qu’ils avaient trouvé 12 sachets de drogue synthétique. Zot inn bat mwa. Ofisie responsab la inn dir mwa : Si to pa dir ki to konsom sa, to pou pouri dan prizon. Monn fini par dir wi pou mwa sa », relate Utee, qui a passé 45 jours en détention provisoire. Libéré contre une caution de Rs 25 000, il a dû signer une reconnaissance de dette de Rs 100 000. Quelque temps plus tard, le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) tombe : ce ne sont que 12 sachets de thé.
Yashna est très suspicieuse. Elle estime que c’est un acte prémédité pour la séparer d’Utee. L’officier responsable de cette opération habite la même localité que ses proches et est un ami de son frère. « Monn poz mwa kestyon si se pa enn ak premedite par sa ofisie-la ek mo bann fami pou separ Utee ek mwa. Utee n’a jamais été impliqué dans la drogue. Il a son propre commerce et gagne bien sa vie. »
Malheureusement, cette affaire a eu un impact dramatique sur la grossesse de Yashna, qui a fini par perdre son bébé après sept mois de grossesse. Son médecin évoque un stress qui aurait provoqué une complication de grossesse et tué le bébé dans le ventre de sa mère.
Le 7 novembre 2018, vers 5 h 30 du matin, le couple est réveillé en sursaut par la même équipe de l’Adsu conduit par le même officier responsable pour une fouille. « Un des officiers a dit avoir trouvé des produits soupçonnés d’être de la drogue synthétique dans neuf sachets dissimulés dans une boîte d’allumettes. Samem ofisie la inn dir mwa : si to pa pran sarz mo pou al ferm to fam osi. Zot finn britaliz mwa. Monn prefere dir ki pou mwa sa. Monn ferme 20 zour ek monn resorti lor enn kosyon Rs 20 000. »
Convaincu qu’il a été arrêté arbitrairement à deux reprises suite à un acte prémédité, Utee a déposé une plainte auprès de l’Independent Police Complaints Commission et de la National Human Rights Commission.
Sollicité pour une réaction, l’officier de police responsable de cette opération a confirmé qu’effectivement il habite la même localité que la famille de Yashna et qu’il connaît son frère. « J’ai simplement fait mon travail, je laisse le soin à la National Human Rights Commission de faire son enquête. »
Me Erickson Mooneapillay, qui représente Utee, nous indique qu’il s’assurera que l’Independent Police Complaints Commission mène une enquête approfondie. « Mon client est présumé innocent. Jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas suspect. Suite à l’instruction de mon client, nous allons bientôt entamer des procédures civiles en justice dans cette affaire contre le Commissaire de police et certains policiers. »
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