L’absentéisme parmi les gardiens de prison, surtout suivant les week-ends et les jours fériés, inquiète. Ils sont souvent une trentaine à s’absenter « pour cause de maladie », perturbant le bon fonctionnement de l’administration pénitentiaire. Le commissaire des prisons a décidé de recourir aux mesures sévères initiées en janvier 2017.
La soumission des preuves irréfutables – attestations médicales émises par des médecins des hôpitaux publics – pour justifier les congés de maladie ne fait pas l’unanimité parmi les officiers des prisons. Le commissaire des prisons déclare que cette mesure « vise à combattre le fort taux d’absentéisme parmi les officiers de prison ». La Prisons Officers Association (POA) envisage, quant à elle, d’entamer une action légale contre l’administration des prisons invoquant une « atteinte à la vie privée des gardiens de prison ».
L’obligation faite aux officiers des prisons de soumettre des certificats médicaux, des ordonnances et autres reçus attestant l’achat de médicaments provoquent des grincements de dents. Ces derniers qualifient cette mesure de rétrograde. « C’est une atteinte à notre état de santé », disent-ils. Conformément aux nouveaux protocoles en vigueur depuis 2017, ces documents doivent impérativement être soumis à l’administration pénitentiaire après leurs absences ou encore lors d’une demande pour obtenir un sick leave.
Selon des recoupements, l’officier dispose de 48 heures pour présenter les preuves (certificats médicaux, ordonnances et reçus) à l’administration du milieu carcéral. Au cas contraire, le gardien est traduit devant un comité disciplinaire.
Des gardiens de prison expliquent que cette mesure en vigueur depuis l’année dernière est vivement contestée depuis quelques semaines. Les conditions de service à la prison, concernant les sick leaves, qui ont été amendées par la direction de la prison stipulent également que les congés de maladie commençant de vendredi à dimanche doivent être autorisés uniquement par le Prison Medical Officer. Tout certificat médical émanant du privé et visant à réclamer un sick leave de vendredi à dimanche ne sera pas reconnu par l’administration de la prison. Seul un document délivré par un hôpital sera acceptable.
«Atteinte à la vie privée»
« Nous ne sommes pas d’accord avec cette mesure. Notre état de santé est personnel. Nul n’a le droit de savoir de quoi nous souffrons, encore moins les traitements médicaux que nous suivons. Il s’agit d’une atteinte à notre vie privée », disent des officiers sous le couvert de l’anonymat.
Joint au téléphone mercredi soir le commissaire des prisons, Vinod Appadoo, confirme la mise en pratique des mesures annoncées. Il déclare que cette mesure vise à combattre le fort taux d’absentéisme parmi les officiers des prisons. « Il y a beaucoup de gardiens qui s’absentent du travail sans même prévenir l’administration du milieu carcéral. Ils doivent comprendre que nous sommes un service essentiel et que la discipline est importante. Cette situation ne pouvait perdurer, car le milieu carcéral est une institution qui ne peut faire face à autant d’absentéisme quotidiennement. On peut accepter qu’une dizaine de gardiens soit absents pour cause de maladie, mais pas une vingtaine, encore moins une trentaine. N’importe quoi peut se produire en prison. Imaginez qu’un événement se produise et que nous soyons en manque d’effectif… » déclare-t-il.
Sollicité par Le Défi Quotidien, Hanson Mungrah, secrétaire général de la Prisons Officers Association (POA), avance qu’une action légale sera entamée par les représentants syndicaux des employés. Cette initiative, selon lui, ferait suite au refus du commissaire des prisons de rencontrer les membres de l’association afin d’aborder « les mesures imposées aux officiers des prisons concernant les sick leaves ».
« L’administration carcérale ne peut nous obliger à produire un certificat médical délivré par un médecin d’un hôpital public. C’est un abus pur et dur du commissaire des prisons. Les procédures sont claires quand un gardien enfreint les règlements en s’absentant. D’abord l’administration doit lui donner un avertissement. Puis l’officier sera convoqué devant un disciplinary board. Le cas sera ensuite transmis à la Disciplined Forces Services Commission », explique le secrétaire général de la POA.
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