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Abolition du Solidarity Levy : accueil mitigé 

Ceux dont les revenus dépassaient les Rs 3 millions n’auront plus à payer le Solidarity Levy.

Le Solidarity Levy, qui s’appliquait à toute personne dont le revenu imposable dépassait les Rs 3 millions, a été aboli. Une mesure qui est favorablement accueillie par certains. « Le Solidarity Levy décourageait les étrangers qui viennent travailler à Maurice et deviennent, par la suite, des résidents. Comme le pays souffre d’une fuite des cerveaux, nous devons attirer des talents. Nous nous attendons à ce que cette mesure encourage davantage d’étrangers à venir travailler chez nous », avance Roomesh Ramchurn, Tax Partner chez Mazars Mauritius. 

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L’avocat d’affaires Penny Hack abonde dans le même sens. « Dans le secteur financier, nous essayons d’attirer des professionnels de très haut niveau. Si la taxation est élevée pour ces talents, ils ne seront pas encouragés à venir travailler à Maurice », explique-t-il. 

Cependant, cette mesure est loin de faire l’unanimité. Roshaan Kulpoo, expert en inclusion financière, ne mâche d’ailleurs pas ses mots. « C’est un nouveau style de socialisme, où les riches paieront moins de taxes, alors que la classe moyenne paiera plus. Avec l’abolition du Solidarity Levy et l’introduction d’un nouveau barème d’imposition (Ndlr : autre mesure phare du Budget), l’impôt sur le revenu des hauts salaires est passé d’environ 40 % à 20 %, alors que les revenus moyens économiseront Rs 1 000 par mois, tandis que les hauts revenus économisent au moins Rs 30 000 par mois. Est-ce vraiment une réforme fiscale pour plus de justice sociale ? Quant aux pauvres, ils seront encore taxés par l’inflation. En conclusion, on encourage la stagflation », martèle Roshaan Kulpoo. 

Quant à Me Dev Ramano, il est d’avis que c’est positif quand il y a un bénéfice fiscal pour les bas salaires. Il estime aussi qu’un comparatif s’impose. « Il faut comparer les avantages que les hauts revenus ont eus. Dans le passé, la corporate tax était de 65 %, c’est aujourd’hui descendu à 15 %, sans compter les aides obtenues avec la Mauritius Investment Corporation (MIC). Au final, qu’ont eu les bas salaires ? Une baisse de l’essence de Rs 5,10, alors que la baisse aurait dû être de Rs 10-Rs 15. C’est un Budget kifer semblant ! » ajoute Dev Ramano de manière générale. 

Penny Hack souligne, au passage, que le Budget est « très socialiste » et laisse une « mauvaise perception que ce ne sont que les dépenses qui comptent ». « C’est une politique qui ne marche pas à la longue. Le fait que le gouvernement intervient à outrance dans la vie sociale, commerciale et économique du pays n’aide pas à son évolution. Il faut laisser une certaine aisance et liberté au secteur privé. Ce qui encouragera l’innovation », conclut Penny Hack. 

 

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