La petite Maria soufflera sa première bougie, sans doute toujours à l’hôpital, loin de ses proches, dans un mois et demi. Si les infirmières et autres volontaires semblent bien s’occuper d’elle, cependant, depuis longtemps, elle ne reçoit plus les visites de ses parents. Qu’adviendra-t-il de l’avenir de cet enfant ?
Déjà dix mois depuis qu’elle passe ses journées, allongée dans un berceau dans la salle de pédiatrie à l’hôpital Victoria, Candos. La petite Maria, qui est née le 21 juin à l’hôpital Nehru, à Rose-Belle, y aurait été abandonnée, selon un des infirmiers de cet établissement. Quelques jours après sa naissance, elle a été transportée à l’hôpital Victoria pour recevoir des soins adaptés. La petite fille souffre d’hydrocéphalie (une pathologie qui touche principalement 0,5 enfant pour 1 000 à la naissance. Elle peut être définie comme une accumulation excessive de liquide céphalo-raphidien (LCR) dans le cerveau).
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Infirmières et anonymes ne manquent pas de rendre visite à la petite. Pour ses couches et autres effets personnels, le bébé compte sur la générosité du public et des parents dont leurs enfants sont admis en salle de pédiatrie. Les visiteurs de cette salle se sont longtemps interrogés sur l’avenir de cet enfant car ils ne voyaient jamais les parents venir visiter le bébé.
Un peu plus d’amour que d’ordinaire
En janvier dernier, lorsque nous avons fait état de cette affaire, les parents avaient déclaré ne pas avoir abandonné leur enfant. Ils expliquent qu’ils habitent dans le Sud et n’ont pas les moyens pour rendre visite régulièrement à leur enfant. Cependant, aujourd’hui, pour les infirmières de l’hôpital Victoria, « ce bébé est un enfant abandonné. Ce sont les mamans d’un jour qui font de leur mieux pour s’occuper du bébé. Parfois, nous lui chantons une chanson. Nous sommes vraiment tristes de la voir seule. En tant que mamans, nous avons tellement d’amour à offrir et c’est un plaisir pour nous de le partager avec la petite Maria ».
Suivi régulier
Au niveau de la Child Development Unit (CDU), on nous assure qu’un suivi régulier est fait par les officiers de cet organisme pour le meilleur intérêt de l’enfant. Un préposé explique : « Nous sommes en contact permanent avec les médecins traitants et le personnel pour nous enquérir de son état de santé. Le bébé a toujours besoin de soins ».
Jusqu’à quand Maria restera-t-elle à l’hôpital ? Notre interlocuteur avance que ce sont les médecins traitants qui décideront de sa sortie de l’hôpital. « Nous la placerons dans un centre ou dans une famille d’accueil une fois qu’elle aura l’autorisation de quitter l’hôpital. En ce moment, elle y reçoit ses traitements. »
De son côté, Yvan Ducasse, de l’Observatoire des personnes en situation de handicap, explique que « malheureusement il est difficile de trouver des familles d’accueil ou des couples qui souhaitent adopter un enfant handicapé. De plus, il n’y a pas de structures résidentielles adaptées qui puissent accueillir cet enfant ». Selon lui, si les parents ne reviennent pas la reprendre, Maria sera peut-être condamnée à passer encore de longs mois à l’hôpital.
De notre côté, nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter les parents mais ils restent injoignables.
Abandon – La loi prévoit des poursuites
L’article 203 du Code civil mauricien dispose que tout parent a des obligations envers ses enfants. L’obligation des deux parents est de nourrir, d'entretenir et d'élever leurs enfants. L’article 371 fait également mention que le père et la mère doivent « protéger l’enfant dans sa sécurité, sa santé et sa moralité ».
Tout abandon d’enfant est puni selon la Child Protection Act spécifiquement à l’article 13(b). Tout parent, trouvé responsable d’abandon, peut encourir une servitude pénale de 2 à 5 ans et écoper d’amende n’excédant pas Rs 100 000 ou Rs 250 000, dépendant du lieu où l’enfant a été abandonné.
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