Fabiola, qui est à l’aube de ses 46 ans, est née un 26 août 1976 à la clinique du Bon Pasteur, à Rose-Hill. Elle a été adoptée à l’âge d’un an et demi, en 1978, par le couple danois Bjarne et Jette Raffe. La Mauricienne ne sait rien de ses origines et encore moins de ses parents biologiques. Dans un entretien téléphonique accordé au Défi Quotidien, cette Consultant Manager, qui vit au Danemark, confie qu’elle recherche ses parents et autres proches depuis 22 ans.
Elle est très loquace et maîtrise parfaitement la langue de Shakespeare. « Mais je ne comprends pas le français », confie-elle. « Je pense m’y mettre très bientôt. Car c’est en français que je veux m’adresser à mes parents ». C’est un rêve qu’elle caresse depuis 22 ans. « Je ne connais rien de mes origines. Tout ce que je sais, c’est que ma mère m’a mise au monde à la clinique du Bon Pasteur à Rose-Hill. On m’a ensuite transférée à la défunte crèche de la Mauritian Adoption Society à Quatre-Bornes jusqu’à ce que je sois adoptée par un couple danois », raconte Fabiola.
Le Défi Quotidien dispose non seulement de l’acte de naissance de la femme, mais également d’un acte notarié stipulant clairement que le processus d’adoption a été effectué en janvier 1978. Nous avons été étonnés de constater qu’aucun document ne portait son nom de famille.
Selon l’acte de naissance, Fabiola a été déclarée en janvier 1978. Soit cinq jours avant l’octroi de son passeport mauricien pour son départ vers le Danemark. L’état civil avait fait ressortir, sur l’extrait, que Fabiola avait été déclarée tardivement. « Tardly registered under section 43 (3) », peut-on y lire sur l’acte de naissance qui était, à l’époque, manuscrit. Autre fait troublant : le casier réservé à l’identité des témoins est vide. Mais comment a-t-elle su qu’elle est d’origine mauricienne ? « C’est en réalisant que je détiens un passeport mauricien que je me suis rendu compte que je suis née à Maurice. Mais comme j’ai été adoptée, en grandissant, j’ai voulu connaître mes origines », dit-elle. « Je viens à Maurice, poursuit-elle, depuis environ 22 ans ». Sa dernière visite au pays remonte à 2019. Elle était supposée regagner le Danemark en 2020. Mais la pandémie de la COVID-19 l’a obligée de prolonger son séjour sous les tropiques.
« Ce besoin de venir à Maurice »
« Je ressens ce besoin de venir à Maurice. Le fait de poser mes pieds sur le sol mauricien est, pour moi, l’un des moyens me permettant de me connecter de ma famille biologique. Le sentiment qui m’anime est extrêmement fort qu’il m’est difficile d’expliquer ce que je ressens », souligne-t-elle.
Mais avez-vous des pistes qui pourraient vous amener vers votre famille mauricienne ? « Je me suis rendue à la crèche qui m’avait recueillie afin d’avoir de plus d’informations sur mes parents ou encore sur la famille. Mais on m’a informé que la crèche avait fermé ses portes depuis très longtemps », se désole-t-elle. Fabiola confie qu’elle ne sait plus vers qui se tourner. Un avis de recherche a été lancé sur Facebook il y a quelques jours. « Je demande à tous ceux susceptibles de détenir des informations sur ma famille de me contacter », ajoute-t-elle.
À la clinique
Le Défi Quotidien s’est rendu à la clinique où la mère de Fabiola avait accouché en 1976. « Nous sommes là pour aider dans la mesure de nos moyens », avance-t-on. La personne à laquelle Le Défi Quotidien s’est adressé demande à la quadragénaire « de ne pas baisser les bras » dans ses recherches. « Peut-être qu’en cherchant, elle aura la chance de tomber sur une personne qui pourrait la guider », souligne-t-elle.
À l’état civil
Le ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille a aussi été sollicité pour des renseignements concernant le cas de la Danoise. « Cette affaire n’est pas du ressort du ministère, mais plutôt de l’état civil », nous a-t-on fait comprendre. William Mario Ayelou, Registrar de l’état civil, a été contacté. Il a réclamé les documents relatifs à la quadragénaire. « Nous allons, dans un premier temps, consulter les registres de l’état civil afin de puiser toutes les informations possibles. Il doit y avoir au moins un Declarant. Nous nous baserons sur les éléments recueillis afin d’entamer nos recherches », souligne le haut cadre.
Anita Bacha, de l’ex-National Adoption Council : « Les enfants adoptés veulent connaître leurs parents biologiques »
Le National Adoption Council a été mis sur pied en 1987. L’adoption de Fabiola a eu lieu, rappelons-le, en 1978. Anita Bacha, ancienne présidente de ce défunt Council, indique qu’elle avait demandé à mener une enquête sur les parents biologiques des enfants adoptés vivant à l’étranger au temps où elle était à la présidence de l’organisme. « En grandissant, les enfants adoptés par des couples étrangers veulent connaître leurs origines, leurs parents biologiques. D’où l’importance d’un registre », dit-elle.
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