Elle a l’apparence d’une femme forte, une carrure imposante, un visage serein. Mais derrière se cache une femme brisée. Soonitee, une ‘General Worker’, est seule à subvenir aux besoins de ses deux enfants. Son mari a décidé de prendre l’avion pour l’Inde sans les en informer. Depuis, la joie a laissé place aux pleurs et au désespoir. Soonitee a besoin d’aides.
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Âgée de 47 ans, Soonitee était loin de s’imaginer qu’elle se retrouverait seule à assurer l’avenir de ses deux enfants, âgés de 12 et 13 ans. Ils pleurent leur père qui les a abandonnés sans aucune raison. « Imaginez la peine de mes enfants. Ils se sont réveillés un matin pour constater que leur père n’était pas rentré la veille et qu’il ne reviendrait pas, sans laisser un mot, sans dire au revoir. Il s’en est allé comme si nous n’avions jamais existé », raconte-t-elle les larmes aux yeux.
Ne voyant pas son mari rentrer depuis le 24 octobre, Soonitee décide de se rendre à la police pour signaler sa disparition. Une enquête est menée et le 7 novembre, elle apprend que son mari a quitté le pays. « Il est retourné en Inde chez sa mère. J’étais sous le choc. Je ne comprenais pas. Il avait un penchant pour la bouteille. Il me battait, mais je l’aimais. Il travaillait dans un atelier de menuiserie et, ensemble, on arrivait à nourrir nos enfants », dit-elle en pleurs. L’époux est un Indien qui habitait à Maurice.
La misère au quotidien
Les enfants cherchent leur père. Ils pleurent tous les jours et c’est difficile pour elle de les voir ainsi. « Ma fille n’arrive pas à se concentrer et elle a des difficultés à apprendre. Je ne sais plus quoi dire, comment la réconforter. Je n’ai pas les mots qu’il faut ni de réponses à leurs questions. Je voudrais que quelqu’un puisse m’aider à le retrouver". « Auparavant, je n’avais pas le droit de travailler », relate Soonitee.
« Mon mari était jaloux et m’avait formellement interdit de travailler, mais par la suite, je n’ai plus eu le choix. Je travaille comme ‘General Worker’ à l’hôpital de Candos de 7h30 à 15h30. Tous les matins, j’y vais en bus, mais l’après-midi, je retourne à la maison à Belle-Rose à pied. Cela me permet d’économiser un peu de sous pour mes enfants. Cela me permet de leur acheter un peu de nourriture, bien souvent ce sont des mines Appollo », dit-elle tristement. « Quant à moi, ce sont mes collègues qui m’apportent de temps en temps de quoi à manger. Quand je n’ai rien, je bois de l’eau. Je fais beaucoup de sacrifices pour mes enfants ».
Une maison délabrée
Faute de moyens, la maison de Soonitee n’a pas été complétée. Elle vit dans un petit deux-pièces et avait obtenu l’aide de la NEF pour débuter la construction à l’époque. Aujourd’hui, la mère et ses deux enfants ont dû barricader la porte pour se protéger du soleil et de la pluie. La maison n’a ni portes ni fenêtres. On n'y retrouve que quelques effets personnels et des meubles. Par contre, la cuisine est vide. Le jour où nous lui avons rendu visite, elle n’avait rien à manger. Aujourd’hui, elle cherche de l’aide pour consolider sa maison. « Nous avons besoin d’aides et d’être en sécurité », dit-elle.
Aide aux démunis
« Ne faut-il pas revoir les critères d’éligibilité de la NEF et du SRM ? »
C’est la question que nous avons posée à Clifford Vellien, responsable de communication de la National Empowerment Foundation (NEF). Comme Soonitee, ils sont nombreux à dire que les critères du Social Register of Mauritius (SRM) ne les aident pas à sortir de la pauvreté. Selon ce registre, pour être éligible à cette aide, un adulte seul doit obtenir des revenus de Rs 2 720 et Rs 1 360 par enfant. Dans le cas de Soonitee, elle n’est pas considérée comme étant pauvre et éligible aux aides fournies par la NEF si elle touche plus de Rs 5 440. « Je ne travaillais pas dans le passé et mes enfants bénéficiaient de l’aide de la NEF pour le matériel scolaire, les uniformes et autres. Maintenant, je travaille et je touche Rs 8 000, je ne peux donc bénéficier de cette aide. Or, si je m’acquitte de mes frais, il se trouve que je touche moins que la personne considérée comme pauvre par l’État. Nous ne pouvons vivre avec Rs 5 000 ». Clifford Vellien a répondu qu’il transmettra le message à qui de droit pour décider s’il faut revoir ces critères ou pas.
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