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Abandon du projet Heritage City - Pierre Dinan : « On évitera des dépenses exagérées »

« Tout est bien qui fini bien », a lâché l’économiste Pierre Dinan, lorsqu’il a commenté l’abandon du projet Heritage City par le gouvernement. « Tout le monde a vu que ce projet comportait des problèmes et on évitera de faire des dépenses exagérées, bien que cela ait déjà entraîné certaines dépenses », poursuit-il.

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Parlant du projet de cité administrative, qui a été maintenu, l’économiste dit ne pas être contre, si le but est d’éliminer les grosses dépenses gouvernementales au niveau de la location des bureaux à Port-Louis. Il ajoute qu’en contrepartie, il faut développer la capitale surtout sur le plan touristique et culturel. « Si on construit une ville administrative pour seulement faire des économies, cela ne vaut pas la peine », dit-il.

Les premiers coups de pioche du projet Métro Express seront donnés en mars 2017. Pierre Dinan souhaite que l’accord avec l’Inde ne soit pas accompagné d’une obligation d’employer que la main-d’œuvre indienne, mais que les Mauriciens puissent y trouver du travail lors de la phase de construction. 

Morosité des investisseurs

Selon l’économiste, il y a une valse d’hésitations au niveau des investisseurs, vu la situation politique actuelle dans le pays et aussi en raison d’une certaine morosité sur le plan économique au niveau mondial, notamment avec les incertitudes causées par le Brexit et la campagne présidentielle américaine. 

Toutefois, il souhaite qu’il y ait plus d’investissement venant du secteur privé. Il parle des projets bien réfléchis avec l’aide de professionnels. Concernant la mise en œuvre des projets annoncés par le gouvernement, Pierre Dinan explique qu’il n’est pas devin mais que « plus vite on verra clair dans la situation politique et qu’on se mettra à l’ouvrage, mieux ce sera pour le pays ».

À quand une nouvelle force politique ?

Roshni Mooneeram, leader du mouvement politique Ensam, estime qu’il faudra patienter pour voir l’émergence d’une nouvelle force politique à Maurice. Elle explique qu’il y a plusieurs raisons à cela. En premier lieu, elle avance que

« notre système politique est comme une porte bien verrouillée, dont la clé a été jetée à la mer ». Ce qui empêche, selon elle, l’émergence de nouveaux partis politiques.

Selon Roshni Mooneeram, cette situation va perdurer « aussi longtemps qu’il n’y aura pas une vraie réforme électorale, avec une dose de proportionnelle et une législation pour réglementer le financement des partis politiques ».

Comment expliquer que l’électorat reste toujours attaché aux partis politiques traditionnels ? À cela, Roshni Mooneeram pointe du doigt notre système d’éducation qui, selon elle, n’a pas évolué ces cinquante dernières années. « Ce qui limite notre façon de voir certaines réalités politiques », souligne-t-elle. 

Elle pense également qu’étant encore une jeune nation, l’électorat préfère voter pour les partis politiques traditionnels. « Dimoun pa pre pou enn sanzman mindset asterla. Zot santi zot pli an sekirite ar enn dinasti inkarne par Ramgoolam ou Jugnauth », dit-elle. Elle pense qu’au fil des années, une nouvelle mouvance politique verra le jour mais ne pense pas qu’elle aura la capacité d’apporter une révolution lors des prochaines élections générales.

 

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