Aarti Gulrajani: «Josian Valère ne montrait aucun respect»

La Chef de mission du Club Maurice à Rio, Aarti Gulrajani-Desscann, monte au créneau pour réfuter les allégations de Josian Valère, après que ce dernier eut été prié de quitter le village olympique et de rentrer à Maurice. Elle n’y va pas avec le dos de la cuillère.

Qu’a fait Josian Valère de si grave pour que vous lui demandiez de quitter le village des Jeux et de rentrer à Maurice ?
Josian Valère a fait le déplacement à Rio en tant que membre du Comité olympique mauricien (COM). Il avait pour devoir de donner le bon exemple. Or, il  n’était jamais satisfait et faisait tout pour semer la zizanie entre les dirigeants et les sportifs. Il montait ces derniers contre les dirigeants.  Il n’hésitait pas à hausser la voix, ne montrait aucun respect pour les autres.  Nous avons décidé de lui donner un avertissement dans un premier temps, mais cela n’a pas pour autant calmer ses ardeurs. Ce n’était pas possible de tolérer davantage ses actes d’indiscipline. D’autant plus qu’il avait signé un code de conduite avant son départ pour Rio.  Il causait beaucoup de tort au sein de la délégation et la décision a été prise de l’expulser des JO.

Vous lui reprochez d’avoir monté les athlètes contre les dirigeants. De quoi il en ressort exactement ?
Josian Valère incitait les athlètes à se rebeller contre les dirigeants.  Il n’a pas hésité à dire aux sportifs que les 200 dollars qu’ils ont reçus n’étaient rien comparativement à ce qu’ont obtenu les dirigeants du Comité olympique (400 dollars). Le per diem accordé aux athlètes a été décidé par le COM et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Le montant du ‘pocket money’ fixé pour  tout déplacement d’un membre du  mouvement olympique pour une mission officielle est de 400 dollars. Il n’y a rien de nouveau.

Pourquoi Josian Valère a-t-il évoqué un manque de considération à l’égard des sportifs ?
Il exagère. Notre priorité demeure les sportifs.  Si nous sommes aux jeux Olympiques, c’est grâce à eux. Nous avons aménagé un bureau pour le Club Maurice au village olympique pour qu’ils puissent s’y rendre pour toute information en cas de problème.

Nous leur avons également donné tous les numéros de téléphone des dirigeants. La majorité des athlètes ont rallié directement Rio après leur camp d’entraînement à l’étranger. Ils avaient bien évidemment leurs équipements avec eux. Ce sont juste les survêtements officiels et les chaussures  qui sont arrivés deux jours après, avec leurs dirigeants. Cela ne les empêchait nullement de s’entraîner. Les chaussures d’un boxeur étaient cassées. Nous avons fait le nécessaire le même jour. Idem pour un autre athlète dont les bagages sont restés en Afrique du Sud.  Nous avons besoin du temps pour régler un  problème.  Heather Arseth n’avait pas de  costume pour la cérémonie d’ouverture. L’haltérophile Roilya Ranaivosoa, qui n’avait pas participé au défilé en raison de sa compétition le lendemain,  lui a remis la sienne. J’étais même disposé à lui donner la mienne.

Qu’en est-il exactement des Rs 40 000 que le COM avait voté pour chaque athlète mais dont Josian Valère dit n’avoir pas vu la couleur ?
Ce montant a été versé sur le compte des Fédérations sportives dont les athlètes sont concernés par les JO. Cet argent est pour l’achat des équipements et vitamines. Nous ne pouvons être tenus responsables s’il y a des problèmes au niveau de sa fédération. Il n’a pas souhaité qu’on verse cet argent sur le compte de sa fédération.  L’entraîneur Florian Vellici a acheté le kimono de Christianne Legentil pour la compétition. Nous l’avons bien sûr remboursé. Nous ne pouvons donner cet argent à M. Valère.