Interview

Aakash Mishra, président de l’Insurers Association of Mauritius: «Le soutien du GM est primordial pour le secteur de l’assurance»

Si 2015 a été une année difficile pour le secteur de l’assurance, 2016  sera fructueuse si les mesures appropriées sont prises dans le prochain Budget. C’est l’avis du président de l’Insurers Association of Mauritius Aakash Mishra.

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Comment se porte actuellement le secteur de l’assurance? Le secteur de l’assurance-vie est morose en raison de faibles rendements sur les investissements. Il est maintenant difficile de générer des bons chiffres et d’offrir aux assurés des primes attrayantes. Mais nous sommes conscients que le climat d’investissement va changer pour le mieux, comme c’était le cas après la crise de 2008. Donc, il y a toujours un espoir que la situation va s’améliorer. Quels sont les principaux défis auxquels doit faire face le secteur de l’assurance ? Avec les changements rapides des besoins et des exigences des clients, les compagnies d’assurances doivent constamment innover et en même temps se montrer compétitives sur le marché. En outre, le secteur a besoin de se conformer aux nouvelles réglementations. En dépit des mesures mises en oeuvre, le secteur enregistrera des échecs. On ne peut pas opérer dans une société zero-failure. 2015 a été très difficile pour les entreprises en raison des troubles dans le secteur financier. La confiance des clients était au plus bas et beaucoup ont opté pour des investissements alternatifs, notamment le Fixed Deposit. Le Budget sera bientôt présenté. Quelles sont vos attentes pour le secteur de l’assurance ? Le soutien du gouvernement pour développer davantage l’industrie de l’assurance est primordial. En effet, nous avons déjà fait une requête aux autorités pour la mise en place de certaines incitations fiscales pour la prime d’assurance-vie. L’assurance-vie est une nécessité absolue. Toutefois, ce n’est toujours pas une priorité pour les Mauriciens. Avec un petit coup de pouce du gouvernement, nous pourrons apporter la contribution de la prime d’assurance à 8 ou 10 % du PIB (contre 4 % actuellement). Nous souhaitons également que le gouvernement mette en place une académie d’assurance afin que Maurice puisse non seulement améliorer les compétences de sa propre main-d’œuvre, mais aussi celles des pays voisins et de la région de l’Afrique de l’Est. L’Afrique attire de plus en plus les entreprises mauriciennes. Mais en même temps, pour être en mesure d’opérer sur le continent, il faut surmonter plusieurs obstacles. Pourquoi ? Oui, il est vrai que tout le monde parle de l’Afrique comme de la prochaine destination. Mais il faut aussi garder à l’esprit divers facteurs qui peuvent affecter l’entreprise. La pénétration de l’assurance dans le Sud du Sahara est faible, sauf en Afrique du Sud. La pauvreté est endémique et l’assurance peut exister seulement après que les besoins fondamentaux de la population sont satisfaits. L’assurance est secondaire. La dépréciation de la monnaie, la stabilité et la continuité dans les politiques gouvernementales sont d’autres facteurs importants à considérer. Cependant, il y a de nombreux pays qui ont connu une croissance rapide. Un appel d’offres a été lancé pour choisir une compagnie qui fournira des polices d’assurance santé aux fonctionnaires. Comment accueille-t-on cette décision dans le privé ? Je souhaite que l’ensemble des compagnies d’assurances puissent proposer des contrats sous le Government Medical Insurance Scheme. Toutefois, les conditions et les modalités doivent être discutées avant que l’appel d’offres ne soit lancé. J’accueille favorablement la décision du gouvernement d’introduire une telle mesure. Les employés du secteur public auront le choix de leur assureur en comparant les offres selon la couverture fournie et le montant de la prime. En outre, les compagnies d’assurances ont toujours proposé une réduction de la charge dans les hôpitaux publics. Cette mesure est un pas dans la bonne direction.

 

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