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9-Year Schooling: Certains parents s’interrogent encore sur la réforme

Leela Devi Dookun-Luchoomun
Les consultations entourant la Nine Year Continuous Basic Education se poursuivent avec les parents. Lors d’une rencontre lundi avec la ministre, certains se disent satisfaits, et d’autres s’interrogent encore. «La réforme éducative doit se faire. Notre système éducatif doit former des enfants ayant des facultés nécessaires. La réforme doit préparer nos jeunes pour l’avenir et assurer leur épanouissement… ». C’est en ces termes que Leela Devi Dookun-Luchoomun s’est adressée aux parents, lundi, au Mahatma Gandhi Institute de Moka. Devant une salle comble au début et pratiquement vide à la fin, la ministre de l’Éducation a répondu aux appréhensions des parents issus des régions de Port-Louis, du Nord, de Quatre-Bornes, de Vacoas/Phœnix et de l’Ouest. Ce qu’il faut retenir de ses propos : la fiabilité de l’évaluation continue ; la formation des instituteurs ; la place pour les apprenants précoces ; la disparition du A+ ; la mixité dans les collèges et le poids des cartables, entre autres. Mme Dookun-Luchoomun a précisé que tous les enfants auront leur place dans cette réforme qui démarrera en 2017. « La formation des instituteurs sera assurée par le Mauritius Institute of Education. Nous comptons aussi sur les parents pour la réussite de cette réforme ». La ministre souhaite que « chaque coin et recoin de l’île ait des écoles d’excellence ». Mme Dookun-Luchoomun estime que tous les élèves doivent être capables de donner de leur mieux dans n’importe quelle institution qu’ils fréquentent. Dans le cadre de la réforme, les écoles de la Zone d’Éducation prio-ritaire (ZEP) connaîtront une amélio-ration. Les instituteurs et les chefs d’établissements ont été formés par un expert étranger, il y a un mois. La ministre est confiante que toutes les mesures seront prises pour que les écoliers bénéficient des mêmes chances que ceux des autres établissements.

Leçons particulières

La responsabilité des parents est nécessaire concernant les leçons particulières. Leela Devi Dookun-Luchoomun est catégorique : « Le gouvernement offrira un système où l’enfant sera accompagné. Il y aura la formation des enseignants, les classes de rattrapage. Les leçons particulières n’ont pas de place dans cette réforme. Chacun doit pouvoir assumer ses responsabilités, notamment les parents. Si des enfants ont besoin d’un soutien, nous ne pouvons pas dire qu’il n’y a pas droit, mais il faudra certainement réglementer cela…» La ministre a donné l’assurance que tous les enfants passeront en Grade 7, soit en Form I. « Nous n’aurons pas d’établissements où l’on regroupera les élèves dits faibles. Les élèves seront répartis dans tous les collèges ».

Réactions

Jivita B.Soobagrah: « Du pareil au même »

Jivita B.Soobagrah, estime qu’il y a des failles dans la présentation du projet. La présidente de la Parent Teachers’ Association (PTA) de l’école Sir Veerasamy Ringadoo de Quatre-Bornes, s'interroge sur le programme d’études, qu'elle juge plus chargé. « Avec les ‘Non-Core Subjects' ajoutés au programme scolaire, cela fait trop. Les instituteurs ont déjà du mal à compléter leur programme.Tout porte à croire que cela remplace l’Enhancement Program. Le remplacement du Certificate of Primary Education (CPE) par le Primary School Achievement Certificate (PSAC), c’est du pareil au même, concernant la pression sur les élèves », estime-t-elle. Le choix d’un collège après le Grade 6 sera un autre élément de compétition, dit-elle. Jivita B.Soobagrah estime que le choix revient aux parents qui ne souhaitent pas que leur enfant soit pénalisé en raison du Catchment Area. « Comment définira-t-on le niveau des collèges régionaux ? Les parents seront toujours contraints d’envoyer leurs enfants en leçons particulières pour obtenir le collège de leur choix », assure-t-elle.

Gino Allet: « Rassurés que les 50% du BEC soient maintenus »

« Nous sommes rassurés de l’initiative du ministère de l’Éducation et que les 50% de places du Bureau de l’Éducation catholique (BEC) seront maintenus», lance Gino Allet, le président de la PTA du Lorette de Vacoas. Concernant le niveau des collèges régionaux, il veut savoir si tous les collèges seront du même niveau. « Dans le cas contraire, nous retournerons à la case départ par rapport à l’admission dans les meilleurs collèges après le Grade 6 », précise-t-il. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

Jemila Katapermal: « Dans l'intérêt des élèves »

L’institutrice Katapermal Jemila affirme que la présentation du Nine-Year Schooling est remarquable. Elle estime, toutefois, que son implémentation est bien plus importante. « Il était grand temps de réformer notre système éducatif. Nous souhaitons que le projet soit une réussite. Cette mesure ne doit en aucun cas être politisée. Ce projet doit être dans l'intérêt des élèves, enseignants et parents. L'abolition du CPE est une bonne initiative, car les élèves subiront moins de pression», insiste-t-elle.
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Fawzee Barkhit: « La situation des écoles ZEP se détériorera »

Le président de la PTA de Bambous A, Fawzee Barkhit, avance que le flou persiste pour les écoles dans les Zones d’éducation prioritaire (ZEP). « Nous craignons que la situation ne se détériore avec l’implémentation du Nine-Year Schooling. Nous ne pouvons dire que tous les collèges fonctionneront de la même façon. Chaque région a ses spécificités. Pour les écoles ZEP, les enseignants ont du mal à travailler avec les élèves issus des milieux défavorisés. De plus, l’état de l’école laisse à désirer. Certains collèges sont situés dans des zones à problèmes. De ce fait, les parents tenteront d’inscrire leur enfant dans des Academies après le Grade 9. Cela n’entraînera, en aucune façon, l’élimination de la compétition. Je suis sûr que les leçons particulières existeront toujours. » [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

Un parent de Lekol Anou Grandi: « L’informatique contribuera pleinement à cette réforme »

Ce parent de Lekol Anou Grandi déclare qu’il accueille favorablement la réforme. « L’utilisation des tablettes et la probabilité que le programme scolaire figure sur un logiciel fera que l’enfant n’aura plus à porter un sac à dos chargé », affirme-t-elle. Toutefois, elle aurait souhaité que les élèves continuent jusqu’au Grade 9 dans le même établissement. « Cela permettra un suivi continu du développement de l’élève et ôtera l’inquiétude des parents par rapport aux collèges régionaux », souligne-t-elle.
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