Les producteurs et exportateurs indiquent que la production de letchis cet été a chuté de 75 % contre l’année dernière, d’où une hausse de prix. La faute au climat, au manque d’abeilles et aux chauves-souris.
Il a été difficile de profiter des letchis cet été. Le fameux fruit de saison s’est fait rare cette année. C’est la raison pour laquelle il se vendait plus cher. À la fin de la récolte début janvier 2016, il n’était pas rare de voir le letchi se vendre à Rs 500 le demi-kilo, soit Rs 1 000 le kilo chez les marchands de fruits du pays. « Nous avons eu jusqu’à 75 % de letchis en moins cette année que l’année dernière », estime-t-on à l’Arsenal Letchi Growers Cooperative Society (ALGCS).
Cette coopérative, qui produit des letchis sur environ 25 arpents de terres, a vu sa production sévèrement chuté cette saison. La première raison n’est pas la prolifération des chauves-souris comme on pourrait le croire, mais la fluctuation des conditions climatiques pendant les mois précédant la récolte, selon certains de ces planteurs.
Mais les producteurs sont d’un autre avis. Ils soutiennent que les changements de températures et les épisodes de pluie suivis d’importants ensoleillements ont empêché une grande partie des arbres de fleurir. « Pour ma part, la moitié de mon verger n’a pas produit de letchis parce que ces arbres n’ont pas fleuri », explique l’un des membres de l’ALGCS.
En plus du climat, les producteurs de la coopérative soulignent que les abeilles qui contribuent à la pollinisation des arbres se font plus rares. « J’avais quatre ruches, mais cette année il ne m’en reste qu’une. J’ignore pourquoi, mais les abeilles sont beaucoup moins nombreuses. Il y a peut-être une maladie qui les décime », affirme un des membres de la coopérative. Le dernier facteur qui contribue directement à faire baisser la production est la destruction des fruits par les chauves-souris particulièrement nombreuses cette année.
Prix en hausse
La rareté des letchis a contribué à faire grimper les prix. Les planteurs de l’ALGCS, dont environ 75 % de la production est destinée à l’exportation, ont vendu cette saison leur production entre Rs 200 et Rs 300 par kilo pour les marchés étrangers. Ils expliquent avoir vendu leurs fruits à l’exportation entre Rs 50 et Rs 150 par kilo en 2014. Sur le marché local, les membres de l’ALGCS indiquent vendre leur production entre Rs 3 et Rs 5 l’unité aux distributeurs, contre environ Rs 1,5 en 2014. Pour Vikram Hurdoyan, directeur d’Ocean Tropical Fruit, compagnie exportatrice de fruits locaux, Maurice a été moins compétitive, cette année, que les pays concurrents comme Madagascar et l’île de La Réunion. « La production était faible aussi bien pour le marché local que pour celui de l’exportation. Il est difficile d’être compétitifs dans ces conditions alors que Madagascar est un gros producteur. Je pense que, cette année, Maurice a exporté 75 % de moins que l’an dernier », souligne-t-il.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !