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À 75 ans : Sarambee violentée par son fils

Sarambee La vieille dame dit vivre un calvaire.

Des bleus sur tout le corps, des larmes qui ruissèlent sur ses joues, elle tremble de tout son corps. C’est avec beaucoup de difficulté que cette dame de 75 ans est arrivée jusqu’à la rédaction pour chercher de l’aide. Son histoire fait frissonner : celle qu’elle a mis au monde est devenu son bourreau. Un récit pour dire le moins révoltant.

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Sarambee a mal. Elle a mal partout. Son corps est couvert de blessures, ses yeux rougis et fatigués et son cœur de maman saigne. Elle a 75 ans et semble à bout de force.  Selon ses dires, son calvaire dure depuis trois mois et tout a commencé quand elle a refusé de se livrer à quelques rites que lui ont demandés son fils et sa belle-fille, qui seraient en désaccord avec ses convictions religieuses, explique-t-elle.

« Fous de rage, ils se sont acharnés sur moi. La première fois, j’étais sous le choc et pendant plusieurs jours., je n’ai pu réagir, croyant que c’était un cauchemar et que j’allais me réveiller », raconte-t-elle. Les insultes se transforment en coups. « Zot atas mwa ek zot bat mwa kuma zanimo », crie-t-elle, en pleurant comme pour repousser toute les peines de son corps écrasé sous le poids des années et des tracas. Elle avance qu’elle a deux enfants, un fils de 43 ans et une fille de 34 ans qui a dû s’en aller pour échapper à un frère violent.  C’est avec son fils et sa belle-fille qu’elle habite dans une maison en location à la rue Labourdonnais, Port-Louis.

Ce qu’elle nous raconte nous laisse sans voix : « Zot donn mwa pinision, zot fer mwa galoup le tour Champ-de-Mars, met mwa a zenou dan soley avek bonbonn gaz lor mo ledo ». Malgré toutes ses souffrances, elle avance être restée chez elle, ne sachant où aller.

Cependant, mardi soir, elle a été violemment frappée : « Il voulait que je l’accompagne à la plage et je ne voulais pas. Ma belle-fille et lui sont entrés dans une vive colère. Mon fils a demandé à son épouse de fermer la porte. Puis il m'a bâillonnée avec un drap, pendant que sa femme me battait avec une ceinture. Et il lui a dit Gete to mem komie to anvi bat li. Il a pris un oreiller et l’a placé sur ma figure. Je commençais à étouffer. Je pleurais et j'ai essayé de crier de toutes mes forces, mais je ne pouvais bouger. J’étais paralysée par les coups. Quand ils ont vu que j’avais des difficultés à respirer, ils m’ont lâchée. Je suis restée là à pleurer toutes les larmes de mon corps, incapable de bouger. Ce n’est que deux jours plus tard que j’ai pu me rendre à la police ». Elle a consigné une déposition au poste de police de Pope Hennessy avant de se rendre à l’hôpital. Par la suite, elle s’est réfugiée chez un proche.

Un voisin, qui souhaite garder l’anonymat, confirme qu’il entend souvent les cris de la vieille femme. Cependant, il avance ne pas avoir contacté la police car il veut éviter les embrouilles. « Son fils a passé quelque temps en prison et avait été arrêté dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de son père. Je suis un père de famille et je dois aussi protéger ma famille. Je n’ai rien fait par peur », avance-t-il.

Sarambee, comme toutes les mamans, n’aurait jamais imaginé être une victime de son fils. En pleurs, elle raconte : « Mo finn travay dan karo, monn ramass pom de ter, monn travay dan lizinn ek dan lakaz dimoun, apre monn fer cleaner. Mem apre mo 60 ans mo finn travay ek monn fer tou pou mo zanfan, sirtou kan mo mari inn mor. Apre tou seki monn viv aster la, mo nepli resenti nanie, mo krwar mo pena oken santiman.  Mo zis anvi aret gagn bate. Mo nepli anvi truv zot ».

Privée de sa pension de vieillesse

Sarambee explique que, non seulement elle est victime de maltraitance, mais on la prive également de sa pension depuis des années. « L’argent que je perçois de la Sécurité sociale est versé sur un compte joint que j’ai avec mon fils. Je ne vois jamais la couleur de cet argent. C’est lui qui contrôle tout, lui qui retire l’argent et décide de s’en servir comme bon lui semble. Si je le lui demande ou si je lui pose des questions, je me fais insulter ».


Pension de vieillesse : « Dénoncez toute maldonne »

Un responsable au niveau du ministère de la Sécurité sociale avance qu’ils encouragent les pensionnaires à avoir un compte personnel pour toucher leur pension. « Certaines personnes, pour des raisons pratiques, préfèrent avoir un compte commun avec un membre de la famille. Cependant, à tout moment, cette personne peut venir au bureau de la Sécurité sociale de sa localité pour dénoncer toute maldonne ».

Dans ce cas précis, dit ce responsable, on peut tout de suite ne plus verser sa pension sur ce compte et attendre ses instructions. Cet argent lui appartient et c’est elle qui décide ». Il ajoute qu’il y a l’Ederly Protection Act de 2005 qui régit la protection des personnes âgées.  


Intervention de la Police Family Protection Unit

Nous avons sollicité l’intervention de la Police Family Protection Unit qui n’a pas tardé à contacter la victime. « J’attends maintenant d’aller en Cour pour obtenir un ‘Protection Order’ comme me l’ont expliqué les officiers, en attendant je reste cachée ». Un préposé avance que le fils a été arrêté.


Le 139 : appel gratuit pour toute victime de violence domestique

Le numéro à retenir : le 139. Toute personne victime de violence peut appeler immédiatement au 139, même si vous n’avez pas de crédit sur votre portable. Au niveau du ministère de l’Égalité des genres, on nous rappelle que les officiers travaillent en étroite collaboration avec la police pour réagir le plus vite possible, surtout dans des cas d’une telle gravité. La victime peut aussi être placée dans un centre jusqu’à ce qu’elle obtienne un Protection Order. Vous pouvez également appeler au 148 ou au 999.

 

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