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45 ans de mariage de Gaëtan et Chantal : le jour où tout a failli basculer

Gaëtan et Chantal

Gaëtan Rivet et son épouse Chantal ont fêté, le 26 octobre, leurs 45 ans de vie commune. Pour en arriver là, il a fallu, au début, faire face aux réticences d’un père peu disposé à donner la main de sa fille à un musicien. Il doit se trouver un emploi stable ou alors faire une croix sur sa bien-aimée. Celui qui allait faire une ascension fulgurante dans l’univers de la musique, n’a eu d’autre choix que de capituler. Mais pas pour longtemps. 

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Celui qui a fondé les Blue Stars dans les années soixante et par la suite le groupe mythique Les Revivals plus tard, avait jeté son dévolu sur Chantal.

« Ce qui m’a plu d’emblée chez Chantal, c’est son éblouissant sourire, sa gentillesse et sa grande beauté », raconte Gaëtan Rivet qui nous a reçus dans sa résidence à Beau-Bassin. Il était déterminé à en faire son épouse, mais se heurtait à un non catégorique de France Oudin le père de Chantal. « Ma fille n’épousera pas un musicien », avait-il déclaré. 

Tous les moyens utilisés pour le faire fléchir n’ont produit aucun résultat. C’est alors que Gaëtan Rivet va finir par sombrer dans la déprime et ira jusqu’à observer « une grève de la faim» comme moyen pour forcer le destin.

Les deux jeunes gens s’étaient rencontrés lors d’une représentation des Blue Stars lors de laquelle Nicole Aliphon était la chanteuse. Cette dernière avait demandé à Chantal de l’accompagner. Elle a vite compris ce qui se passait entre les deux et, jouant à fond son rôle d’intermédiaire, elle a permis à Gaëtan et à Chantal de se rapprocher, de se découvrir et d’envisager l’avenir ensemble. 

Rien ne présageait que France Oudin allait venir jouer au trouble-fête. Gaëtan Rivet s’est trouvé à un certain moment au bord de la dépression. Il s’était enfermé chez lui, refusant de s’alimenter.

Devant l’état de son fils, Harold Rivet s’est inquiété et après avoir interrogé le jeune homme, il a saisi la cause du problème. Il prend aussitôt les choses en main. Il demande à France Oudin de le recevoir. Une fois devant lui, il plaide la cause de son fils. Mais ce dernier campe sur sa position. « Ma fille n’épousera pas un musicien. » 

Harold Rivet, qui avait anticipé une telle réaction de sa part, lui a alors fait la proposition suivante. « Je prends l’engagement de trouver un emploi stable pour Gaëtan. Dans deux mois, ce sera chose faite. »

France Oudin souscrit  à cette idée. Ce qui était le signe de son accord de principe à la proposition. Mais à la condition que les choses concrètes se produisent.

Ce nouveau développement a donné une lueur d’espoir à Gaëtan Rivet qui a recommencé à espérer et à s’alimenter. 

Travail stable

Parole donnée, parole à tenir sous peine de voir les choses dégénérer à nouveau. Harold Rivet se lance dans une quête effrénée d’un emploi pour son fils. En tant que propriétaire du Musical Store à Port-Louis, Harold Rivet est un personnage connu. Il a de nombreux contacts. Il finit par décrocher un emploi pour son fils au Parc Hotel à Curepipe. Par la suite, les portes du Pierre Desmarais Hotel lui sont ouvertes. Là, Gaëtan commence à exercer comme réceptionniste et avait l’autorisation spéciale de jouer avec Karl Brasse qui se produit dans le même établissement hôtelier. 

Le travail était dur et a fini par devenir contraignant du fait que tout contact était coupé pendant quatre jours d’affilé avec Chantal. Puis la bonne étoile a voulu que Gaëtan soit recruté chez Doger de Séville à Port-Louis. C’est là qu’il va rencontrer Roland d’Argent, un des directeurs de la compagnie qui a reconnu son potentiel, lui permettant de gravir les échelons. 

Ce nouvel emploi dans la capitale le rapprochait de Chantal qui travaille aussi à Port-Louis.

C’est le 26 octobre 1974 que Gaëtan et Chantal se sont dit oui à l’église Sacré-Cœur à Beau-Bassin. De leur mariage, sont nées deux filles Sybille et Beatrice. Cette dernière leur a donné Alissia, une fille maintenant âgée de deux ans qui leur comble de bonheur.

Blue Stars

C’est à 15 ans seulement que Gaëtan Rivet  lance Les Blue Stars à une époque où les Beatles, Cliff Richard, les Shadows, Elvis Presley et France Gall étaient parmi les artistes les plus en vogue du show-business. Le groupe était constitué de jeunes âgés de 13 à 15 ans, des musiciens en herbe, mais ambitieux et passionnés.

Au tout début, comme ils n’avaient pas d’instruments de musique, il fallait se débrouiller pour s’en procurer. La première guitare était un pur produit artisanal fabriqué avec les moyens du bord à l’aide des pièces recyclées récupérées en partie dans l’atelier de bicyclettes Seeve à Beau-Bassin. La batterie était composée essentiellement de grosses boîtes de beurre dont les couvercles servaient de cymbales. Du surréalisme.

La toute première apparition de la formation en public a été rendue possible lors d’une émission du Mauritius Broadcasting Service (MBS) animée par Jacques Maunick. Ce qui a permis au groupe de mieux se faire connaître. Une véritable consécration.

Par la suite, portés par la vague du succès, les Blue Stars vont se produire en public, dans des mariages, des anniversaires et fancy fair. Si Harold Rivet a été un père pour ses enfants, il a aussi été un élément clé dans leur succès. Après ce passage du groupe à l’antenne du MBS, il va lui-même adresser une lettre à la mairie de  Beau-Bassin/Rose Hill  pour obtenir l’autorisation pour que les  Blue Stars puissent se produire au Jardin Balfour.

Ce jour-là les gens sont arrivés de partout pour assister au concert. Les tournées triomphales se sont enchaînées.  Les Blue Stars ont ainsi poursuivi  leur ascension. 

Magique

Puis un jour en 2010 sont arrivés deux billets d’avion à l’intention de Gaëtan et Chantal à destination de l’Australie. Ils étaient offerts par Bernard le petit frère de Gaëtan pour leur permettre d’assister à un concert de Cliff Richard et Les Shadows en tournée australienne. 

Gaëtan Rivet se souvient encore de ce moment magique, le plus beau de sa vie d’artiste.  Il ressent encore le frisson à l’évocation de ces instants de bonheur, lorsqu’il a vu ses idoles sur scène. Dès les premières notes de musique annonçant le début du concert, il a fondu en larmes. 

De retour à Maurice, il prend aussitôt contact avec Jacques Maunick pour agir comme producteur. Les Revivals qui sont lancés volent de succès en succès. Des représentations sont données au J n J et au MGI en 2013 et 2014 respectivement. Toutes les représentations ont eu lieu à guichets fermés.  

La notoriété du groupe a franchi les frontières mauriciennes. Stéphane Nankoo, organisateur des tournées d’artistes en Australie, fait appel aux Revivals pour un Australian Tour en 2014. Le groupe y est accueilli comme il se doit : comme des stars. On trouve leurs photos sur d’imposants billboards dans les villes. Là-bas aussi, il fera salle comble à chaque étape de la tournée.

De retour à Maurice, les choses se sont tassées au point qu’une nouvelle tournée deux ans plus tard, soit en 2017, ne pourra pas se concrétiser. Le groupe Revivals qu’on a connu n’est plus, mais la belle musique demeure intacte avec Gaëtan Rivet, homme-orchestre, au clavier et chanteur qui continue à se produire au sein du groupe Nostalgia qu’il a créé. 

Nostalgia se produit notamment au Lee’s Café avec Gaëtan Rivet au clavier et chanteur aux côtés d’autres artistes connus du pays. Il fait entendre cette belle musique qui a traversé le temps et qui est écoutée avec un plaisir toujours renouvelé.

 

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