« Cette situation aurait pu être évité », indique le Dr Yusuf Abbas, chirurgien plastique et spécialiste en chirurgie régénératrice, en réaction aux 307 amputations liées au diabète pratiquées en 2015.
Les chiffres du ministère de la Santé indiquent une moyenne de 300 cas d’amputations chaque année. Toutefois, en raison de complications liées au diabète, certains doivent subir d’autres amputations. Le nombre de nouvelles amputations se comptabilise comme suit : 303 en 2013 ; 324 en 2014 ; et 307 en 2015.
Selon le chirurgien, un bon traitement permet d’éviter une amputation dans 75 % des cas. « De nouvelles techniques existent pour cela. Il faut savoir les utiliser convenablement, car la plaie d’un diabétique est plus complexe et requiert davantage d’attention et de soins. On n’applique pas le même pansement aux divers stages de la plaie », précise-t-il.
Parmi les techniques de prévention d’une amputation : le traitement des plaies négatives (Negative wound therapy), un type de pansement qui garde le pied sous vide et aspire la pression à l’intérieur d’une plaie. Il y a aussi le plasma riche en plaquettes ; la médecine régénératrice, une technique consistant à prélever des globules rouges et blancs pour les placer, après concentration, à l’endroit de la blessure qu’il faut traiter. Selon le chirurgien, ce type de traitement permet une régénération de la chair en libérant des facteurs de croissance.
La technique du lambeau, apparentée à la greffe, permet la reconstruction d’une plaie. Le lambeau est prélevé sur une partie saine du corps, bénéficie de son propre apport sanguin et ne dépend pas du récepteur (zone où il est placé).
Le Dr Abbas souligne que des moyens simples permettent de prévenir les amputations. Il suffit de bien contrôler son diabète et d’avoir une bonne hygiène des pieds au quotidien, afin d’observer les changements possibles. Une visite régulière chez le podologue n’est pas fortuite, afin de prévenir toute complication et traiter à un stade précoce toute blessure. Il déplore le fait que ce soit le cas comme pour la visite chez le dentiste, une pratique qui ne figure pas dans la culture mauricienne.
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