
À la veille de son grand rendez-vous musical, King, de son vrai nom Jenkhin Kedhoo, se prépare à offrir deux soirées exceptionnelles les 4 et 5 octobre au Trianon Convention Center. Un pari osé, mais qui s’explique par la demande croissante de son public. « Une seule soirée n’aurait pas suffi », confie-t-il avec le sourire. « Deux jours, c’est un défi pour moi, car cela demande une énergie immense, physique, morale et spirituelle. Mais quand on aime son public et que l’on croit à ce que l’on transmet, on trouve toujours la force. » Ces 4 et 5 octobre s’annoncent donc comme deux dates majeures d’une carrière qui dépasse déjà trois décennies.
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En sus de ses titres emblématiques, King réserve une surprise : 12 nouvelles chansons, jamais interprétées en public. Certaines pourraient être dévoilées en avant-première sur Internet, mais l’essentiel restera une découverte en live. Cette démarche illustre bien son état d’esprit : « Chaque concert est un challenge. On ne veut pas répéter ce qu’on a déjà fait. On cherche à se dépasser, à aller plus loin. »
Son parcours est jalonné de plus d’une vingtaine d’albums. Chacun raconte un chapitre de sa vie, ses luttes, ses victoires, ses prières. Ses débuts, King les évoque avec émotion : des chansons composées dans sa chambre, parfois sur un simple carnet, avec une guitare empruntée. Les premiers enregistrements se faisaient avec des moyens modestes, mais avec une conviction inébranlable. « Je me souviens de mon tout premier album. C’était une aventure incroyable. J’avais très peu de moyens financiers, mais une foi énorme. Je passais des nuits entières en studio, avec des amis musiciens qui acceptaient de m’aider bénévolement. Cet album, malgré ses imperfections, a touché les cœurs », se rappelle-t-il.
Au fil des années, certains titres se sont imposés comme des incontournables dans les églises. Ses chansons ne sont plus seulement les siennes : elles sont devenues des chants de louange repris par des centaines de voix chaque dimanche. Pour lui, c’est là sa plus grande satisfaction : « Quand j’entends une église entière chanter une de mes compositions, c’est le plus beau des cadeaux. Cela veut dire que la chanson ne m’appartient plus, elle appartient à tous. »
Il avoue que certaines œuvres sont nées dans la douleur. La maladie, notamment, a marqué son parcours. Pendant ces périodes sombres, l’écriture devenait un refuge, une respiration. « Même si c’était dur, la chanson me permettait de tenir debout. Chaque texte était une prière. » Aujourd’hui encore, en interprétant ces morceaux, il revit cette intensité émotionnelle, et le public le ressent.
Le surnom de « King », qu’il porte depuis ses débuts, cache une histoire intime. Son vrai nom est Jenkins Kheejoo, mais c’est sa mère qui, la première, l’a appelé ainsi. Pour elle, il était son « King ». Ce surnom affectueux est devenu une identité artistique, et il l’a embrassé avec humilité. « Ce nom, c’est un héritage de ma mère. Derrière lui, il y a de l’amour, du respect et beaucoup d’humilité », dit le chanteur.
La scène, sa deuxième maison
King n’a jamais quitté le gospel. Bien qu’il aurait pu explorer d’autres styles, il n’a jamais douté de son choix. « Le gospel, c’est ma vie. C’est plus qu’une musique, c’est un engagement, une mission. » Cette fidélité au genre ne l’a pas empêché d’explorer des sonorités variées. Il a collaboré avec des musiciens de jazz, de sega, de rock, toujours avec l’idée de faire rayonner le gospel au-delà de ses frontières traditionnelles.
Ses concerts ne se limitent pas à Maurice. King a eu l’occasion de se produire à Rodrigues, à La Réunion, mais aussi en Europe et en Afrique du Sud. Chacun de ces voyages lui a laissé des souvenirs marquants. Il raconte, par exemple, un concert en France, où il ne connaissait pas vraiment le public qui l’attendait : « Je me disais que peut-être les gens ne me connaîtraient pas. Mais dès les premières notes, toute la salle a chanté avec moi. J’étais bouleversé. »
La scène, pour lui, est une deuxième maison. Et il n’y monte jamais seul. Depuis ses débuts, il est entouré de musiciens fidèles, des compagnons de route qui connaissent sa musique sur le bout des doigts. À cela s’ajoutent des chorales, dont des enfants, qui apportent fraîcheur et émotion à ses spectacles. L’ambiance est toujours unique. « Dans un concert gospel, on sent la présence de Dieu. Ce n’est pas juste une performance musicale, c’est une expérience spirituelle », dit King.
Malgré sa notoriété, King n’a jamais perdu le sens des réalités. Son parcours a été marqué par des difficultés financières, par le poids de produire des albums dans un pays où l’industrie musicale reste fragile, par la fatigue des tournées. Mais à chaque fois, la foi, la musique et le soutien du public lui ont permis de se relever. Il n’oublie jamais d’où il vient : une enfance modeste, une mère qui s’est sacrifiée pour qu’il ait une chance, et une communauté qui l’a toujours soutenu.
Aujourd’hui, il regarde son chemin avec reconnaissance. 30 années de carrière, 17 albums officiels, des tournées internationales et un public toujours au rendez-vous. Mais il se dit encore en apprentissage, toujours en quête de nouvelles inspirations. « La musique, c’est une école sans fin. Chaque chanson est une leçon, chaque concert est une nouvelle expérience », dit King.
Les 4 et 5 octobre, il promet deux soirées inoubliables. De nouvelles sonorités, des surprises, des instants d’émotion intense. Mais surtout, un moment de communion et de partage. King conclut avec un message simple à ses fans : « Merci pour votre fidélité, merci d’avoir toujours été là, dans les bons comme dans les mauvais moments. Ces concerts, je les offre à Dieu, mais aussi à vous. Venez nombreux, vivons ensemble cette célébration. »

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