3 noyades en une semaine : des familles plongées dans le deuil

Trois cas de noyade ont été rapportés en ce début d’année à Mon-Choisy, au Morne et à Pointe-aux-Canonniers. Une jeune femme de 23 ans et deux hommes, âgés de 40 et 66 ans, y ont perdu la vie, laissant leurs proches dans un profond désarroi.

Sweta (Reena) Neerputh avait 23 ans. Cette habitante de Poudre-d’Or a été emportée par les flots à Mon-Choisy mardi. Son père Sunil ne cesse de pleurer la disparition tragique de sa fille. « Je n’arrive toujours pas à croire qu’elle n’est plus de ce monde. Elle nous manquera. Je ne peux imaginer ma vie sans elle. Reena était jeune et avait toute la vie devant elle, mais le destin en a décidé autrement », dit-il.

Sunil confie que Reena était le rayon de soleil de la famille. « Ma fille apportait beaucoup de bonheur. Elle avait une telle joie de vivre. Maintenant, elle est partie. C’est un grand choc pour la famille », ajoute-t-il.

Le même jour, à Cité Malherbes, Curepipe, la même tristesse a envahi la famille de Vicky Gobin. Cet homme de 40 ans s’est noyé dans le lagon du Morne. Son épouse Natasha, âgée de 35 ans, dit que ce drame a bouleversé sa vie. « Vicky est allé nager 45 minutes après avoir mangé. À un moment donné, il s’est retrouvé en difficulté. Mon cousin l’a ramené à terre et je lui ai fait du bouche-à-bouche, mais en vain. Je ne sais pas comment il s’est noyé, car il savait nager », raconte Natasha.

Pour cette mère de famille, l’an 2017 sera une année noire pour ses proches et elle. « Je me sens seule. J’ai deux filles âgées de deux et sept ans. L’aînée est inconsolable. Elle ne cesse de demander si son père va revenir. C’est très triste de la voir en larmes. Je suis affligée, mais je dois me montrer forte pour mes deux filles. Je demande à Dieu de me donner du courage, car je suis vraiment désespérée », se lamente Natasha.

Époux exemplaire

Pour Natasha, Vicky était un époux exemplaire. « C’était le pilier de la maison. Vicky ti donn so zanfan ek mwa tou saki nou ti bizin. Zame nou finn mank kiksoz. Ma vie n’a plus de sens sans lui. Il a tout fait pour nous. Il était très populaire dans la localité et il n’hésitait pas à rendre service aux autres. Vicky et moi avions beaucoup de projets pour nos deux filles, mais il m’a laissée toute seule pour les réaliser », dit Natasha en pleurs.

Martial se noie à Pointe-aux-Canonniers

Sing Cheong Chung Sin Wai Kin, Martial pour ceux qui le connaissaient, a, lui aussi, connu une fin tragique. Ce Mauricien, âgé de 66 ans, établi en France depuis une trentaine d’années, a péri noyé mercredi matin à Pointe-aux-Canonniers. Cet amoureux de plongée était sous l’eau quand il s’est retrouvé en difficulté. Ses funérailles ont eu lieu vendredi après-midi. « La plongée était toute sa vie », dit son frère. À chaque fois qu’il venait à Maurice, Martial ne manquait jamais une occasion pour faire de la plongée. Il était de retour dans l’île depuis le 28 décembre. Cet ancien électricien en a profité pour s’adonner à sa passion, ignorant que la sortie en mer de mercredi lui serait fatale.