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27 décès la semaine dernière - Soobaraj Sok Appadu : «Il ne faut pas prendre l’Omicron à la légère»

Une personne qui a été infectée par le variant Delta, puis par l’Omicron, peut développer des complications, selon le Dr Sok Appadu.

La Covid-19 continue à faire des victimes, quel que soit l’âge. En effet, pas moins de 27 personnes ont perdu la vie la semaine dernière.

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Selon le Communicable Disease Cluster (CDS) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), même ceux qui ont fait la « booster dose » contre la Covid-19 doivent prendre des précautions, car nul n’est à l’abri du virus. C’est ce qu’explique le Dr Soobaraj Sok Appadu, National Covid-19 Coordinator.

Il recommande que le variant Omicron ne soit pas pris à la légère, car il peut aussi causer des décès en cas de détérioration au niveau pulmonaire. « Une personne qui a été infectée par le variant Delta et par la suite par l’Omicron, a plus de risques de développer des complications et ainsi voir ses capacités pulmonaires affaiblir. Ce qui peut entraîner des problèmes respiratoires », explique-t-il.  

Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef de service du département médico-légal, fait remarquer que le variant Delta est encore présent à Maurice et que certaines personnes en sont encore infectées. Il ajoute également que même si le vaccin offre un certain niveau de protection, certains n’ont sans doute pas suffisamment d’anticorps pour combattre le virus à 100 %. « Tout le monde a un degré d’immunité pour combattre les virus. Le vaccin anti-Covid-19 est un plus. Il crée une mémoire dans l’organisme pour combattre un virus qui n’existait pas avant. La prise de certains médicaments n’est pas suffisante », lance-t-il.

Selon lui, si la résistance est basse chez un individu, il n’aura pas assez d’anticorps pour combattre n’importe quelle « agression ». Il cite en exemple ceux qui ont la grippe régulièrement et ce, même en été. Pour lui, c’est un signe d’un système immunitaire faible.

C’est pour cela que la vaccination et la « booster dose » sont encouragées, souligne le Dr Sok Appadu. Pour lui, aussi longtemps que le pays n’aura pas atteint une bonne couverture vaccinale, il sera difficile d’enlever certaines restrictions, comme c’est actuellement le cas dans certains pays européens. Le Dr Gungadin abonde dans le même sens. Il ajoute que d’ici là, il faut s’habituer à porter le masque sanitaire et respecter les mesures barrières.

Le Dr Sok Appadu ajoute que des cas de décès peuvent survenir si une personne a fait son vaccin depuis plus de six mois. Ce qui équivaut à ne plus être immunisé, fait remarquer notre interlocuteur. C’est pour cela que la dose de rappel est recommandée afin d’être « fully vaccinated ». Or, il y a encore de nombreux jeunes qui ne sont pas encore vaccinés, selon le Dr Sok Appadu. Il en est de même pour certaines personnes âgées et qui souffrent de comorbidités. Ce qui les rend hautement à risque en cas d’infection avec le virus de la Covid-19.

Et parmi ceux qui sont les plus à risque, il y a aussi les asthmatiques. Ces derniers peuvent rapidement développer des complications de santé en cas d’infection avec le variant Omicron, explique-t-il. « Les deux vaccins proposés pour l’immunisation et la dose de rappel, soit Moderna et Pfizer, sont des ARN messagers très efficaces et prennent effet rapidement », poursuit notre interlocuteur.

En outre, si une partie de la population n’est pas vaccinée, cela peut engendrer l’émergence de variants. Faudra-t-il, de ce fait, procéder à un renouvellement de la vaccination chaque quatre à six mois ? « Seul le temps nous le dira », fait remarquer le Dr Appadu.

Mesures barrières

Est-ce que le variant Omicron touche aussi bien les enfants que les adultes ? « Pas forcément », indique le Dr Soobaraj Sok Appadu. Selon lui, n’importe quel virus peut infecter les enfants. Pour lui, s’il y a eu moins d’enfants infectés par le variant Delta, c’est parce qu’il n’y avait pas d’école à ce moment-là. Cependant, les circonstances ont voulu que quand ils ont repris le chemin de l’école, il y a eu l’émergence du variant Omicron. D’où les nombreux cas de transmission dans les établissements scolaires, soutient-il.

Selon lui, il est difficile à ce stade de dire si les enfants sont un groupe à haut risque par rapport au variant Delta ou Omicron. C’est la raison pour laquelle ceux qui sont infectés doivent scrupuleusement observer les gestes barrières, même à la maison.

Traitements antiviraux là où c’est nécessaire

« Dans certains cas, il faudrait peut-être songer à donner des traitements antiviraux aux moins de 18 ans ». Tels sont les propos d’une pédiatre qui n’a pas souhaité être citée. Commentant le décès de Meevin Veerapin, elle fait ressortir que dans 99 % des cas, les enfants ont des symptômes mineurs en cas d’infection à la Covid-19. Les autres peuvent malheureusement développer des complications, telles une pneumonie sévère. Cela, même s’ils sont vaccinés.

La pneumonie peut être causée par une infection virale ou bactérienne et ainsi provoquer des difficultés respiratoires (saturation en oxygène). Ce qui peut entraîner le décès du patient s’il n’est pas pris en charge rapidement. Certaines maladies peuvent être opportunistes également, dit-elle. À ce propos, le Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal, est d’avis que la population devrait être sensibilisée sur la surveillance du taux d’oxygène dans le sang. Cela, à travers l’oxymètre.

Selon la pédiatre, le ministère devrait mener une étude pour mieux comprendre les circonstances de chaque décès lié à la Covid-19. Cela, pour améliorer la prise en charge des patients à l’avenir. « Ce serait intéressant de pouvoir examiner le dossier de chaque patient. Cela, en prenant en considération son âge, genre, profil social, s’il était vacciné et s’il souffrait de comorbidités », explique-t-elle.

Notre interlocutrice souligne que chaque infection de la Covid-19 ne doit pas être prise à la légère, peu importe l’âge. « Il faut pouvoir déterminer rapidement à qui donner des médicaments ou des antibiotiques et qui sont ceux qui nécessitent une hospitalisation immédiate », avance-t-elle.

Ces jeunes décédés de la Covid-19

Une enquête est en cours afin de déterminer les circonstances du décès de Meevin Veerapin. Âgé de 15 ans, il est mort le samedi 26 février. Doublement immunisé avec le vaccin Pfizer, il a succombé d’une pneumonie, selon les conclusions de l’autopsie. Habitant Piton, il était élève au Universal College à Rivière-du-Rempart. Il ne souffrait d’aucune comorbidité, selon ses proches.

Avant lui, il y a eu le cas de Mohamed Jibran Chataroo, qui est, lui, décédé au New ENT Hospital, le matin du samedi 12 février 2022. Il était positif à la Covid-19. Habitant Plaine-Verte, il fréquentait le Sir Abdool Razack Mohammed State Secondary School à Port-Louis. Il était, lui aussi, doublement vacciné avec le sérum Pfizer. Il a succombé d’un anévrisme.

Parmi les autres cas de décès, il y a aussi celui de la petite Keira, 15 mois, qui est morte le 8 septembre de l’année dernière, alors qu’elle était en traitement à l’hôpital.

 

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