« On m’a arraché ma fille pendant plusieurs heures, avant de constater que les allégations d’attouchements sexuels sur sa personne étaient fausses ». C’est le calvaire qu’aurait subi une mère de famille qui a vécu une terrible journée d’angoisse, menacée par la Child Development Unit (CDU) de perdre la garde de son enfant après que les responsables d’une crèche ont avancé que la petite aurait subi des attouchements sexuels. Le dénouement est intervenu 24 heures plus tard…
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Larmes, cris, douleurs commencent à diminuer pour laisser place à l’envie de se battre. Les faits se sont déroulés le lundi 18 mars vers 13h25. C’est alors que B.L. qui travaille à domicile, reçoit un coup de fil de la Child Development Unit (CDU) lui demandant de venir immédiatement à la crèche.
Dans tous ses états, craignant le pire, la mère s’y rend, priant que rien ne soit arrivé à son bébé.
Une fois sur place, elle tombe des nues en apprenant de la bouche de l’officier : « Les enseignantes ainsi que la direction ont examiné votre fille. Nous avons remarqué qu’il y avait des poils (première version et la deuxième, c’était des cheveux) dans sa couche; que ses parties génitales étaient trop ouvertes pour son âge » et également lorsqu’ils l’ont changée, ma fille aurait dit, je cite : « Ne touche pas, boubou. »
«J’étais devenue une criminelle, je ne pouvais l’approcher»
La mère avance d’emblée que sa fille ne sait pas dire : « Ne touche pas » à son âge. « Elle ne dit que ‘Mama, maman ». Alléguant que la petite avait été victime d’attouchements sexuels, tout d’un coup, tous ses proches se retrouvent accusés de cet acte odieux. « Ces personnes accusaient mon compagnon, mes frères ainsi que mon neveu de 12 ans d’avoir eu des relations sexuelles avec ma fille. » La mère, en colère, les défend avec véhémence. C’est alors que l’officier de la CDU menace de lui prendre son enfant. « Elle m’a dit qu’elle allait prendre ma fille. Elle a ajouté que je devais coopérer pour éviter le pire. Comme je n’avais rien à craindre, j’ai accepté de les suivre à l’hôpital. Cependant, dès que nous sommes arrivés, la dame de la CDU a remis l’enfant aux infirmières et moi, j’étais devenue une criminelle, je ne pouvais rien dire ni faire. C’était uniquement les dires de la CDU qui comptaient. Il était 15 h 30. L’officier est rentrée chez elle, elle n’a même pas attendu que le médecin examine l’enfant ou même de me donner le formulaire 58 à remplir, chose qui devrait être faite par la CDU avant de s’en aller », peste la mère.
« L’examen se passe sans anicroche et les médecins confirment : l’enfant se porte bien et il n’y a pas eu d’abus sexuels sur sa personne. Malgré cela, je n’avais pas le droit de l’approcher. Je suis allée au fond d’une salle sans avoir aucun contact avec elle. Je la voyais à travers une vitre. Ma fille pleurait tellement que les infirmières m’ont autorisée à rester avec elle pour dormir ».
« J’étais soulagée de pouvoir être avec elle, la consoler et la rassurer. Elle était traumatisée, elle avait peur et ne comprenait pas ce qui se passait. Les infirmières se sont montrées compréhensives, sinon ma fille aurait passé la nuit seule. » En effet, du côté de la CDU, aucun officier ne reste sur place avec les enfants qu’elle envoie à l’hôpital.
La mère : «De quel droit a-t-on examiné ma fille à la crèche ?»
Toute la journée de mardi, la mère a dû se battre contre la CDU, les officiers de police, les nurses… pour reprendre sa fille. « On ne cessait de me donner diverses versions. On affirmait que la CDU avait agi après qu’une inspectrice soit venue pour l’examiner et c’est elle qui a appelé la CDU. Moi je veux savoir qui a examiné ma fille et de quel droit ? Et si pendant qu’elle l’examinait elle lui avait fait mal ? En tout cas, au niveau de la CDU, il y a eu pas moins de 20 versions. J’ai aussi appris que la directrice de l’école avait consigné une déposition pour agression sexuelle au poste de police de Vacoas et que le cas a été référé au poste de Quatre-Bornes avant de renvoyer le dossier au poste de Vacoas. Au final, personne ne veut assumer ce qui s’était passé. Ils se renvoyaient tous la balle ».
Ce n’est que bien plus tard qu’un caporal du poste de police de Quatre-Bornes informera la mère qu’elle peut partir avec son enfant. Nul ne lui donnera de plus amples informations, ni ne lui présentera des excuses.
Son indignation est palpable. La mère ne compte pas rester les bras croisés. « Je ne peux vous expliquer ce que j’ai pu ressentir. J’allais perdre ma fille, je n’arrive pas à imaginer ce qui aurait pu se passer si elle avait été placée dans un shelter. C’est horrible de faire vivre un tel calvaire aux parents. Je ne pourrai jamais oublier cet événement. Mon enfant est avec moi à la maison et elle va mal ».
La mère a consigné une déposition à la police contre la directrice de la crèche, mais aussi contre les officiers de la CDU. Elle a alerté toutes les autorités concernées par cette affaire et se rendra au bureau de l’Ombudsperson for Children ce jeudi. Elle a enfin alerté l’opinion publique en racontant sa mésaventure sur Facebook, ce qui a suscité l’indignation de nombreux internautes.
CDU : l’intérêt de l’enfant avant
Sollicité pour une réaction, un officier de la CDU avance qu’ils agissent dans le meilleur intérêt de l’enfant. Quand un cas d’abus sexuel est rapporté, ils doivent agir dans l’urgence et ne pas prendre les déclarations à la légère.
Du côté des responsables de la crèche, nous avons appelé pour obtenir la version de la directrice, cette dernière a demandé de la rappeler, mais par la suite nos appels sont restés vains.
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