
L’intestin est devenu une valise. Et l’aéroport de Plaisance, une douane à haut risque. En cinq jours, trois ressortissants étrangers ont servi de conteneurs à 207 boulettes d’héroïne évaluées à Rs 34 millions. Trois mules. Trois échecs cuisants pour les trafiquants. Trois victoires techniques pour les limiers de l’aéroport. Les agents de la Customs Anti-Narcotics Section (CANS) de la Mauritius Revenue Authority et les policiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit ont mis à mal une série de livraisons internes. Au sens propre.
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Itinéraire confus
Le 16 juillet, Jorge Valdir Pontes De Barros a débarqué à Maurice après un itinéraire confus. Le 9 juillet, ce maçon de portugais de 37 ans a quitté Madrid, en Espagne, pour se rendre à Punta Cana, en République dominicaine. Le 14 juillet, il est retourné à Madrid. Le lendemain, il a quitté l’Espagne. Le 16 juillet dernier, il a atterri à l’aéroport de Plaisance.
À sa descente d’avion, il a récupéré ses valises. Il a quitté l’enceinte aéroportuaire sous les yeux des agents des stups, qui s’attèle à un exercice de profilage en vue de détecter les comportements suspects et louches des passagers.
À sa sortie du terminal, son comportement a intrigué. Les agents de la CANS l’ont soumis à un interrogatoire. Il a déclaré vouloir séjourner dans une villa située à Flic-en-Flac. Aucun objet illicite n’est détecté dans ses valises, hormis la somme de Rs 26 000 en kwanzas (monnaie de l’Angola), 10 euros et 20 dollars.
Pressé de questions sur le réel motif de sa visite à Maurice, il a fourni des explications qui n’ont guère satisfait les agents. Dès lors, le passager a été soumis à un contrôle plus rigoureux. Le scanneur corporel auquel il a été soumis a révélé la présence de corps étrangers. Jorge Valdir Pontes De Barros a immédiatement été transféré à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle. Durant son hospitalisation, il a expulsé un total de huit boulettes d’héroïne pesant 87 grammes.
Cette drogue aurait rapporté Rs 1,3 million au commanditaire. Le mardi 22 juillet 2025, le Portugais a obtenu son autorisation de sortie de l’hôpital. Il a été présenté devant le tribunal de Mahébourg, où elle fait l’objet d’une accusation provisoire d’importation d’héroïne. Il a été reconduit en cellule policière.
Aucun contact local identifié
Quatre jours plus tôt, le 12 juillet, Petrus Juhannes Geldenhuys, 65 ans, est arrivé à l’aéroport de Plaisance. À peine débarqué, ce Sud-Africain de 65 ans a été soumis à un contrôle dès sa descente d’avion. Il transportait 125 boulettes d’héroïne dans son estomac. Il les a expulsées peu après son arrestation. La valeur marchande de cette drogue est estimée à Rs 16 millions.
Le 15 juillet, une ressortissante zambienne de 44 ans est tombée, à son tour, dans les filets de la CANS et de l’Adsu. Cleopatria Phiri, une ouvrière agricole, est arrivée à l’aéroport avec 74 boulettes d’héroïne pesant au total 113,44 grammes. Elle les a expulsées. La drogue est évaluée à Rs 17 millions.
Ces trois affaires ont un point en commun : aucun contact local n’a été identifié à ce stade. Les enquêtes de l’Adsu suivent leur cours.

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