2015 tire sa révérence. L’heure est donc au bilan. Entre faits-divers, événements politiques et autres chamboulements économiques, l’année a été très animée. Comme pour toute chose, il y a eu du bon et du mauvais… Analyse de la situation avec des obversateurs.
Le temps file et une nouvelle année se profile déjà ! L’année 2015 a été riche en événements et en rebondissements. Elle a d’ailleurs débuté avec un nouveau gouvernement à la tête du pays, suivi d’un projet de réforme dans le système éducatif ou encore l’investiture de la première femme présidente de la République de Maurice, Ameenah Gurib-Fakim. N’oublions pas aussi Jane Constance qui été primée à l’émission de télévision française de télé-crochet musical, The Voice Kids 2.
Toutefois, il y a aussi eu divers événements qui sont venus noircir ce tableau. On se souvient encore de la maison de l’horreur à Mont-Roches, où un couple avait séquestré ses deux fils, Yovam et Kevin. L’année a également été marquée par le suicide de deux élèves du Queen Elizabeth College ; un cas de bullying dans un collège d’État ou encore par une vidéo intitulée « Flic en délires ». La hausse de la consommation de drogues synthétiques a aussi retenu l’attention durant 2015, où plusieurs jeunes ont fini aux urgences.
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perdure.<
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Et plus récemment, c’est tout un peuple qui a été choqué par le viol d’une mère par son propre fils. Une dégradation des mœurs qui pousse beaucoup à la réflexion. Pavi Ramhota, sociologue, insiste sur le fait que les institutions doivent s’unir pour une meilleure société.
« Toutes les institutions doivent rassembler leurs forces pour faire avancer la société. Il n’est plus question que chacun s’occupe de ses propres affaires. Nous avons le pouvoir de changer la société », lance-t-il.
perdure.<
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Prôner la méritocratie
Pour faire progresser la société, poursuit Pavi Ramhota, la méritocratie devrait être de mise. « On demande aux boursiers de revenir au pays après leurs études, mais s’il n’y a pas de méritocratie, surtout dans le monde du travail, ils ne seront pas intéressés à revenir. Aussi, compte tenu du taux de chômage parmi les diplômés », martèle notre interlocuteur, qui fait aussi le procès des familles mauriciennes. « Très peu de familles se réunissent autour d’un repas de nos jours. C’est quelque chose qu’il faut faire tous les jours. C’est le moment où tous les membres de la famille peuvent parler, discuter et ainsi se rapprocher. Aujourd’hui, les Smartphones et autres tablettes tactiles ont pris le dessus sur ces moments que nous devrions privilégier. Les parents doivent prendre leurs responsabilités et ils doivent plus que jamais encadrer leurs enfants », ajoute le sociologue. Il n’y a pas que du mauvais, rétorque Jonathan Ravat, responsable de communication au Conseil des religions. « Pour faire un bilan de l’année, il faut s’attarder sur deux points : la société et le pays en lui-même. Ce dernier est toujours en voie de développement, de progrès. Beaucoup de secteurs progressent. C’est indéniable. Il y a des nouveautés tant sur le plan technologique qu’infrastructurel. Il y a aussi l’émergence de nouveaux secteurs et, en parallèle, la consolidation de ceux existants », fait ressortir notre interlocuteur.Société en construction
Pour ce qui est de la société mauricienne, Jonathan Ravat soutient qu’il faut toujours être optimiste. « Le constat que j’ai pu dresser de la société au cours de l’année 2015 me fait dire que nous vivons dans une société qui est toujours en construction. Petit à petit, le peuple mauricien s’unit pour le progrès du pays. Nous devons arrêter de nous attarder sur les scénarios catastrophes, de nous dire tout le temps que tout va mal et que tout est noir dans le pays », argue le responsable de communication. Quand on regarde la population dans son ensemble, ajoute-t-il, que ce soit ceux qui vivent dans les villes ou dans les villages, « il est indéniable que nous sommes un peuple qui avance en parallèle avec le développement que connaît le monde. Les parents assurent l’avenir de leurs enfants, leur confort matériel, le progrès dans leur carrière. Tout le monde, indistinctement de leur origine, leur religion, leur culture, apporte sa pierre à la construction du « mauricianisme ». Jonathan Ravat énumère les défis qui attendent d’être relevés pour que 2016 soit meilleure que 2015. « Il y a avant tout la question du chômage qui reste un défi majeur pour l’avenir du pays, surtout chez les diplômés. Il y a aussi la pauvreté absolue qu’il faut réduire. Un autre combat est celui contre la toxicomanie, compte tenu aussi du fait que le secteur de la santé a connu pas mal de tensions cette année », avance-t-il. Mais ce n’est pas tout, indique-t-il. « Il y a aussi le droit des minorités, des migrants. Certains travailleurs viennent travailler ici, mais leurs droits sont bafoués, au point où leur dignité est menacée. Il faut aussi améliorer les services publics. L’accès à l’ère numérique pour tous – surtout pour les plus démunis – est un autre défi. Sans oublier l’écologie et le changement climatique. Maurice va devoir continuer à investir dans ce secteur pour assurer un meilleur avenir à nos enfants », conclut Jonathan Ravat.Faizal Jeeroburkhan, observateur: « Nous vivons dans une société sans repère »
[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1][[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5565","attributes":{"class":"media-image wp-image-9057","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"350","height":"513","alt":"Faizal Jeerooburkhan"}}]] Faizal Jeerooburkhan, pédagogue
Il ne passe pas par quatre chemins pour faire le bilan de 2015. Pour Faizal Jeeroburkhan, observateur de la société mauricienne, c’était une année « déboussolée ».
« Nous vivons dans une société sans repère, instable. Il faut aussi dire que nous n’avons pas eu de bons «role models», que ce soit à la tête du pays ou des institutions. C’est aussi une société victime de la surconsommation. Nous voulons tout vite et sans effort. On fait aussi beaucoup de gaspillage. Ainsi, nous avons développé l’amour pour les jeux de hasard. Nous avons aussi développé une mentalité de «rodeur-boutes» et consommons au-dessus de nos moyens. C’est pourquoi les familles sont très endettées et les gens n’épargnent plus. En surconsommant, nous détruisons l’environnement sur notre passage ».
Faizal Jeeroburkhan affirme aussi que notre société perd de ses valeurs. « Dans le temps, l’effort, la discipline, l’honnêteté, la patience ou la persévérance, entre autres, jouaient beaucoup sur notre comportement. Aujourd’hui, malheureusement nous avons perdu tout cela », ajoute notre interlocuteur, qui ajoute que nous sommes une société à plusieurs vitesses. « Il y a l’exclusion, la pauvreté, et l’écart entre les riches et les pauvres continue de s’agrandir. Ce qui fait que cela amène dans son sillage beaucoup de problèmes sur le plan social ».
Ce qui fait de notre société, une victime « d’une économie capitaliste débridée » alors que les pauvres s’appauvrissent et les riches s’enrichissent ». Pour finir, Faizal Jeerooburkhan affirme aussi que les problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie ne sont pas abordés comme il se doit et que notre système éducatif ne met pas assez d’accent sur les valeurs humaines et citoyennes.
Rétrospectives
[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Monde du travail
- Le ministre du Travail a eu du pain sur la planche avec les licenciements dans le sillage de l’affaire BAI. Les Special Administrators de la BAI s’appuient sur l’Insolvency Act pour justifier ces licenciements. Soodesh Callichurn a tenté d’apaiser la crise. Il a multiplié les rencontres avec les Special administrators de la BAI.
- Le monde du travail a été en deuil cette année avec le décès de Gérard Baya, employé d’Alteo Milling, en octobre dernier. Après avoir été amputé de ses jambes, il décède après 10 jours passés en soins intensifs.
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Faits divers
- L’on se souvient aussi de la maison de l’horreur à Mont-Roches. Satiaven et Batmavadee Teeroovengadum sont accusés d’avoir séquestré leurs deux fils, Yovam et Kevin. Après une descente des autorités à leur domicile, le 1er avril, les deux jeunes hommes ont été admis à l’hôpital Brown-Séquard.
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- Le suicide de deux élèves du Queen Elizabeth College – en un mois d’intervalle – plonge le pays dans un vif émoi. Plus précisément aux mois d’avril et de mai.
- La bousculade à Mina lors du grand pèlerinage à La Mecque a aussi marqué les esprits. C’était au mois de septembre. Cinq Mauriciens y ont perdu la vie.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5568","attributes":{"class":"media-image wp-image-11707 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"La bousculade \u00e0 Mina"}}]] La bousculade meurtrière à la Mecque a fait cinq victimes mauriciennes
- Autre réalité qui a touché la société mauricienne en 2015 : la propagation des drogues synthétiques, surtout chez les collégiens. Dans le même registre, en août, Anil Gayan annonce que la méthadone sera remplacée par le suboxone. Une nouvelle qui ne plaît pas aux organisations non gouvernementales.
- 2015 se clôt sur une triste note avec le terrible accident de la route à Beaux-Songes où six jeunes ont été tués, le lundi 21 décembre. Le tout-terrain des victimes a été percuté de plein fouet par un autobus de la CNT. Ces jeunes – neuf au total – revenaient d’une soirée dans un pub de Flic-en-Flac. Les trois autres occupants du tout-terrain ont été blessés, ainsi que le chauffeur de l’autobus.
Dans nos écoles
- Une adolescente fréquentant un collège d’état est tabassée par ses amies. La scène est filmée et le clip largement diffusé sur la toile. Selon elle, l’origine de cette bagarre serait une histoire de cœur.
- Autre cas de bullying qui a retenu l’attention concerne celui d’une fillette de 8 ans qui va à l’école avec l’inscription voleuse écrite sur le front par son oncle.
- 2015 a aussi vu l’annonce de l’introduction du 9-year Schooling. Le National Curriculum Framework a été approuvé par le Cabinet.
Insolite
- La vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux – intitulée « Flic en Délire » aura fait couler beaucoup d’encre cette année. On y voit des policiers qui font du « Belly Dancing » dans un poste de police, avec gyrophares faisant fonction de «spot lights». Ces policiers ont soutenu avoir fait la fête afin de booster le moral d’un collègue déprimé.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5569","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-11709","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Belly Dancing"}}]] Séance de Belly Dancing au poste de police de Quartier-Militaire, au mois d’août. Le clip diffusé sur le net, deux mois plus tard, suscitera de l’embarras aux Casernes centrales.
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