La jeune Shivni Ramchurn s’impose comme une jeune plume remarquée. Du confinement à ses premières distinctions internationales, elle a trouvé dans l’écriture un refuge et une vocation.
«L’écriture est devenue mon refuge. » Shivni Ramchurn a 14 ans et cette phrase n’a rien d’une formule toute faite. Durant le confinement, la jeune fille cherchait « un moyen sain pour exprimer [ses] émotions et donner du sens à ce qui se passait autour [d’elle] ». Elle a trouvé les mots. Et avec eux, une vocation qui s’est imposée comme « une part essentielle de [son] identité ».
Depuis, les récompenses s’accumulent. Un Gold Award à The Queen’s Commonwealth Essay Competition à 11 ans seulement en 2022, puis deux Silver Awards en 2023 et cette année. Une trajectoire fulgurante pour une adolescente qui a transformé un passe-temps en art de vivre.
Pas de classe bondée, pas de cour de récréation. Shivni suit les cours d’une école anglaise à distance, un choix qui pourrait sembler isolant mais qui, pour elle, représente une « liberté précieuse ». « L’apprentissage à distance me convient parfaitement. » Elle progresse à son rythme tout en approfondissant « les matières qui [la] passionnent ». « Cela m’a permis de développer autonomie et discipline », explique-t-elle.
Derrière cette organisation millimétrée – des « horaires précis » pour les cours en ligne, les après-midis réservés à la création – se dessine un portrait plus nuancé : celui d’une jeune fille qui a appris à composer avec « la liberté et la responsabilité » du homeschooling. « Cela m’a appris à trouver un équilibre entre études et créativité. » Entre deux sessions d’écriture, elle s’accorde des pauses simples : tennis, natation, art. « J’aime aussi passer du temps avec mon chien. »
Tout commence à l’école primaire. Un enseignant repère son talent et l’encourage à tenter sa chance dans un concours d’écriture. Premier essai, premier Gold Award. « J’étais à la fois surprise et extrêmement fière », se souvient-elle. « Ce prix m’a donné confiance en moi. » Une confiance qui ne se démentira pas : chaque concours devient une occasion pour elle de se dépasser et d’explorer de nouvelles idées. Les Silver Awards qui suivent sont autant de confirmations que « [ses] efforts et [sa] créativité sont reconnus ».
Le texte sur la marée noire du Wakashio, qui lui a valu le Gold Award, reste une étape décisive. « C’était la première fois que j’osais mêler humour et esprit dans un sujet sérieux. » Ce jour-là, Shivni découvre sa signature : la capacité à aborder la gravité avec légèreté, à faire coexister le tragique et l’espièglerie. « Chaque idée s’imbriquait naturellement », dit-elle, comme si l’écriture n’était qu’une affaire d’évidence.
Ce qui fascine Shivni ? « Les émotions, les relations humaines et les petites nuances de la vie quotidienne », dans lesquelles elle glisse « une touche d’humour ou de réflexion ». L’expression de soi, le développement personnel, l’observation du comportement humain : autant de territoires qu’elle explore avec une réelle curiosité.
Maurice n’est pas qu’un décor de carte postale. « L’île offre un cadre paisible qui stimule ma créativité », explique-t-elle. Les paysages, la nature, la diversité culturelle imprègnent son imaginaire. Et quand elle voyage, c’est pour « élargir [son] imagination et enrichir [ses] histoires ».
Ses sources d’inspiration ? Emma Carroll, Katherine Rundell, Jane Austen. Mais surtout L. M. Montgomery, l’auteure d’Anne… La Maison aux pignons verts, qui sait « mêler imagination, humour et émotion ». Ce cocktail-là, Shivni rêve de le reproduire dans ses propres textes.
Écrire pour un concours n’a rien d’une promenade de santé. « Le plus difficile, c’est de trouver une idée originale », reconnaît Shivni, surtout lorsqu’un thème est imposé. Puis vient le temps du polissage obsessionnel : « Je relis mon texte plusieurs fois et je le retravaille pour qu’il soit clair et captivant. » Elle sollicite aussi des regards extérieurs, convaincue qu’« un regard neuf apporte toujours des idées précieuses ».
Publier un livre ? « Oui, c’est un rêve qui me tient à cœur ». Une histoire « inspirante et drôle », porteuse d’« un message positif », qui encouragerait les lecteurs « à croire en leurs propres capacités ». En attendant, Shivni envisage la médecine ou les sciences biologiques, sans exclure le journalisme médical – ce pont idéal entre sa curiosité scientifique et sa passion de l’écriture.
Mais quoi qu’il advienne, la promesse est là, ferme : « L’écriture restera toujours une part essentielle de ma vie. »
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