12 heures d’attente pour rien à l’aéroport de plaisance : les passagers du vol MK748 en colère

Air Mauritius s’est attirée les foudres des passagers du vol MK748 à destination de Mumbai. Leur avion, qui devait décoller vendredi à 17 h 30, était toujours sur le point de prendre son envol à 23 heures. Il est finalement resté cloué au sol. Le vol a été reporté à samedi soir. Des clients de la compagnie aérienne nationale disent avoir vécu un cauchemar.

Que s’est-il passé avec le vol MK748 d’Air Mauritius à destination de Mumbai ? Pourquoi le décollage, prévu vendredi à 17 h 30, a-t-il été repoussé à
plusieurs reprises avant d’être annulé à 23 heures, alors que les passagers venaient enfin d’embarquer ? Notre insistance auprès de la compagnie aérienne pour avoir des réponses à ces questions est restée vaine. On sait seulement que le vol a été reprogrammé samedi, à 23 heures.

Les passagers n’ont pas obtenu plus d’explications malgré les désagréments subis, dont une attente de 12 heures à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam pour la plupart d’entre eux. « Je suis arrivé à l’aéroport avec trois heures d’avance pour les formalités, c’est à dire vendredi vers 14 heures.

Samedi à 2 heures du matin, j’y étais encore », explique Raj, très remonté. « Notre vol a été décalé quatre fois entre 17 h 30 et 23 heures. Pendant tout ce temps, on nous a laissés dans le flou. Nous avons fini par embarquer mais alors que l’avion allait décoller, il y a eu un ‘blackout’. J’ai entendu dire que c’était à cause d’une fuite », raconte cet habitant de Quatre-Bornes.

Par ailleurs, il soutient qu’une certaine clientèle a bénéficié d’un traitement de faveur. « Ceux qui étaient en classe affaires ont pu descendre de l’appareil tandis que ceux de la classe économique ont dû patienter en dînant dans l’avion. Quand j’ai voulu sortir, on m’en a empêché. Ça sentait le brûlé dans l’avion. On suffoquait et les nerfs étaient à vif. La police a dû intervenir pour calmer les choses. »

Antish, 33 ans, qualifie lui aussi cette soirée de « cauchemardesque ». « À deux secondes du décollage, l’avion s’est éteint. J’étais tétanisé. J’imaginais tous les scénarios possibles. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qui se serait passé si ce problème technique s’était produit pendant que nous étions dans les airs. » Au-delà du retard, cet habitant de Highlands se plaint surtout de la gestion de la situation par Air Mauritius. « Des soucis techniques peuvent survenir mais la moindre des choses, c’est d’avoir un service clientèle irréprochable. C’était loin d’être le cas. On poirautait depuis des heures. À 20 h 30, j’ai demandé si nous pouvions avoir quelque chose à manger. Le personnel était très impoli. Finalement, on
nous a donné des sandwichs au fromage. Comme je suis allergique au fromage, je l’ai signalé et j’ai eu droit à un sandwich périmé à la place. Même chose vers 22 heures. Étant sous antibiotiques, je devais me nourrir. Le ton a commencé à monter et cinq policiers sont arrivés pour apporter un paquet de biscuits. Vaut mieux en rire ! »

Après l’annulation du vol, Antish s’est rendu chez un ami à Mahébourg. « J’ai quitté l’aéroport vers 1 h 30 du matin. Ce n’est que bien plus tard dans la matinée que la compagnie nous a informés de la reprogrammation du vol le samedi soir », précise-t-il. Raj, comme d’autres passagers, ont été logés à l’hôtel par Air Mauritius jusqu’à leur départ.

Les deux hommes soulignent que cet incident a pour eux des implications financières. « Toutes mes réservations ont été décalées. C’est d’autant plus difficile à digérer que ce n’est pas évident de planifier un voyage après les conséquences de la pandémie de Covid-19 », dit Antish.

Si le jeune homme s’est contenté de faire part de son mécontentement dans un email envoyé à la compagnie aérienne, Raj, lui, ne compte pas en rester là. « J’ai perdu ma réservation pour le voyage en train en Inde, qui m’a coûtée 100 dollars, ainsi que la nuit d’hôtel à Mumbai que j’avais payée d’avance. Je ne voyagerai plus jamais avec Air Mauritius. J’envisage même de saisir la justice pour réclamer des dommages. »