103e anniversaire de la naissance de Lady Sushil Ramgoolam - Sunita Ramgoolam : «Maman serait fière de Navin»

Lady Sushil Ramgoolam, épouse de SSR, est commémorée chaque 2 octobre par sa famille, qui revient sur son rôle discret mais structurant.

Chaque 2 octobre, la famille Ramgoolam se retrouve pour célébrer la naissance de Lady Sushil. Pour certains, elle reste la compagne discrète de Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), considéré comme le père de la nation. Pour ses enfants, et notamment Sunita, elle était avant tout une mère attentive, un repère et une source de valeurs qui façonnent encore leurs vies.

« Ma mère était une véritable école de vie. Elle nous a appris la simplicité, l’amour, le respect et surtout le sens du devoir. Elle a été un modèle de femme et de mère. Aujourd’hui encore, chaque geste, chaque mot qu’elle nous a transmis résonne dans nos vies », confie Sunita.

Née en 1922 à Saint-Aubin, à Rivière-des-Anguilles, Lady Sushil grandit dans un environnement modeste. Plus tard, elle s’installe à Souillac, où elle développe ce caractère posé qui la définira toute sa vie. Derrière l’image publique, elle reste centrée sur sa famille, veillant à ce que ses enfants grandissent dans un cadre structuré et affectueux.

Chaque matin, elle préparait les enfants avant l’école, vérifiant cartables, uniformes et glissant parfois un petit mot d’encouragement. « Elle voulait que nous commencions nos journées dans la sérénité et la confiance. Maman savait que ces moments simples forgent le caractère d’un enfant », se souvient Sunita. Les après-midi étaient rythmés par les devoirs, les discussions et les échanges autour des progrès de chacun. Lady Sushil savait récompenser les efforts tout en rappelant l’importance du respect et de la persévérance.

Force silencieuse

Passionnée de couture, elle confectionnait des vêtements pour Sunita et cultivait des fleurs dans son jardin, gestes qui reflétaient sa patience et sa sensibilité. La cuisine occupait également une place centrale : elle préparait des plats pour rassembler la famille, transmettre le goût et la chaleur de l’île. Même lorsque ses enfants étaient à l’étranger, elle continuait à préparer des spécialités comme le « shook puri », pour que la culture de l’île reste vivante dans leurs souvenirs.

Aux côtés de SSR, elle s’impose comme une épouse attentive et un soutien constant. « Maman avait une force silencieuse. Elle savait écouter, conseiller avec douceur, et toujours encourager papa à aller de l’avant. Elle comprenait la charge immense de sa mission et se tenait à ses côtés sans jamais faillir », raconte Sunita.

Lady Sushil aimait profondément les animaux et élevait ses enfants dans le respect de toute vie. « Elle nous a appris à respecter toutes les formes de vie. Pour elle, prendre soin des animaux, c’était aussi développer la compassion et l’empathie. J’ai grandi en comprenant que l’amour ne connaît pas de frontières, et que même les plus petits êtres méritent notre respect », ajoute Sunita. 

Elle encourageait également l’entraide et le sens de la justice, incitant ses enfants à observer et à agir face aux difficultés. « Elle disait souvent que la vraie richesse ne se mesure pas à ce que l’on possède, mais à ce que l’on donne. C’est une phrase que je garde précieusement en moi. »

Parmi ses enfants, Navin Ramgoolam a suivi une carrière politique. « Navin et maman partageaient beaucoup d’affection. Elle le comprenait, et il trouvait en elle une oreille attentive et un cœur rassurant », raconte Sunita. Selon elle, Lady Sushil aurait approuvé l’engagement de Navin envers le pays. « Là où elle est, je suis sûre que maman est fière de Navin. Elle l’a toujours encouragé à être juste, à travailler dur et à garder les pieds sur terre. Elle voyait en lui quelqu’un capable de servir son pays avec le même engagement que papa. Elle serait fière parce que la conviction de Navin est d’aider son pays et de le faire briller à l’international. Mon père a fait la transformation de Maurice, et aujourd’hui, Navin s’attelle à faire de notre île un pays moderne et exemplaire », poursuit Sunita.

Atteinte de problèmes cardiaques et de diabète, Lady Sushil s’éteint peu après ses 60 ans, le 5 janvier 1984. Sa disparition laisse un vide, mais son souvenir continue de guider sa famille. « Ma mère n’a jamais cherché la gloire, elle a simplement voulu aimer et protéger. Et c’est ce qui fait d’elle, à nos yeux, une femme éternelle », conclut Sunita.