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Zouberr Joomaye : «Avec huit défaites consécutives, Paul Bérenger a conduit le MMM à l’abattoir»

Zouberr Joomaye n’est plus membre du MMM mais reste député du no 13 [Rivière-des-Anguilles], annonce-t-il en conférence de presse vendredi après-midi 23 septembre :

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« Je siégerai en indépendant à l’Assemblée nationale. »

Zouberr Joomaye explique que la principale raison ayant motivé son départ est qu’il est « en désaccord total avec le leadership du parti [MMM] et la façon dont le parti est géré ».

« Il n’y a aucun plan de renouvellement et de succession du leader. Il n’y a aucune stratégie de reconquête de l’électorat perdu», déplore Zouberr Joomaye.

Le député du no 13 n’a pas été tendre envers son ancien leader en affirmant que « Paul Bérenger comme leader a un bilan extrêmement catastrophique à la tête du MMM ».

« Avec huit défaites consécutives, Paul Bérenger a conduit le MMM et les militants à l’abattoir », affirme Zouberr Joomaye.

Selon Zouberr Joomaye, « les malheurs du MMM ont commencé à l’élection partielle au no 7 [Piton-Rivière-du-Rempart] en 2003 ».

« Nous avons aussi perdu les législatives de 2005 en alliance avec le MSM, et avec Paul Bérenger comme Premier ministre sortant. En 2008, le MMM a soutenu Ashock Jugnauth lors de l’élection partielle au no 8 [Moka-Quartier-Militaire]. Nous avons été battus. Puis, nous avons perdu les municipales.

« Aux législatives de 2010, nous avons essayé de conclure une alliance à plusieurs reprises. Sans réussite. Nous avons participé à aux législatives en présentant Ashock Jugnauth comme le no 2, alors que le Privy Council avait cassé son élection pour corruption électorale. Nous avions été battus une fois encore.

« En 2012, nous n’avions remporté que deux municipales lors des élections. Aux législatives de 2014, c’était la débâcle. 2015 : le MMM est KO après une défaite de 120-0 aux municipales », souligne Zouberr Joomaye.

Le député du no 13 ajoute « qu’avec un bilan aussi lourd, je pense que c’est normal que je dois remettre en cause la capacité d’un dirigeant à rester comme leader d’un grand parti comme le MMM ».

Zouberr Joomaye révèle que Paul Bérenger « avait convoqué un bureau politique restreint composé de neuf membres à son domicile au lendemain de la défaite aux municipales [de 2015] » :

« Les discussions portaient sur les résultats des [municipales] et l’avenir de Paul Bérenger comme leader [du MMM]. Je lui avais dit de prendre du recul. Mais Paul Bérenger, lors de cette réunion, a très habilement demandé l’opinion des autres membres. Ces derniers lui ont demandé de rester. J’ai respecté cette décision. Mais pour moi, il ne voulait pas démissionner. »

Zouberr Joomaye reproche au bureau politique du MMM, y compris lui-même, d’avoir été « trop complaisant envers le bilan extrêmement négatif de Paul Bérenger comme leader » :

« Nous avons été complaisants envers ses dérives autoritaires et sa façon de réprimer la critique en dénigrant les personnes qui osent penser différemment de lui. »

Zouberr Joomaye affirme que le pays et lui-même souffrent d’une « generation clash » : « Les leaders des grands partis ne sont plus en phase avec la population. Ils vivent dans une autre époque. »

Le membre démissionnaire du MMM dit saluer la décision de sir Anerood Jugnauth, qui a annoncé qu’il ne souhaiterait pas terminer son mandat comme Premier ministre :

« Il n’en peux plus. Il a rempli son contrat avec la nation. Il a décidé de partir. Je pense que cette génération de politiciens, qui appartiennent à l’époque de sir Anerood Jugnauth, doit partir aussi. 

« Paul Bérenger doit partir. Idem pour Navin Ramgoolam. Ils doivent céder la place à une autre génération de politiciens. Le pays a besoin d’une bouffée d’air frais. Le pays a besoin d’une nouvelle génération de politiciens », affirme Zouberr Joomaye.

 

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