« Il ne faut pas voter 'bloc'. Blok pa pou koz pou ou dan Parlman. Bizin reflesi lor sa kandida la avan vote », avait, entre autres, lancé le père Jean-Claude Veder lors d'une réunion de Zezi Vre Zom jeudi dernier. Des propos diversement commentés sur les réseaux sociaux. Si Jocelyn Chan Low est d’avis que de telles paroles, si mal interprétées, peuvent créer une dynamique communale, le père Veder, lui, sur sa page Facebook, dit qu’il ne faut pas les prendre comme une « consigne de vote ».
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Il y a beaucoup d’hypocrisie en ce qu’il s’agit du « vot blok ». Propos de Jocelyn Chan Low. Nous avons sollicité l’avis de l’observateur politique à la suite de l’appel lancé par le père Veder lors d’une réunion le jeudi 24 octobre à Rose-Hill. Selon lui, pour une élection, il faut « voter pour le programme d’un parti ».
« Les candidats n’ont pas de programme personnel ». « Demander de voter bloc peut être perçu comme une consigne communale », dit-il.
Jocely Chan Low rappelle qu’en 2014, un groupe socioculturel avait demandé de voter pour certains candidats : « N’est-ce pas perçu comme une consigne communale ? Cela peut bien être interprété comme une invitation à voter pour un candidat d’une communauté en particulier ».
Nous avons aussi voulu savoir son commentaire sur le « vote panaché ». Jocelyn Chan Low explique : « C’est en quelque sorte rejeter le programme d’un parti en mettant l’accent sur un candidat qu’on estime être le plus compétent. Comment savoir si un candidat est méritant surtout s’il participe pour la première fois à une élection générale ? »
Selon lui, dans une société au regard multiculturel comme la nôtre, ce n’est pas le message « vot blok ou pa » qui compte, mais son interprétation. Celle-ci est perçue comme étant communale avec chaque communauté qui vote pour son candidat. « C’est un cycle infernal qu’on déclenche à ce moment-là », dit Jocelyn Chan Low.
Le cardinal Piat, dit l’observateur politique, avait, dans son message dans le cadre des élections générales, trouvé les mots justes pour inviter tout un chacun à prendre ses responsabilités une fois dans l’isoloir. Cela qu’il vote pour le candidat ou pour le parti de son choix. « Il n’y avait rien de plus à ajouter », souligne-t-il Cet appel à ne pas voter bloc peut créer une dynamique communale s’il est mal interprété, conclut Jocelyn Chan Low.
Veder : « Je n’ai lancé aucune consigne de vote »
« La phrase que j’ai dite, le jeudi 24 octobre, lors d’une rencontre des « Zezi Vre Zom » (ZVZ) au gymnase de Lorette de Rose-Hill : « Pa vot blok » provoque beaucoup de réactions. N’y voyez pas une « consigne de vote » parce que je n’ai pas dit pour QUI voter ! N’y voyez pas non plus une attitude communale et raciste qui inviterait les Créoles à ne voter que pour les Créoles ! » avance Jean Claude Veder. Le prêtre a choisi sa page Facebook pour réagir aux commentaires sur la Toile. « Je n’interviens pas dans les consciences des personnes en disant cela ;
loin de là. J’en suis trop respectueux. Jamais je n’oserai me servir de ces hommes que l’Église a formés (ZVZ) pour qu’ils soient une force qui coulerait tel ou tel parti pour en favoriser d’autres », explique le prêtre catholique.
Toutefois, Jean Claude Veder dit avoir « le devoir et le droit de les éclairer » pour un exercice aussi important que celui de voter.
Il maintient qu’il faut « voter pour des personnes en tenant compte de leurs compétences et des valeurs qu’elles promeuvent et non pas en fonction du groupe ethnique auquel elles appartiennent ». Il faut aussi « interpeller les candidats sur les vraies questions qui préoccupent la population. » « Il est malheureux de constater que nous ne nous sommes arrêtés que sur cette phrase ‘Pa vot blok’ », déplore Jean Claude Veder.
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